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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : InfoMigrants - DW.com - 01/04/2022

Quelque 300 000 Ukrainiens sont arrivés en Allemagne depuis le début de l’invasion russe. L’organisation de leur accueil repose en grande partie sur le bénévolat et la société civile.

La nuit commence à tomber, le soir du 24 février, lorsque Alyona et Denys quittent leur appartement en banlieue de Kiev. Le jeune couple a fait ses valises et monte dans un bus pour se diriger vers l’ouest du pays. Il est 4 heures du matin, quand ils reçoivent un appel de la mère de Denys. Celle-ci se trouve toujours à Kiev et dit entendre les première explosions. L'invasion russe de l'Ukraine a débuté.

Quelques semaines plus tard, Alyona et Denys racontent leur parcours, assis à une table dans un centre pour réfugiés de la ville de Hanovre, dans le centre de l’Allemagne. C’est là qu’ils vivent actuellement et ils voient arriver tous les jours de nouveaux déplacés d’Ukraine. 

Ce centre d’accueil a été ouvert pour soulager Berlin, alors que la capitale allemande est devenue l’une des principales destinations des déplacés et qu'elle peine à répondre à toutes les demandes d’hébergement. Pour les mêmes raisons, un centre a été ouvert à Cottbus, près de la frontière polonaise.

A (re)lire également : "C’était un cauchemar", une famille éthiopienne raconte sa fuite d'Ukraine

À la gare de Hanovre, la même scène se répète tous les jours. Il est un peu plus de 14h30 lorsqu’un train, parti d’une ville à la frontière polonaise, entre en gare. A la descente, des bénévoles distribuent à chacun des quelque 300 passagers un masque de protection FFP2, une bouteille d'eau et un sandwich. Trois guichets temporaires ont été mis en place pour ceux qui poursuivent leur voyage. Dans le hall principal de la gare, des représentants de l'opérateur de téléphonie mobile Vodafone distribuent des cartes SIM gratuites. 20 minutes plus tard, la gare est à nouveau vide.

Les déplacés arrivant à Hanovre ont trois options : monter dans un autre train, se reposer dans le centre pour réfugiés situé à proximité de la gare, ou bien poursuivre le voyage en bus vers une destination déterminée par les autorités allemandes.

Les bénévoles sont indispensables

Alyona et Denys ne savent pas encore où s'installer dans la durée. Le couple dit avoir les moyens de s'offrir une auberge de jeunesse bon marché, mais voudrait trouver un hébergement offrant davantage d’intimité. Comme beaucoup de déplacés, ils ne se sont pas encore signalés auprès des autorités allemandes.

Pour faciliter les procédures dans ces circonstances exceptionnelles, les Ukrainiens n'ont actuellement pas besoin de s’enregistrer dans les pays de l’Union européenne. Il leur suffit de présenter un passeport biométrique.

 

© Annegret Hilse, Reuters | Des réfugiés fuyant l'Ukraine arrivent à la station centrale de Berlin, depuis la ville polonaise de Przemysl, le 11 mars 2022.
© Annegret Hilse, Reuters | Des réfugiés fuyant l'Ukraine arrivent à la station centrale de Berlin, depuis la ville polonaise de Przemysl, le 11 mars 2022.

 

Depuis le début de la guerre il y a un peu plus d’un mois, près de 300 000 déplacés sont ainsi arrivés en Allemagne.

Comme à Cologne, dans l’ouest du pays, où Krystyna Wierzbicka, employée d’un laboratoire, aide bénévolement des déplacés dans leurs démarches administratives. La semaine dernière, la quinquagénaire a accompagné trois femmes de Lviv au bureau de l'immigration pour y déposer des demandes de permis de séjour. 

Elles ont fait la queue pendant six heures avant que le guichet ne ferme sous leur nez pour la pause déjeuner. Pour Krystyna, cette séquence symbolise le manque de moyens de l’Etat, avec des services administratifs qui continuent à s’en tenir à leurs horaires habituels malgré la situation de crise.

Krystyna Wierzbicka fait partie d'un groupe d'aide pour les femmes réfugiées appelé "Sei Stark" (Sois forte). Elle affirme que les bénévoles payent constamment la nourriture, les médicaments et autres produits de première nécessité de leur poche. Les déplacés ne peuvent pas toucher d’aide financière avant d’avoir épuisé leurs propres économies.

De plus, le temps d’attente pour obtenir un rendez-vous avec les services sociaux peut parfois prendre des semaines.

 

Des enfants ukrainiens retournent à l'école en Allemagne | Photo : Monika Skolimowska / Picture Alliance / dpa
Des enfants ukrainiens retournent à l'école en Allemagne | Photo : Monika Skolimowska / Picture Alliance / dpa

 

"Un État ne fonctionne pas seulement à travers son administration, mais aussi à travers la société civile. C'est bien, c'est gratifiant", a récemment déclaré Wolfgang Büchner, un porte-parole du gouvernement allemand.

Pour Emitis Pohl, qui a crée le réseau "Sei Stark" et coordonne le travail d’une quinzaine de bénévoles à Cologne, ces déclarations sont difficiles à entendre. "Les autorités devraient, pour une fois, considérer la situation d'un point de vue humain, et non pas administratif", dit-elle. "Nos donateurs apprécient notre association car nous agissons rapidement et ne sommes pas bureaucratiques."

A (re)lire également : "Nous avons décidé que Kiev est plus proche que Damas"

Selon l'Agence des Nations unies pour les réfugiés, plus de 4 millions de personnes ont déjà fui l'Ukraine depuis le début de la guerre. 

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, estime que ce chiffre pourrait à terme atteindre les 8 millions de déplacés.

Hébergements privés

Les responsables politiques allemands tentent de se préparer à ce scénario : des fonds pour le logement et le transport, les prestations sociales et le coût du fonctionnement des nouveaux centres d’accueil doivent encore être alloués. 

La maire de Berlin, Franziska Giffey, a déclaré qu'environ deux tiers des déplacés d'Ukraine ont pu trouver un logement par des moyens privés. Mais jusqu'à présent, les remboursements de frais ou d'éventuels soutiens financiers pour les bénévoles ne sont toujours pas à l’ordre du jour.

Enfin, il y a la question de la redistribution. Jusqu'à présent, l'Allemagne a réparti les déplacés entre les 16 Länder, les Etats-régions du pays, en tenant compte des recettes fiscales de chacun d'eux et de leur population. Mais les Länder se disent déjà débordés et les appels à un mécanisme de redistribution à l'échelle européenne se font de plus en plus insistants.

Auteur : Mathis Richtmann

Source: dw.com

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