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La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : la dépêche - Géraldine Jammet - 20/08/2022

Ce vendredi matin, Inga et ses deux filles ont dû quitter leur logement à La Gloriette, un quartier de Pamiers, en raison d’une procédure d’expulsion lancée à l’encontre de la mère de famille pour une importante dette de loyers impayés. Elles ne savaient pas où dormir le soir... jusqu'à ce que la Dépêche du Midi relaie son appel. En moins de deux heures, elle a reçu dix appels de lecteurs et la préfecture a fini par trouver une solution provisoire. Rappel des faits.

Domiciliées dans le quartier de La Gloriette, à Pamiers, Inga et ses deux filles, âgées de 11 et 16 ans, ont été contraintes de rendre les clés de leur logement à un huissier de justice dans le cadre d’une procédure d’expulsion. Cette dame de nationalité géorgienne, arrivée sur le territoire français il y a douze ans, était dans l’incapacité de payer ses loyers auprès de l’office public de l’habitat de l’Ariège (OPH 09). Sa dette s’élève à environ 10 000€. Or, Inga a toujours travaillé dès son arrivée, motivée par des problèmes de sécurité qui auraient pesé sur son ex-mari en Géorgie.

À Pamiers puis à Mazères, elle a successivement officié comme agent d’entretien ou de restauration collective dans des crèches, au sein d’une blanchisserie et pour un établissement scolaire de la sous-préfecture. Sans oublier sa mission de bénévole à Emmaüs. Dernièrement, Inga tenait même une friperie à quelques rues de chez elle. Alors même que son titre de séjour n’est pas renouvelé depuis 2019, sans qu’elle en comprenne la raison.

« Une obligation de gestion et de traitement équitable envers les autres locataires »

Pour autant, seule avec deux ados à la maison, Inga ne s’en sortait pas. Les retards de loyers se sont accumulés et selon la mère de famille, ses propositions d’étalement de sa dette ont été refusées. La procédure lancée à son encontre date de début 2021.

« On parle d’une somme importante et elle a déjà un dossier de surendettement. Elle fait l’objet d’une OQTF [obligation de quitter le territoire français] et cela, on ne le maîtrise pas. On entend qu’humainement, c’est très compliqué mais on a aussi une obligation de gestion et de traitement équitable envers les autres locataires. C’est une procédure classique de résiliation de bail qui a d’abord fait l’objet de plusieurs passages en commission de prévention des expulsions. On a brossé la situation avec les travailleurs sociaux et les services de l’État mais parfois, on arrive au bout des choses. C’est désolant, en effet. Mais on n’expulse pas pour  1 000€ », explique la direction de l’OPH 09.

Entre-temps, Inga a été mise en relation avec une association spécialisée dans la prise en charge de personnes en situation irrégulière mais pour l’heure, tout le monde semble botter en touche quant à sa prise en charge dans l’urgence*. Ce vendredi matin, la mère de famille est partie à la recherche d’un squat. « L’huissier était embêté pour nous. Elle a contacté le 115 devant moi et ils ont répondu qu’il n’y avait plus de place et qu’ils n’avaient pas de solution. Qu’il fallait voir avec la préfecture. Mais la préfecture dit de contacter le 115 », raconte Inga, en larmes.

Des idées suicidaires

Depuis des mois, elle fait l’objet d’un suivi psychiatrique. Elle ne dort plus. « J’ai des envies suicidaires », sanglote celle qui a pris des cours de français avec succès avant de passer son permis de conduire en France. À ses côtés, ses filles sont livides. L’aînée pense aussi à mettre fin à ses jours. Mais hors de question d’en parler à ses camarades de lycée. « Parce que j’ai honte ! Je vais peut-être dormir à la rue… J’ai l’impression de revivre mon arrivée en France… Sauf que ça fait douze ans que je vis ici, que je suis scolarisée ici et que je parle la langue française », lâche cette jeune fille avant de s’effondrer. Sa sœur a carrément arrêté de s’alimenter. Elle a perdu 4 kg ces derniers jours. « Le travail me tenait debout mais là, je suis très inquiète pour mes enfants », souffle Inga.

Seul motif de réconfort : le soutien indéfectible de ses voisins qui remuent ciel et terre pour trouver une solution. Avec trois enfants dans une petite maison, ce couple qui préfère rester anonyme se sent démuni. Pour autant, ils assurent qu’ils vont contacter les élus du secteur pour essayer de trouver une solution. « Ce qui est dur, c’est de se retrouver dans cette situation alors qu’elles sont là depuis douze ans. Tout a débuté avec le non-renouvellement de son titre de séjour et tout ceci n’en est que la conséquence. Ce sont des gens réglos, honnêtes et ça nous fait mal de voir ces enfants dehors. Elles ont l’âge de nos garçons ! Mais dans ce pays, on n’avantage pas ceux qui travaillent… », estime le mari. Quand son épouse croit bon de souligner que les filles d’Inga mènent leur scolarité avec brio au sein d’établissements appaméens. La rentrée est prévue dans 15 jours.

La réactivité de la préfecture

Ce vendredi, moins de deux heures après la mise en ligne de l’article qui mentionnait un appel à l’aide auprès de particuliers, Inga a reçu une dizaine d’appels. Les lecteurs ont été particulièrement solidaires et la mère de famille les « remercie de tout cœur ». De même, contactés en fin de matinée, les services de l’État ont été très réactifs. « Compte tenu de la situation de la famille, la préfecture de l’Ariège a mis en œuvre sa mise à l’abri dans un hébergement temporaire d’urgence, dès aujourd’hui, 19 août 2022. »

 


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