Source : la dépêche - Gilles-R. Souillés - 12/07/2022
Un imposant dispositif policier a été mis en place, vendredi dernier, pour expulser les familles qui vivaient là depuis plus de 4 ans. Une partie est à la rue.
L’aube pointait à peine, ce vendredi, quand les forces de l’ordre ont débarqué dans un immeuble de la rue d’Alès dans le quartier Croix-de-Pierre, à Toulouse, pour expulser les familles qui vivaient là, pour certaines, depuis de longues années. L’évacuation du squat correspondait selon la préfecture à une décision de justice remontant au 23 octobre 2019, qui avait demandé l’expulsion avec le concours de la force publique. Près de soixante personnes occupaient illégalement ce squat. Selon les services de la préfecture, une solution d’hébergement d’urgence a été proposée à toutes les personnes. Cinq ménages, soit près de vingt personnes, ont été pris en charge pour des nuitées hôtelières par les services de la préfecture (DDETS). Cinq autres ménages, une vingtaine d’autres personnes, ont été recueillis par l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII). Mais deux ménages, soit une dizaine de personnes, ont refusé cette prise en charge.
Des expulsés à la rue...
« Les autorités ont attendu que l’école soit finie pour opérer, dénonce un voisin. Car comme les enfants étaient scolarisés dans le quartier, ça aurait fait un peu plus de bruit. Là, tout le monde était en vacances »… Comme les habitants du quartier, il a pu constater que des familles sont restées devant le théâtre de la Digue, près du pont Garigliano où elles ont même passé la nuit. « Une trentaine de personnes ont dormi là, avec les enfants et les bébés. Les autres sont allés à l’hôtel à Saint-Lys où ils devaient être logés pour deux nuits, croit savoir un autre riverain. Ceux qui sont restés ont refusé de partir, car ils ont leur domiciliation à la Croix Rouge et mangent avec les Restos du Cœur juste à côté »…
Le Samu social (le 115) et le collectif d’entraide et d’innovation sociale (Cedis) sont passés fournir de l’eau et des tentes. Des voisins ont amené des couffins et des poussettes. D’autres des couches et de la nourriture. Mais la police municipale est finalement venue, samedi, pour disperser les derniers résistants.
L’expulsion du squat n’a fait que déplacer le problème… dans la rue.