Source : Le monde - Esther Michon - 19/05/2022
Une enquête du « Monde » et de ses partenaires de « Lighthouse Reports » montre qu’entre mars 2020 et septembre 2021, l’Agence européenne de gardes-frontières a maquillé des renvois illégaux de migrants en mer Egée. Son directeur, Fabrice Leggeri, a depuis démissionné. Dans ce podcast, Tomas Statius, journaliste à « Lighthouse Reports », détaille les accusations qui pèsent sur Frontex.
Le 28 mai 2021, une trentaine de migrants ont été secourus au large de Tchesmé, en mer Egée, par les gardes-côtes turcs. Selon notre enquête, ils auraient été laissés à la dérive à bord d’un petit canot de survie par les Grecs. Pourtant, au matin, ils avaient accosté sur l’île de Lesbos, en Grèce, ce qui signifie qu’ils auraient dû pouvoir demander l’asile dans ce pays européen.
Cet incident, qui révèle une pratique contraire au droit international, a pourtant été recensé comme une « prévention au départ » dans un fichier interne à Frontex que se sont procuré les journalistes de Lighthouse Reports et des médias partenaires, dont Le Monde. Entre mars 2020 et 2021, sur 222 incidents recensés comme des « préventions au départ », vingt-deux cas représentent, au moins, des renvois illégaux de migrants.
Le 28 avril, le directeur de l’agence, Fabrice Leggeri, a démissionné alors qu’il était visé par une enquête de l’Office européen de lutte antifraude.
Dans cet épisode du podcast « L’Heure du Monde », Tomas Statius, journaliste à Lighthouse Reports nous explique de quoi l’agence Frontex est accusée.
Un épisode produit par Esther Michon, réalisé par Amandine Robillard et présenté par Jean-Guillaume Santi.