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Source : InfoMigrants - Julia Dumont - 14/07/2022

Depuis samedi, environ 250 personnes, dont de nombreuses femmes enceintes et très jeunes enfants, vivent dans un campement aux abords du parc des Guilands, à Bagnolet, en banlieue parisienne. Face à des services d'urgence saturés, elles dorment depuis des mois à la rue, et n'en peuvent plus. Elles ne veulent plus se cacher, ne veulent plus remballer leurs tentes chaque matin et réclament des hébergements pérennes.

À cheval sur Montreuil et Bagnolet (Seine-Saint-Denis), le parc des Guilands est écrasé de chaleur, ce mardi 12 juillet. Au niveau de la rue de l'Épine, un pont végétalisé permet d'enjamber la route qui passe au milieu du parc. Au-dessus du pont, sur les pelouses, des familles cherchent un peu de fraîcheur à l'ombre des arbres et profitent des vacances. Sous le pont, sur le macadam, il n'est pas question de fraîcheur. Mais l'ombre du pont est préférable aux tentes dont la toile semble ramollir sous l'effet du soleil.

Environ 250 personnes vivent dans ce campement, sous tente, depuis samedi. Essentiellement des familles, certaines avec des nourrissons, et des femmes enceintes parfois proches du terme.

 

Environ 250 personnes vivent dans le campement de Bagnolet depuis le 9 juillet 2022. Crédit : InfoMigrants
Environ 250 personnes vivent dans le campement de Bagnolet depuis le 9 juillet 2022. Crédit : InfoMigrants

 

Certaines familles dorment en réalité au bord de cette route depuis un mois et demi, dans le cadre des mises à l'abri provisoires que propose l'association Utopia 56 aux familles sans hébergement. "Généralement, on récupère les tentes et les couvertures le lendemain matin. Mais après la manifestation de samedi, les familles ont décidé de rester à Bagnolet de manière fixe", explique Pierre Mathurin, coordinateur de l'association à Paris. Plus de ramassages chaque matin.

>> À lire : Après une manifestation devant la mairie de Paris, des familles africaines à la rue obtiennent un hébergement temporaire

Places vacantes

Plusieurs ONG et associations d'aide aux migrants, dont Utopia 56, Médecins du monde, Pantin solidaire ou encore le collectif Solidarité migrants Wilson, ont appelé à manifester samedi entre le centre d'accueil destiné aux Ukrainiens, porte de Versailles, et la préfecture d'Ile-de-France "pour demander à l'État de mettre à disposition des familles à la rue les lits vides dans ce centre". Selon Pierre Mathurin, "entre 300 et 500 places sont laissées vacantes chaque nuit" dans le centre de la Porte de Versailles.

À la suite de la manifestation, les familles ont donc décidé de changer de stratégie et de se rendre visibles, dans l'espoir d'être hébergées. "On n'a nulle part où dormir donc on a voulu rester ici. On est fatigués de devoir bouger tout le temps. Là, on est dehors mais au moins, on est ensemble", revendique Nassara, une Ivoirienne de 24 ans, en longue robe bleue à fleurs jaunes.

>> À lire : Dans le nord-est de Paris, les migrants confrontés à un éternel retour à la rue

"La place des familles n'est pas sous une tente", peut-on lire sur un drap blanc accroché sous le pont. Pourtant, c'est le quotidien de ces familles depuis des mois. Nassara est enceinte de 5 mois. Cette mère d'un petit garçon de 5 ans, scolarisé dans le 12e arrondissement, vit en France depuis sept ans et assure n'avoir jamais eu un hébergement stable. "On dort dehors et le matin, j'emmène mon fils à l'école".

À côté d'elle, Mariam, elle aussi ivoirienne, a sa petite fille de 6 mois sur les genoux. Arrivée en France en février 2021, elle a été hébergée dans plus de vingt hôtels par le 115. Quelques nuits à chaque fois. "Là, ça fait trois mois que je dors dehors", assure cette jeune mère, les cheveux couverts par un foulard orange brodé.

"C'est injuste"

Mariam n'est pas la seule à ne plus trouver de solution d'hébergement. "Le 115 ne me donne plus de place depuis deux mois", assure également Massandje, 22 ans, qui vit en France avec son mari et son fils d'un an depuis deux mois.

 

Massandje vit en France avec son mari et son fils depuis deux mois. Elle trouve "injuste" que des places d'hébergement, prévues pour les Ukrainiens mais aujourd'hui libres, ne soient pas données aux familles sans abri. Crédit : InfoMigrants
Massandje vit en France avec son mari et son fils depuis deux mois. Elle trouve "injuste" que des places d'hébergement, prévues pour les Ukrainiens mais aujourd'hui libres, ne soient pas données aux familles sans abri. Crédit : InfoMigrants

 

La jeune femme a participé à la manifestation de samedi pour demander une égalité de traitement entre tous les migrants. "Il y a des gens qui sont là depuis des mois et qui n'ont pas de logement. Et les Ukrainiens arrivent et tout de suite, ils ont des logements. C'est injuste", s'indigne-t-elle. Et de demander : "S'il y a des places d'hébergement vides, pourquoi on est à la rue ?"

Depuis samedi, les familles du campement vivent grâce à la solidarité des habitants du quartier qui s'arrêtent régulièrement pour déposer au bord de la route des packs de bouteilles d'eau et de la nourriture. Mais l'accès à l'eau et à des sanitaires reste insuffisant. Les toilettes publiques du parc des Guilands ne suffisent pas.

"Le campement a vite grossi et le maire de Bagnolet commence juste à mettre le nez dedans, déplore Pierre Mathurin. Son adjoint nous a dit que sa position était de s'opposer à une évacuation sèche et d'interpeller la préfecture de région".

La canicule des jours prochains risque d'être particulièrement difficile à supporter pour les familles. Pour tenter d'avoir un peu de frais, certaines ont quitté le bord de la route, pour rejoindre les pelouses du parc et les familles en vacances.

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