Source : Le monde - Le Monde avec AFP - 28/06/2022
Plusieurs blessés ont également été pris en charge et souffraient d’épuisement dû à la chaleur. Le président américain, Joe Biden, a appelé à « lutter contre le trafic criminel (…) qui exploite les migrants ».
Le nombre de personnes retrouvées mortes, lundi 27 juin, dans un camion au Texas s’élève au moins à 51 – 39 hommes et 12 femmes –, selon un dernier bilan communiqué par les autorités locales. Le processus d’identification est en cours et devrait prendre plusieurs jours. Parmi les personnes hospitalisées figure un adolescent dans un état critique, ont-elles ajouté.
Charles Hood, le chef des pompiers de la ville de San Antonio, avait auparavant mentionné 46 morts et seize blessés – douze adultes et quatre enfants –, pris en charge par les services de soins. Après une journée marquée par des températures proches de 40 degrés, « les patients étaient brûlants au toucher, ils souffraient de coups de chaleur, d’épuisement », avait expliqué M. Hood dans la nuit.
Biden appelle à lutter contre le « trafic criminel »
Les poids lourds tels que celui retrouvé à San Antonio, à environ 240 kilomètres de la frontière avec le Mexique, sont un moyen de transport fréquemment utilisé par des migrants souhaitant entrer aux Etats-Unis. Un tel voyage est extrêmement dangereux, d’autant que ces véhicules sont rarement climatisés et que leurs occupants en viennent rapidement à manquer d’eau.
Le président américain, Joe Biden, a appelé à « lutter contre le trafic criminel, pesant plusieurs milliards de dollars, qui exploite les migrants et coûte beaucoup trop de vies innocentes ». « Les premières informations sont que cette tragédie a été causée par des (…) trafiquants qui n’ont aucune considération pour les vies qu’ils mettent en danger et exploitent pour en tirer profit », a ajouté le président dans un communiqué.
Malgré l’ampleur du drame, l’un des pires de l’histoire américaine, son opposition n’a pas tardé à lui attribuer une part de responsabilité, en l’accusant de laxisme à la frontière. « Ces morts sont à imputer à Biden. Elles sont le résultat de sa politique mortelle d’ouverture des frontières », a attaqué le gouverneur républicain du Texas, Greg Abbott.
« Les trafiquants d’êtres humains exploitent nos frontières ouvertes et les plus vulnérables le paient de leur vie », a renchéri le sénateur texan Ted Cruz.
« Tragédie »
Le président mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador, a annoncé que 22 victimes étaient originaires du Mexique, sept du Guatemala, deux du Honduras. « C’est un immense malheur », a-t-il déploré. Le maire de San Antonio, Ron Nirenberg, a dénoncé « une horrible tragédie » et espéré que les responsables « seront poursuivis dans toutes les limites de la loi ».
Trois personnes ont été interpellées, selon le chef de la police, William McManus. Mais « nous ne savons pas si elles sont liées à ceci ou non », a-t-il précisé. Une enquête fédérale a été ouverte pour « soupçons de trafic d’êtres humains », a annoncé le ministère de la sécurité intérieure.
Les gardes-frontières participent aux investigations, a annoncé leur chef, Chris Magnus, pour qui le drame illustre « le désespoir des migrants prêts à mettre leur vie entre les mains de passeurs insensibles ».
Les arrivées de migrants clandestins ont fortement augmenté après l’élection de Joe Biden, bien que ce dernier tente depuis son arrivée à la Maison Blanche d’endiguer l’afflux migratoire en confiant notamment cet épineux dossier à sa vice-présidente, Kamala Harris.
En 2017, une tragédie similaire avait marqué les esprits : dix migrants avaient trouvé la mort dans une remorque surchauffée garée sur un parking près de San Antonio.