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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : InfoMigrants - Charlotte Oberti - 29/07/2022

Le tribunal administratif de Paris a rejeté, jeudi, une requête des associations Utopia 56 et Médecins du Monde visant à “ouvrir les centres d’hébergement d’urgence dédiés aux déplacés ukrainiens à Paris à l’ensemble des personnes" dans le besoin. Les requérantes dénoncent des différences de traitement nettes entre ces deux catégories de population.

Les centres d'accueil pour Ukrainiens resteront accessibles seulement aux Ukrainiens. Le tribunal administratif de Paris a rejeté, jeudi 28 juillet, une requête des associations Utopia 56 et Médecins du Monde (MdM) visant à “ouvrir les centres d’hébergement d’urgence dédiés aux déplacés ukrainiens à Paris à l’ensemble des personnes en situation de très grande précarité, quelle que soit leur nationalité ou pays d’origine”. 

“Ce dispositif [les centres pour déplacés ukrainiens, ndlr] est spécifique de manière à ne pas saturer les dispositifs de droit commun de l’hébergement d’urgence”, a argué le tribunal. “Les requérantes (…) n’apportent pas la preuve d’une carence manifeste des différentes autorités compétentes s’agissant des dispositifs de droit commun d’hébergement d’urgence destinés aux populations susceptibles d’en bénéficier.”

En d'autres termes, les associations n'ont pas prouvé, a estimé le tribunal, que les dispositifs d'hébergement d'urgence - c'est-à-dire ceux liés au numéro d'urgence 115 - étaient saturés.

"C’est du racisme, il faut oser dire les mots"

Les militants sont déçus mais ne baissent pas les bras. "Cette décision n'a rien d'étonnant mais on va se battre jusqu'au bout pour mettre en lumière la réalité de la non-prise en charge des gens", tempête Yann Manzi, fondateur d'Utopia 56, joint par InfoMigrants.

La requête d’Utopia 56 et de MdM se basait sur le constat, d’une part, que des places vacantes sont disponibles dans des centres d'hébergement dédiés aux réfugiés ukrainiens et, d’autre part, que “des centaines de personnes”, dont des enfants et des femmes enceintes, se retrouvent chaque soir contraintes de dormir à la rue en Île-de-France.

"Ces menteurs de l'État nous disent pendant des années qu'il n'y a pas de places et, en quelques mois, ils en trouvent 100 000 pour les Ukrainiens, continue Yann Manzi. Ce n'est pas qu'il n'y a pas de place, en fait, c'est une volonté politique et c’est du racisme. Il faut oser dire les mots. La montée de l'extrême-droite dans notre pays fait faire à nos gouvernements n’importe quoi."

>> À (re)lire : "Personne ne mérite de vivre à la rue, encore moins les plus jeunes" : paroles de mineurs en recours dans le camp de Paris

Dans un communiqué publié par les associations requérantes, ces dernières estiment qu'"entre le 14 juin et le 20 juillet 2022, sur les 1 179 demandes [de logement] faites à Utopia 56,66 % sont restées sans solution d’hébergement”.

"Tous les soirs, on rencontre des familles, des couples, des femmes seules, des enfants qui dorment à la rue, explique Clara Agnello, coordinatrice d'Utopia 56 à Paris, contactée par InfoMigrants. "Ces personnes appellent le 115 toute la nuit et on ne leur propose pas de solution. C'est la réalité de beaucoup de gens."

"Centre sous-occupé"

Dans le même temps, depuis plusieurs semaines le centre d’accueil pour déplacés ukrainiens de la porte de Versailles est "sous-occupé”, pointent les associations. Sur les 600 places disponibles, très peu sont occupées chaque soir.

 

Des centaines de lits de camp sont vides dans le centre de la porte de Versailles. Crédit : La Chapelle debout
Des centaines de lits de camp sont vides dans le centre de la porte de Versailles. Crédit : La Chapelle debout

 

Le 17 juillet, environ 400 personnes avaient investi la structure du sud de Paris pour dénoncer la différence de traitement entre les personnes ayant fui l’invasion russe en Ukraine et les migrants d’autres nationalités. Les premiers sont hébergés par l’État via des dispositifs exceptionnels et bénéficient d’une protection temporaire de six mois renouvelables.

>> À (re)lire : La France met en place "des dispositifs d'accueil" pour les Ukrainiens

Dans un communiqué, les militants et les exilés avaient dénoncé des "pratiques d'apartheid" et des logiques "racistes".

La gronde ne se limite pas aux associations. Plusieurs élus parisiens ont aussi fait part de leur incompréhension. Mi-juin, la ville de Paris avait ouvert un gymnase pour y mettre à l’abri une centaine de familles africaines dormant dehors, après avoir essuyé une fin de non-recevoir de la préfecture d’Ile-de-France. Celle-ci avait refusé de loger les femmes et les enfants dans le centre de la porte de Versailles, qui disposaient pourtant d’un important nombre de places vacantes.

Même colère dans la région de Calais, où les associations se sont insurgées contre la "discrimination" envers les migrants, cantonnés aux campements sauvages pendant parfois des mois, quand les déplacés ukrainiens sont, eux, logés en hébergements d'urgence.

Suite au rejet de ce jeudi, les associations ont affirmé vouloir faire appel de la décision devant le Conseil d'État.

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