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Source : InfoMigrants - Tiffany Fillon - 27/09/2022

Les pays situés sur la route des Balkans renforcent leurs dispositifs pour dissuader les migrants de l'emprunter. Car depuis cet été, de plus en plus de migrants tentent de rentrer en Europe par cette voie. Comment expliquer ce phénomène ? Plusieurs hypothèses sont avancées.

Suite à la réactivation de la route migratoire des Balkans, les pays situés sur cette route durcissent le ton. La police nationale tchèque a annoncé, mardi 27 septembre, sur Twitter qu'elle reprendrait les contrôles à sa frontière avec la Slovaquie "à partir de minuit dans la nuit de mercredi à jeudi" et "pendant au moins les dix prochains jours". 

Plus précisément, "les contrôles aux frontières seront réintroduits à 27 anciens points de passage frontaliers sur toute la longueur de la frontière avec la Slovaquie", ont indiqué les forces de l'ordre. "Nous devons prendre cette mesure préventive afin de faire face à la situation sur le long terme et de décourager les migrants clandestins d'emprunter cette route", a expliqué mardi le Premier ministre tchèque conservateur, Petr Fiala. Une première depuis l'entrée des deux pays dans l'espace Schenghen, en 2007.

Depuis la Slovaquie, les migrants tentent de se rendre en République tchèque pour atteindre d'autres pays de l'Union européenne. De début juin au début de la semaine dernière, la police tchèque a indiqué avoir interpellé près de 9 500 personnes en situation irrégulière. Un nombre en nette hausse par rapport à l'ensemble de l'année 2021, où il s'élevait à 1330. 

Plus au sud, la Bulgarie a, par ailleurs, déclaré l'état d'urgence partiel sur son territoire pour faire face à l'afflux de migrants à sa frontière avec la Turquie. 

Selon Frontex, l'agence des frontières de l'espace Schengen, "la route migratoire des Balkans continue d'être la plus active dans l'UE avec 15 900 tentatives de passages en août, soit 141 % de plus que l'année dernière". Frontex précise que les migrants présents sur cette route viennent généralement de Syrie, d'Afghanistan et Turquie.

Comment expliquer cette hausse de fréquentation ? Les spécialistes avancent plusieurs hypothèses. 

  • Les migrants sont refoulés aux frontières mais retentent leur chance

Contactée mardi par InfoMigrants, Frontex a répondu dans les mêmes termes que son communiqué publié début septembre : "Le nombre élevé de franchissements illégaux des frontières peut être attribué aux tentatives répétées de franchissement par des migrants déjà présents dans les Balkans occidentaux." 

 

Plusieurs pays sont accusés de refouler les migrants, notamment de la Hongrie vers la Serbie et la Serbie vers la Bosnie et l'Albanie, selon Sophie Duval, chargée de plaidoyer migrations CCFD-Terre Solidaire, contactée par InfoMigrants. 

Ces renvois arbitraires sont régulièrement dénoncés par la communauté internationale. Cela ne décourage pas pour autant les pays à les pratiquer. Fin août, le Conseil de l'Europe affirmait que "le nombre de renvois forcés vers la Serbie a considérablement augmenté, avec plus de 75 000 cas signalés pour la seule année 2022" et que "les allégations de mauvais traitements et d'usage disproportionné de la force lors de ces renvois persistent". 

Refoulés, de nombreux migrants se retrouvent ainsi bloqués en Serbie. "Il y a actuellement environ 28 squats et camps informels dans le nord de la Serbie près de la Hongrie et la Croatie. Il est possible que ce chiffre augmente car il y a une hausse des arrivées en Serbie via la Macédoine du Nord. Mais de toute façon, les migrants ne veulent pas rester en Serbie. Ils poursuivent donc leur route vers le nord du pays et tentent de traverser la frontière plusieurs fois avant de réussir à entrer en Hongrie", a expliqué à InfoMigrants Vuk Vuckovic, à la tête de l'ONG serbe Klikaktiv. 

Un constat confirmé par Sophie Duval : "il y a énormément de personnes bloquées depuis des années sur cette route et qui sont dans des situations d'errance à cause des refoulements successifs."

Dans ces conditions, comment expliquer que de nombreuses personnes se retrouvent à la frontière entre la Slovaquie et la République tchèque ? Si elles arrivent à entrer en Hongrie, elles peuvent être refoulées vers la Serbie mais aussi ailleurs. "Une fois que ces personnes sont entrées, la Hongrie a tout intérêt à les faire sortir du pays. Elle peut donc les refouler mais il est fort à parier qu'elle facilite le passage de personnes migrantes vers d'autres États, comme la Slovaquie", affirme la chargée de plaidoyer. 

  • Certaines nationalités sont exemptées de visa

Certaines nationalités n'ont pas besoin de visa pour entrer dans certains pays des Balkans. C'est le cas des citoyens indiens, burundais, tunisiens ou cubains en Serbie. Ces accords facilitent l'accès à la route des Balkans. Les migrants "atterrissent à Belgrade puis, par le biais de passeurs, franchissent la frontière de la Hongrie, de l'Autriche et de la Suisse", a affirmé le 20 septembre, la ministre de la Justice suisse, Karin Keller-Sutter lors d'une conférence sur la migration qui se tenait à Sarajevo.

En parallèle, Sophie Duval de l'ONG CCFD-Terre Solidaire fait remarquer que "sur d'autres routes, les politiques sont davantage restrictives". Elle cite notamment "celles mises en place par la France et d'autres pays de l'UE en matière d'octroi des visas". Dans ce contexte, "les migrants se reportent vers des États qui peuvent leur permettre de venir sans visa, comme la Serbie", poursuit-elle. 

  • Les contrôles se renforcent sur d'autres routes 

La route de la Méditerranée qui concentre l'attention des autorités peut aussi paraître moins sûre pour certains migrants. En effet, "l'UE renforce sa coopération avec la Libye et des accords sont en négociation pour le déploiement de Frontex au Maroc, au Sénégal et en Mauritanie, des pays de départs pour la route des Canaries", avance Sophie Duval. 

La guerre en Ukraine pourrait aussi expliquer pourquoi la route des Balkans a repris. "Il y a plus de contrôles en Moldavie et en Roumanie", des pays de transit pour les migrants, affirme la chargée de plaidoyer. "Les contrôles étant renforcés dans cette zone à cause de la guerre, les migrants s'y rendent peut-être moins qu'avant", poursuit-elle. 

  • Les déplacements de population ont repris après la crise du Covid-19

Pour la ministre de la Justice suisse, les migrants qui se trouvent sur cette route sont "avant tout des personnes qui étaient en Turquie et en Grèce". Or, pendant la crise du Covid-19, elles n'ont pas pu se déplacer à cause des fermetures de frontières. "Elles voulaient se rendre en Europe centrale mais ne pouvaient pas voyager", avait-elle affirmé. 

"Le contexte Covid n'aidait pas les déplacements de populations. Aujourd'hui, il y a une reprise des déplacements, les passages sont multiples et les migrants essaient de passer plusieurs fois", abonde Sophie Duval.

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