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Source : libération - Léa Masseguin - 04/10/2022

Depuis que la France a durci sa politique d’octroi des visas, les Marocains peinent à obtenir des créneaux auprès du sous-traitant du consulat et sont parfois contraints de recourir au marché noir.

Un «rendez-vous» à 5 000 dirhams (462 euros). Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, l’humoriste marocain Amine Radi raconte, dans un rire jaune, l’étrange proposition qu’on vient de lui faire. Alors qu’il tentait d’obtenir un visa pour la France pour ses parents, près d’un consulat du royaume, un homme lui a conseillé de payer un particulier – ici, nommé «Hamid» – pour pouvoir déposer sa demande. «Des gens achètent et vendent des rendez-vous. Il y a un business de rendez-vous de visa… Expliquez-moi le concept !» s’étonne-t-il.

Aucun créneau disponible

L’histoire pourrait faire sourire si elle n’était qu’anecdotique. Mais depuis que la Francea durci sa politique d’octroi de visas aux Marocains, il y a un an, non seulement les chances d’obtenir le précieux sésame se sont réduites, mais il est même devenu quasiment impossible de décrocher un rendez-vous avec l’un des sept centres de «TLScontact», à qui le consulat sous-traite le dépôt des dossiers. Une étape indispensable, à effectuer entre trois mois et quinze jours avant la date de départ souhaitée, pour que les autorités françaises puissent étudier la demande et rendre leur décision.

Or depuis quelques mois, le site internet de TLScontact est complètement saturé. «Je me connecte jour et nuit mais aucun créneau n’est disponible, même dans six mois», déplore Karima (1), une Franco-Marocaine dont le mari peine à obtenir un visa. Le quadragénaire a lui aussi été approché près du consulat de Casablanca. Un homme lui a proposé de payer 5 000 dirhams pour obtenir un rendez-vous mais sa femme l’en a dissuadé.

 

Nadia (1), ophtalmologue marocaine, s’est pour sa part laissée tenter : 500 dirhams contre un créneau. «J’ai demandé à l’une de mes clientes si elle connaissait une astuce pour déposer ma demande. Elle m’a donné le numéro d’un numéro de téléphone d’un intermédiaire. Je lui ai fait un virement bancaire et il a pu me débloquer un rendez-vous», explique-t-elle, tout en reconnaissant ne pas vraiment «comprendre comment fonctionne ce système».

Robots en ligne

Cette pratique clandestine est pourtant documentée dans un récent rapport d’information remis à l’Assemblée nationale française, qui dénonce un «goulot d’étranglement de la demande de visa» en raison de «la multiplication des officines qui préemptent tous les créneaux dès leur ouverture sur Internet et les “revendent” aux demandeurs».

 

La presse locale s’est elle aussi emparée de cette problématique. Plusieurs médias ont découvert que de plus en plus d’intermédiaires – particuliers ou sociétés privées (cybercafés, agences de voyages…) – utilisent des robots en ligne pour réserver des créneaux dès qu’ils sont disponibles pour les revendre illégalement. Le phénomène prend également de l’ampleur en Algérie et en Tunisie. Le prix varie selon la ville et la période du rendez-vous souhaitée. Des groupes Facebook sont même dédiés à ce marché noir. Un fléau que condamne TLScontact : «Attention aux rabatteurs. Nous déconseillons fortement aux demandeurs d’avoir recours à tout intermédiaire prétendant offrir des services non prévus par la réglementation française. Le demandeur s’expose au risque de ne pas pouvoir déposer sa demande.»

 


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