Inscription au Bulletin  bulletin icon    Notre page FacebookNotre page Twitter  Bonjour Visiteur

Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : libération - Nelly Didelot - 10/09/2022

Pour la première fois dans l’histoire du pays, la droite suédoise semble ouverte à une alliance avec les populistes extrémistes Démocrates de Suède. Cette formation obsédée par l’immigration est donnée deuxième dans les sondages avant les législatives de dimanche.

Les élections suédoises n’auront lieu que dimanche, mais une chose est déjà certaine : il faudra de longues négociations pour former une coalition. Pendant des décennies, la politique suédoise a suivi une règle simple. Les sociaux-démocrates gagnaient les élections nationales et gouvernaient avec le soutien plus ou moins affirmé de la gauche radicale et des écologistes. Cette norme a subi quelques exceptions lorsque les partis de droite ont réussi à s’unir pour gouverner en coalition, comme en 2006.

Mais depuis l’émergence du parti d’extrême droite les Démocrates de Suède (SD), entré au Parlement en 2010, la machine s’est déréglée. Le bloc de gauche comme celui de droite ont perdu des sièges et les majorités sont devenues bien plus compliquées à trouver. En 2018, lors du dernier scrutin, les sociaux-démocrates l’ont emporté comme d’habitude depuis plus d’un siècle mais ont mis plus de quatre mois à former un gouvernement.

Rupture du cordon sanitaire

Quatre ans plus tard, une grande question agite la scène politique : le SD accédera-t-il cette fois au pouvoir ? Les sondages les placent en deuxième position avec 20 % d’intentions de vote, loin derrière les sociaux-démocrates (29 %), mais devant les Modérés, le principal parti de droite (18 %). L’orientation de la campagne, focalisée sur les violences des gangs et l’insécurité, joue en leur faveur. Surtout, le cordon sanitaire est rompu. Les partis de droite (Modérés, Libéraux et Chrétiens-démocrates), qui avaient toujours refusé de gouverner avec les Démocrates de Suède ou de compter sur leur soutien au Riksdag, ont ouvert la porte à une alliance. Avec l’extrême droite, ils font presque jeu égal avec la gauche. Les derniers sondages donnent 5 à 6 sièges d’avance pour le bloc de gauche face à une union droite-extrême droite, mais les écarts sont volatils et la majorité pourrait bien se jouer à un siège d’écart, comme en 2018.

 

«Les Démocrates suédois ont un passé et des racines troubles, et ils doivent le régler, mais ce qui m’intéresse est la politique. Je veux résoudre de grandes questions», a affirmé Ulf Kristersson, le chef de file des Modérés, qui veut compter sur le soutien au Parlement du SD s’il parvient au poste de Premier ministre. Les adhérents des partis de droite vont même plus loin. 64 % des électeurs conservateurs et 78 % des chrétiens-démocrates sont favorables à l’entrée de l’extrême droite au gouvernement.

Collaboration déjà en marche

Officiellement, les Modérés n’entendent pas aller jusque-là, en se bornant à demander un soutien sans participation au SD. Leurs plans pourraient toutefois être contrariés par les électeurs. Si le parti d’extrême droite sort bien second des urnes, il sera difficile de l’exclure du gouvernement tout en comptant sur ses voix. Prudent, Jimmie Akesson, le leader de SD depuis 2005, demande un accord écrit pour établir l’influence de sa formation sur une future politique gouvernementale.

 

De fait, les idées de l’extrême droite ont déjà déteint sur les programmes de la droite classique. Les Modérés veulent désormais restreindre le droit d’asile jusqu’aux limites permises par la législation européenne, et réduire l’asile en Suède au niveau «danois ou norvégien», deux pays qui appliquent une politique très dure. Les Libéraux envisagent, eux, de modifier le programme d’immigration pour y intégrer des tests de langue suédoise pour les enfants dès l’âge de 2 ans.

Depuis deux ans, la collaboration entre droite et extrême droite s’est déjà esquissée. En novembre dernier, ils ont présenté et voté un budget commun, qui a poussé la Première ministre Magdalena Andersson à démissionner moins de 24 heures après son investiture. Cinq mois plus tôt, c’est aussi SD qui avait déposé la motion de censure, soutenue par la droite et l’extrême gauche, qui avait fait tomber le gouvernement social-démocrate de Stefan Löfven. A échelle locale, trois villes du sud du pays, Sölversborg, Bromölla et Staffanstorp, gouvernés conjointement par la droite et l’extrême droite, ont fait office de laboratoires.

Racines néonazies

Ce rapprochement a été permis par la stratégie de normalisation à laquelle se sont livrés les Démocrates de Suède, en lissant leur discours et en mettant aussi l’accent sur les questions économiques. «Contrairement à d’autres partis populistes de droite en Europe, cette formation a des racines explicitement néonazies. Au milieu des années 90, les étudiants qui rejoignaient le parti, et qui composent aujourd’hui ses cadres, continuaient à organiser des parades et à porter des uniformes [fascistes]», explique Dominic Hinde, de l’université de Glasgow, dans un podcast pour The New Statesman.

Sans surprise, leur programme se focalise sur l’immigration. Il détaille en 30 mesures comment faire de la Suède le pays le plus fermé de toute l’Europe aux migrants. On y trouve une réduction draconienne du regroupement familial, le renvoi des demandeurs d’asile vers des pays tiers, une baisse des aides sociales pour les migrants et une mesure qui pourrait empêcher les personnes LGBT+ de demander l’asile au motif de leur orientation sexuelle. Quant aux personnes déjà établies en Suède, elles pourraient être dénaturalisées si elles commettent un crime. Des mesures que les partis de droite seront bien obligés d’avaler s’ils veulent s’appuyer sur les Démocrates de Suède.

 


Calendrier d'Événements

Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
Sauvegarder
Choix utilisateur pour les Cookies
Nous utilisons des cookies afin de vous proposer les meilleurs services possibles. Si vous déclinez l'utilisation de ces cookies, le site web pourrait ne pas fonctionner correctement.
Tout accepter
Tout décliner
En savoir plus
Essentiel
Ces cookies sont nécessaires au bon fonctionnement du site, vous ne pouvez pas les désactiver.
Session de l'utilisateur
Identifie la session ouverte par l'utilisateur
Accepter