Source : Médiapart - 02/06/2022
« Les droits de l’enfant ne se discutent pas, encore moins au profit d’affichages politiciens de “ lutte contre l’immigration ”. Le ou la mineur·e migrant·e est avant tout un·e enfant », rappellent avec force une soixante d’associations locales de terrain et d’organisation nationales, aujourd’hui mobilisées pour faire reconnaître « explicitement dans la loi » la présomption de minorité. Car il y a urgence ! Partout sur le territoire français, de plus en plus de mineur·es étrangers sont à la rue, sans droits ni ressources. Vulnérables, donc, et en danger.
Alors que le fort et salutaire élan de solidarité en faveur des réfugiés ukrainiens est soutenu par les autorités politiques, les autres étrangers, qui ne sont pas assez « comme nous » fuyant pourtant « des situations insupportables de violences inhumaines », et souffrant de “psycho-trauma”, sont rejetés sans égard. Le collectif pour la défense du droit des étrangers malades, DASEM-PSY parle même de « déni » de droit.
Cette « maltraitance administrative », dénoncée depuis plusieurs années par les acteurs associatifs est désormais critiquée par des élus de la République. « Sans même préjuger de la légitimité de la délivrance ou non d’un titre de séjour, les personnes étrangères résidant en France ne parviennent même plus à prétendre au dépôt de leur dossier » en Préfecture. La dématérialisation des services publics étatiques, mise en place pendant la crise sanitaire, est devenu un cauchemar. « Face à ce constat, nous nous sentons impuissant·e·s. Ni les associations, ni les collectifs, ni les autorités indépendantes, ni les élu·e·s locaux·les ne disposent des moyens d’infléchir ces blocages qui ne dépendent pas de nos responsabilités et compétences. » Ils appellent désormais « l’Etat à assumer enfin ses responsabilités », sans quoi la prétention à être un Etat de droit pourra être rangée au rayon de nos illusions perdues !
Comme pour Aliou et Fatou, deux « rescapés de la noyade en Atlantique », travailleurs “ illégaux ” surexploités, cotisant et payant des impôts à l’Etat « qui peut tout garder sans jamais rien avoir à débourser ». L’eldorado en somme, pour les finances publiques, pas pour celles et ceux qui sans cesse sont pointés du doigt !