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Source : InfoMigrants - Marlène Panara - 29/09/2022

Les créateurs d'entreprise en herbe ont rendez-vous, vendredi 30 septembre, à la première édition de la Journée de l'entrepreneuriat migrant à Tunis. L'occasion d'informer les exilés sur ce secteur du marché du travail tunisien, qui reste, malgré tout, difficile d'accès.

Une journée pour "briser les clichés" et montrer aux migrants installés en Tunisie que créer son entreprise dans le pays, c’est possible. Telle est l’ambition de la première édition de la Journée de l’entrepreneuriat migrant, organisée vendredi 30 septembre à Tunis, par l’incubateur de startups Kufanya.

Tout au long de la journée, les entrepreneurs auront l’occasion d’échanger avec les visiteurs sur leur expérience en la matière. Un concours de pitch – présentation de son projet – est également prévu, dans le but de débloquer des fonds pour sa startup auprès d’investisseurs présents sur l’évènement.

Une opération visibilisation pour Kufanya, qui a aussi à cœur de "changer la perception de la migration en Tunisie". Car selon son fondateur et actuel dirigeant, Paul Laurent Nyobe Lipot, "le potentiel de la population exilée est réel, mais il reste inexploité".

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C’est durant ses études supérieures en Tunisie que l’idée d’un incubateur pour les migrants est venue à l'esprit de ce Camerounais de 30 ans. "Nous, les étudiants étrangers, nous n’avions pas le même bagage que les Tunisiens à la sortie de l’université : à la fin du cursus, les Tunisiens, qui ont la possibilité de travailler pendant leurs études, ont une expérience professionnelle, en plus du diplôme, explique-t-il. Nous, les étrangers, comme il nous est très difficile, voire impossible, de trouver un job formel pendant ses études, nous avons juste le diplôme. Face à un futur employeur, on ne fait pas le poids".

Pour inverser la tendance, Paul Laurent Nyobe Lipot fonde d'abord un club, au sein de son université, qui réunit les étudiants exilé porteurs d’un projet entrepreneurial. "Ils avaient de supers idées, mais dès qu’il fallait présenter le projet aux incubateurs locaux, ça coinçait. Alors je me suis dit : 'autant le faire moi-même.'" Kufanya est né.

Depuis sa création en 2019, l'incubateur a accompagné 90 entrepreneurs ivoiriens, sénégalais, burkinabés, congolais ou camerounais, dont 30% de femmes. Neuf entreprises ont vu le jour et 20 produits et services ont été commercialisés. Import-export de produits d’Afrique de l’Ouest, atelier de peinture, salon de coiffure ou sociétés de services : les secteurs investis par les startupeurs migrants sont très divers.

"Beaucoup de difficultés" pour créer sa société

Mais si l’entrepreneuriat permet aux jeunes exilés d’être "plus autonomes" et "moins marginalisés" au sein de la société tunisienne, "ce n’est pas une solution à tout", admet Paul Laurent Nyobe Lipot. Il y a encore beaucoup de travail à faire sur l’écosystème lui-même".

Pour les entrepreneurs en herbe, les défis sont nombreux. Le plus difficile ? "L’accès au financement", affirme le directeur de Kufanya. "C’est déjà très compliqué d’obtenir de l’argent pour les Tunisiens, alors pour les Subsahariens…"

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Meïssa, un exilé sénégalais, a eu beaucoup de mal à mettre sur pieds son projet professionnel, un atelier de soudure. Pendant deux ans, ce père de famille installé à Zarzis a travaillé sans contrat pour des artisans tunisiens du bâtiment. Pour finalement, petit à petit, "monter" son propre atelier, mais avec "beaucoup de difficultés", ses deniers personnels et grâce à l’aide d’un ami tunisien qui lui a fourni une meule et un poste à soudure, raconte-t-il. À cause des difficultés à se lancer, sa société reste, à ce jour, non déclarée.

Michael Djimali, un ressortissant camerounais de 29 ans, confirme : "pour un migrant, cela reste, dans les faits, vraiment très compliqué de créer son entreprise". Et ce, dès la sortie de l'université. "Quand vous sortez de vos études, votre visa étudiant expire, et les autorités le remplace par une carte de séjour provisoire. Avec ce document, impossible d’ouvrir un compte bancaire. Donc impossible, aussi, de fonder tout de suite sa société", explique-t-il.

"Pas de travail"

Le jeune homme a, pour sa part, réussi à créer sa société de conseils en robotique et numérique, Kodji Robot, basée à Sousse. Pour que l’entreprise puisse voir le jour et fonctionner sur le marché local, il a fallu trouver un actionnaire tunisien, détenteur des parts de sa société à 51%.

Pour les entrepreneurs qui n’y parviennent pas, "il existe toujours la solution d’une entreprise dite offshore", sans investisseur tunisien, indique Michael Djimali. Mais celle-ci ne devra fonctionner qu’avec des devises étrangères. D’où la grande proportion de sociétés en lien avec les pays d’origine des migrants entrepreneurs.

Hormis la piste entrepreneuriale, difficile pour les migrants installés en Tunisie d’envisager un emploi stable et correctement rémunéré. Tous les migrants rencontrés dans le sud du pays l’année dernière par InfoMigrants ont inlassablement répété la même chose : "Il n’y a pas de travail".

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"La Tunisie, c’est l’enfer caché. On meurt à petit feu", avait déploré Aminita*, une Ivoirienne de 33 ans rencontrée à Médenine, à une soixantaine de kilomètres de Zarzis. "On est venu en Tunisie car on pensait que c’était un pays sûr, avait raconté Moustapha, un réfugié soudanais. Mais si j’avais su, je serais resté en Libye".

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