Source : InfoMigrants - RFI - 17/02/2022
En France, les affaires de voile, et surtout, la vague d'attentats islamistes qui a endeuillé le pays en 2015, ont entraîné un raidissement de l'opinion à l'égard de l'Islam. Lassés du racisme quotidien, de jeunes diplômés musulmans français ont décidé d’émigrer vers des pays plus tolérants.
Le racisme s’exerce au quotidien à l'encontre des musulmans de France : dans l’accès à l’emploi, mais aussi en termes de rémunérations et d’évolution de carrière, dans le secteur du logement, lors de visites pour un achat ou une location ou lors de l'attribution de logements sociaux. On le rencontre aussi dans la pratique de harcèlement ou de traitements dévalorisants. Lassés d'être confrontés à ces obstacles, épuisés par cette hostilité sourde, de jeunes diplômés musulmans français émigrent vers des pays plus tolérants, où le port du voile par exemple, n'est pas stigmatisé. En Angleterre, aux États-Unis, ils disent enfin pouvoir revendiquer leur identité française sans que l'on s'étonne de leur religion. La France ne les aime pas, ils la quittent.
Décryptage avec :
- Julien Talpin, sociologue à l’Université de Lille, chargé de recherche au CNRS, a co-réalisé une enquête sur les émigrés musulmans (plus de 1 000 personnes interrogées et 150 entretiens approfondis), auteur de L’épreuve de la discrimination (PUF)
- Jérémy Mandin, chercheur à l’Université de Liège, au sein du laboratoire CEDEM, il a participé à l’enquête "Redefining Home", réalisée par des chercheurs de trois universités (Liège, la KU Leuven à Louvain et celle d’Amsterdam).
Et le témoignage de Mehdi Bouhassoune, il a quitté la France pour Londres, puis Singapour pour ne plus être discriminé en raison de ses origines.
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