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Source : InfoMigrants - Leslie Carretero - 15/02/2022

Jusque-là cantonnée aux milieux d’extrême-droite, la théorie du "grand remplacement" s'installe plus largement dans le discours politique. Pour la première fois, une candidate de la droite républicaine à la présidentielle française, Valérie Pécresse, a prononcé cette expression, lors de son meeting à Paris, le 13 février. Le "grand remplacement" est pourtant une invention des nationalistes, qui tient son origine dans la xénophobie et le complotisme.

Ce qu’ils disent :

-"Le ‘grand remplacement’ touche toute la France", Éric Zemmour le 6 janvier sur Europe 1.

-"Pas de fatalité. Ni au grand déclassement, ni au ‘grand remplacement’", Valérie Pécresse le 13 février lors de son meeting à Paris.

De quoi parlent-ils ? La théorie du "grand remplacement" est apparue à la fin du 19e siècle. Le père du nationalisme français, l'écrivain Maurice Barrès, parle alors d’une nouvelle population prête à prendre le pouvoir dans l’Hexagone. Il visait à cette époque les juifs.

Au fil des années, cette idée s’est propagée dans les milieux d’extrême-droite. En 2011, l’auteur nationaliste Renaud Camus - condamné trois ans plus tard pour "provocation à la haine et à la violence contre un groupe de personnes en raison de leur religion" – popularise l’expression dans son livre "Le grand remplacement".

>> À (re)lire : Présidentielle 2022 : "Le sujet migratoire n’est pas nouveau, mais le débat s’est radicalisé"

Cette théorie repose aujourd'hui sur l’idée xénophobe que la population française serait peu à peu remplacée par une autre d’origine étrangère et non-européenne. Cette fois-ci, les populations africaines et les musulmans sont particulièrement pointées du doigt. Ce "grand remplacement" serait, en outre, organisé par les élites du monde entier afin de favoriser cette colonisation africaine en Europe et diluer les identités nationales. Quel y serait l'intérêt de l'élite mondiale ? Mystère.

Pour les adeptes de ce complot, les flux migratoires participeraient au déclin démographique de l’Occident : les populations blanches et chrétiennes deviendraient alors une minorité, au profit des immigrés, qui imposeraient leur culture et leur religion.

Pourquoi c’est faux : Selon les données de l’Insee, environ 6,8 millions d’immigrés vivaient en France en 2020, soit 10,2 % de la population totale. Parmi eux, 46 % étaient originaires d’Afrique, le reste étant essentiellement d’origine européenne, asiatique, américaine et d’Océanie. On est donc loin du "grand remplacement" par les populations africaines.

>> À (re)lire sur France 24 : Le "grand remplacement" ou la machine à fantasmes de l'extrême droite

Pour les défenseurs de cette théorie, le "remplacement" de la population blanche par les immigrés s’expliquerait, en partie, par un taux de natalité plus important chez les enfants nés de parents étrangers. Or, là aussi, les études démontrent le contraire.

"Il n’y a qu’un enfant et demi de différence entre les femmes immigrées et les Françaises d’origine", précise à InfoMigrants François Héran, professeur au Collège de France, où il occupe la chaire Migrations et sociétés. "Une naissance sur six est issue d’une femme immigrée, ce qui est loin d'avoir un impact sur le taux de fécondité national".

Par ailleurs, on remarque que dès la 2e génération, les filles d’immigrés alignent leur comportement de fécondité sur les natives, c’est-à-dire qu’elles font le même nombre d’enfants que les Françaises d’origine. "Les tenants de cette thèse ne prennent pas en compte ce processus de convergence et figent les fécondités pour les décennies à venir, ce qui rend le diagnostic complètement biaisé", déplore François Héran.

Enfin, comme le montre une étude de France stratégie, parue en 2020, l’immigration est inégalement répartie sur le territoire national : la part d’enfants immigrés est plus importante dans certaines communes, comme en Ile-de-France par exemple, contrairement à la Bretagne. "Les extrémistes prennent toujours des exemples dans les zones les plus concentrées or dans certaines régions françaises il n’y a peu, voire pas du tout d’immigrés", rappelle François Héran.

Pour François Gemmene, chercheur en sciences politiques et spécialiste des migrations à l'université de Liège, la transformation de la population française est de toute façon inéluctable. "Par nature, toutes les populations européennes ont toujours été ‘remplacées’, se sont mélangées au cours du temps. Aucune n’est restée complètement figée, sinon la France s’appellerait encore la Gaule".

 

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