Source : la dépêche - Correspondant - 11/09/2022
Éric Vergniol se souvient de Simone engagée au groupe local de la Cimade dont la vocation est de proposer un accompagnement, un soutien juridique aux étrangers en difficulté. "Quand je suis arrivé à Mazamet, la Cimade s’installait et Simone faisait partie des initiatrices locales, alors que moi j’apportais des expériences cimadiennes de région parisienne et d’ailleurs. Bien sûr, Simone participait aux accueils juridiques, au débroussaillage administratif, à la présentation des dossiers qu’il fallait présenter à la préfecture, l’OFPRA…
Mais là où elle bossait le plus, c’est dans le concret, l’accompagnement individuel dans toutes les démarches possibles et imaginables." Simone et Roger ont accueilli deux couples de réfugiés tchétchènes en 2010 et 2011. "Si RESF (Réseau d’Education Sans Frontières) ou le collectif Tchétchenne d’Albi, l’interpellait, elle allait chercher une famille et l’hébergeait dans la ferme familiale du Fourchat.
Plusieurs familles y ont passé des mois, voire des années. Quand il y avait besoin, elle savait interpeller "son" réseau pour transporter la famille chez le médecin, dans une administration ou dans tous les endroits où une aide pouvait être apportée. Jamais elle et Roger ne se vantaient de leurs actions, et il m’a fallu quelque temps avant de savoir qu’une famille était "à l’abri" chez eux." Simone a participé avec son mari au cercle de Silence interpellant en silence sur le sort des migrants demandant l’aide de la France.
"Quand nous avons lancé le cercle de Silence, Roger et Simone étaient là, et pendant 10 ans, au milieu du marché de Mazamet, ils témoignaient de la manière dont l’Europe et la France faisaient tout pour ne pas accueillir les gens qui fuyaient la guerre et la misère.
Les Cercles de Silence, il y en a eu plus d’une centaine en France et quatre dans le Tarn, dénonçaient les conditions indignes dans lesquels les étrangers étaient enfermés dans des centres de rétention administrative sur le territoire français. Avec Simone et les quatre Cercles de silence tarnais, nous avons même été manifester devant le C.R.A.de Cornebarrieu."
Pour Patricia Daussin, Simone était "une belle personne". "On venait au Fourchat y commander des pommes bios et du café du Chiapas mexicain, on y a fait des repas de groupe dans la grange…"
Elle a distribué un café "solidaire" produit par des communautés de culture maya dans la région Chiapas/Mexique.