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La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

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Source : franceinfo - Carlotta Morteo, Marielle Vitureau, Martin Chabal - 07/10/2022

Dans le club des correspondants, franceinfo s'intéresse à l'actualité vue depuis l'étranger. Aujourd'hui, direction la Finlande, la Lituanie et la Pologne, trois pays qui ont fait le choix de s'isoler de la Russie et de la Biélorussie, en construisant notamment des murs à leurs frontières.

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Depuis l'annonce par Valdimir Poutine le 21 septembre de la mobilisation partielle, des centaines de milliers de Russes fuient le pays pour ne pas être enrôlés dans l'armée. La guerre en Ukraine change la donne des relations internationales. Certains pays choisissent de s'isoler physiquement de la Russie ou de son fidèle allié la Biélorussie, d'autres ont pris les devants. Quelles décisions ont pris la Finlande, la Lituanie et la Pologne ?

En Finlande, la construction d'un mur le long de la frontière russe sérieusement envisagée

Après avoir fermé la semaine dernière ses frontières aux touristes russes munis de passeports Schengen, la Finlande envisage désormais la construction d'un mur sur plusieurs parties de sa très longue frontière avec la Russie. Ce projet vise à contrer des menaces hybrides venant de la Russie, ou un potentiel exode de masse. La crainte, c’est que ce pays relativement peu peuplé, cinq millions et demi d’habitants, se retrouve submergé par l’arrivée de plusieurs dizaines de milliers de Russes fuyant la conscription ou les représailles. Ce thème fait d’ailleurs débat, puisque certains estiment que ne pas leur ouvrir la porte, c’est les condamner à la prison ou pire. Mais cette semaine, la Première Ministre Sanna Marin a répondu favorablement à ce projet de mur, une proposition faîte par les gardes-frontières. Elle déclare dans le même temps vouloir un large consensus parlementaire, car les travaux pourraient durer plusieurs années et seront coûteux.  

La frontière entre la Finlande et la Russie est longue de 1 300 km. C’est une ligne invisible qui traverse essentiellement d’épaisses forêts glaciales et enneigées la plupart de l’année. Impossible, et probablement inutile, d’ériger des grillages sur la totalité de cette frontière, seuls 260 km vont être sécurisés, plutôt dans le sud-est du pays, sur l’espace accessible depuis Saint Pétersbourg. Sur certains tronçons jugés trop poreux, les actuelles barrières de bois, qui servaient en fait à contenir les troupeaux de rennes et de bétail, vont être remplacées par des grilles mieux surveillées, et moins facilement franchissables.

Certains experts craignent que cette décision n'accroisse les tensions entre la Russie et la Finlande. Mais la Première ministre finlandaise leur a répondu en disant : “l’Europe est en guerre, la situation ne pourrait être plus tendue." Pour rappel, la Finlande a demandé son adhésion à l’OTAN en juillet dernier, elle a donc d’ores et déjà mis fin à sa politique étrangère de non-alignement avec l’Ouest, et a été pour cela menacée de représailles par Vladimir Poutine.

En Lituanie, une barrière pour empêcher les migrants venant de Biélorussie de passer

Le pays vient d’achever la construction d’une barrière sur la frontière avec la Biélorussie. La construction des 550 kilomètres de clôture barbelée a été achevée fin août. Les travaux ont coûté environ 152 millions d’euros. Ils ont été financés uniquement sur les deniers lituaniens. Le but de cette clôture est d’empêcher le passage des migrants, car à l’été 2021, la Biélorussie a décidé de laisser passer des Kurdes ou des Syriens. C’était une manière pour Alexandre Loukachenko de se venger des sanctions imposées par l’Europe pour mettre fin à la répression dans son pays. En l’espace de quelques semaines, ils ont été près de 4 000 à arriver en Lituanie. C’est un pays qui jusqu’alors n’avait connu aucune crise migratoire et la situation a été très tendue. Ces migrants ont longtemps été enfermés dans des camps, depuis peu ils ont une autorisation de sortie et peuvent même travailler en restant uniquement en Lituanie. Néanmoins, beaucoup ont quitté le pays illégalement.

Chaque jour, les gardes-frontières annoncent repousser une centaine de migrants. La pression migratoire est toujours présente. Mais certains passent certainement, car les autorités lituaniennes ont constaté que les Biélorusses aident les migrants à entailler la clôture pour passer. Il s’agit d’une attaque hybride pour la Lituanie. Vilnius souhaite donc dénoncer tous les accords bilatéraux avec la Biélorussie pour ce qui concerne la coopération frontalière. 

En Pologne, la décision de s'isoler de la Biélorussie

Un mur de 180 kilomètres pour cinq mètres de haut traverse la frontière entre les deux pays depuis juin. Le gouvernement polonais espère qu’il limitera le flux migratoire venu de l’est. Ce mur est une arme géopolitique pour la Pologne. Depuis l’an dernier, l’Union Européenne accuse la Biélorussie de faire venir des candidats à l’exil depuis le Moyen-Orient et de les inciter à traverser la frontière vers l’Union européenne. Un trafic orchestré par le régime du président biélorusse Alexandre Loukashenko pour contester les sanctions des 27 contre son pays. La Pologne a donc choisi de construire un mur le long de sa frontière pour limiter ce flux migratoire. Et l’actualité renforce la position du gouvernement. La guerre en Ukraine fait planer la menace d’attaques russe et biélorusse sur le territoire polonais. Mais sur place, certains sont sceptiques quant à l’efficacité du mur. "Les gens traversent toujours la frontière, assure Michał Żmihorski, biologiste qui travaille dans la région. On rencontre toujours des réfugiés dans la forêt. Et de ce que je sais, ils passent sous le mur, ou par-dessus, ils coupent les barbelés. Mais les animaux, eux, ne peuvent plus traverser."   

Ce mur traverse des espaces naturels, dont la dernière forêt primaire d’Europe, protégée par l’UNESCO. Il a forcément des répercussions sur la nature. C’est d’ailleurs l’avis des scientifiques sur place. Selon eux, les écosystèmes sont déstabilisés. Comme dans la forêt de Bialowieza. Là-bas, le mur perturbe les espèces animales comme on a pu l’entendre. Les dernières populations de bisons d’Europe, ou les prédateurs assez rares comme les loups et les lynx ne peuvent plus se déplacer librement pour trouver de la nourriture ou s’accoupler. Avec ce mur, doublé de barbelés, les animaux se retrouvent bloqués, et parfois blessés. Les défenseurs de l’environnement auraient préféré que les 400 millions d’euros dépensés pour la construction du mur financent plutôt la préservation de la nature.

 


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