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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : InfoMigrants - Leslie Carretero - 11/02/2022

Les centres pour mineurs isolés de l'archipel espagnol arrivent à saturation. Une situation qui inquiète les responsables régionaux. Ces derniers tirent la sonnette d'alarme et réclament l'aide de l'État, sans quoi les nouveaux arrivants seront contraints de dormir dans les rues des îles Canaries.

"Nous n’en pouvons plus". La directrice générale de la protection de l’enfance et de la famille du gouvernement des Canaries, qui se dit "épuisée", tire la sonnette d’alarme. Interrogée début février par l’agence de presse espagnole Efe, Iratxe Serrano a demandé l’aide des autorités pour prendre en charge les mineurs isolés qui débarquent dans l’archipel.

La venue d’une cinquantaine de jeunes en janvier, notamment sur l’île de Lanzarote, a encore aggravé la situation. Les centres d’accueil pour mineurs des Canaries se retrouvent aujourd’hui totalement saturés.

Près de 2 800 jeunes, arrivés ces dernières années sur des embarcations de fortune depuis les côtes ouest-africaines, sont actuellement sous la tutelle du gouvernement des Canaries, qui leur fournit un hébergement, un accès à l’éducation et aux soins de santé.

"Il n’y a plus de ressources"

"Je ne sais plus où chercher, on a écumé tout le secteur immobilier, il n’y a plus de ressources", a alerté Iratxe Serrano. La responsable a aussi lancé un appel aux municipalités canariennes, qui refusent d’accueillir des mineurs sur leur territoire, car "elles estiment qu’ils [les migrants, ndlr] sont conflictuels". "Ce n’est pas le cas. Et vous ne pouvez pas faire de politique avec ces enfants", a-t-elle insisté.

La ville d’Haria, dans le nord de Lanzarote, fait partie des mauvais élèves. La mairie refuse de collaborer avec les autorités, et entrave l’utilisation de biens immobiliers pour les loger. Résultat : les structures manquent et nul ne sait où seront transférés les nouveaux arrivants se déclarant mineurs. "L’armée devra monter des tentes car il n’y a plus de solution" dans les centres existants, assure Iratxe Serrano.

La directrice générale de la protection de l’enfance et de la famille avait pourtant prévenu dès 2018, lors de la réactivation de la route des Canaries. Le réseau d’accueil des mineurs montrait déjà ses limites.

Des tests de minorité sur les plages

Selon la conseillère pour les droits sociaux, l’égalité, la diversité et la jeunesse du gouvernement des Canaries, Noemí Santana, le problème vient aussi du fait que certaines personnes se déclarent mineures alors qu’elles sont en réalité majeures.

La durée pour faire reconnaitre leur majorité (ou leur minorité) peut prendre plusieurs semaines, ce qui engorge les structures pour mineurs le temps du traitement du dossier. Les adultes prennent ainsi des places dans les centres pour jeunes, alors qu’ils devraient être logés dans les hébergements pour demandeurs d’asile.

>> À (re)lire : Espagne : une nouvelle loi pour faciliter l’obtention de titre de séjour pour les mineurs

Pour faire baisser la pression sur le réseau d’accueil, le gouvernement des Canaries a demandé au ministère espagnol de l’Intérieur le déploiement de personnel dédié à la protection de l’enfance "au pied des côtes" afin d’évaluer la minorité des migrants dès leur arrivée dans l’archipel.

Le gouvernement espagnol avait dans un premier temps refusé cette option en raison de la pandémie de coronavirus. Mais face à la gronde, le délégué gouvernemental, Anselmo Pestana, a finalement annoncé début février le renforcement des effectifs militaires sur les plages des Canaries. Les soldats effectueront des tests pour évaluer la minorité des migrants, ce "qui allégera grandement la pression" dans les centres.

"Ce n’est plus une question de solidarité mais de co-responsabilité"

Depuis plusieurs années, l’archipel perdu au milieu de l’Atlantique réclame l’aide des autorités espagnoles pour gérer l’accueil des migrants. En 2021, environ 22 000 personnes ont débarqué aux Canaries, et plus de 23 000 en 2020. Cette année encore, le flux ne se tarit pas avec l’arrivée de quelque 3 500 exilés depuis le 1er janvier.

En mai 2021, le ministre des Droits sociaux avait promis de parvenir à un accord dans les deux mois pour garantir la répartition dans d'autres régions de près de 3 000 mineurs, bloqués aux îles Canaries. Mais neuf mois plus tard, force est de constater que l'archipel continue de faire face, seul, à la prise en charge de ces jeunes. Pour le sénateur de l'île de La Gomera, Fabián Chinea, si le gouvernement "n'agit pas dans l'urgence, de nombreux mineurs seront contraints de dormir dehors en raison de l'incapacité de ceux qui n'ont pas pu prendre de décision pour résoudre un problème extrêmement grave".

>> À (re)lire : Espagne : un mort et 16 disparus dans le naufrage d'une embarcation au large des Canaries

"Ce n’est plus une question de solidarité mais de co-responsabilité", a martelé lors d’une séance au Parlement régional Noemí Santana. "C’est une crise humanitaire. Quand les enfants arrivent aux Canaries, ils arrivent en Espagne et le gouvernement ainsi que le reste des communautés autonome [de l’archipel] sont co-responsables".

 

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