À peine nommé, le nouveau Premier ministre britannique Rishi Sunak se penche déjà sur le dossier immigration. Selon The Times, ce dernier souhaite une approche "plus constructive" sur le sujet, via un nouvel accord avec la France. Celui-ci comprendrait, d’après le journal, des objectifs chiffrés d’interceptions de petits bateaux en mer, et le déploiement de garde-frontières britanniques en France.

Un sujet au cœur des discussions entre le Premier ministre et le président français Emmanuel Macron, ce 28 octobre. "Le Premier ministre a souligné l’importance pour les deux pays de rendre la route de la Manche totalement impraticable pour les trafiquants d’êtres humains. Les dirigeants se sont engagés à approfondir leur partenariat afin de décourager les traversées mortelles de la Manche qui profitent aux criminels organisés", a souligné Downing Street dans un communiqué.

Plus de 38 000 arrivées au Royaume-Uni

En constante augmentation, les arrivées de migrants sur les côtes anglaises, à bord de petites embarcations, constituent un sujet de tensions régulières entre Paris et Londres, qui ont multiplié les rencontres dédiées à cette question ces deux dernières années. Des accords ont d’ailleurs déjà été conclus entre les deux pays : le gouvernement britannique aide financièrement les autorités françaises à mieux surveiller les côtes françaises pour empêcher les départs.

Une politique qui jusqu’ici n’a pas porté ses fruits, bien au contraire. Cette année, plus de 38 000 migrants ont atteint le Royaume-Uni. Sur l'ensemble de l'année 2021, un peu plus de 28 000 personnes avaient rejoint les côtes britanniques par la Manche, ce qui constituait déjà un record.

Malgré l’arsenal de moyens de surveillance déployé le long des côtes – quads, 4x4 et caméras thermiques - , des exilés s’engagent presque quotidiennement sur cette route maritime. Dans la nuit de mercredi à jeudi et plus tard dans la matinée, plus de 100 personnes ont été secourues côté français. Une première intervention a été menée pour porter assistance à 50 personnes en difficulté au large de Dunkerque. La seconde a permis de ramener sains et saufs 49 exilés au port de Calais.

"Une fois à quai, tous les naufragés ont été pris en charge par la police aux frontières et le service départemental d’incendie et de secours", indique la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord.

"Traiter quatre demandes d'asile par semaine"

Parmi les autres mesures souhaitées par Rishi Sunak figure aussi une réforme du système d’asile britannique, débordé par l’afflux de migrants. Le Premier ministre souhaite là aussi fixer des objectifs pour que 80% des demandes d'asile soient traitées sous six mois, soit 180 jours, contre une moyenne actuelle de 480 jours. Le personnel britannique en charge de ces questions pourrait "recevoir des primes s'il atteint certains objectifs", dont celui de "traiter quatre demandes d'asile par semaine", précise The Guardian.

Par ailleurs, les conditions pour l’obtention du droit d’asile seront durcies, et le nombre de candidats retenus, réduits, ajoute le média.

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Comme ses prédécesseurs, Rishi Sunak, petit-fils d’immigrés indiens, a adopté une position très dure sur l'immigration. Il soutient par exemple le projet controversé d’externalisation des demandes d'asile au Rwanda, toujours suspendu à un examen par la justice. Il a d’ailleurs nommé l'ultraconservatrice Suella Braverman au ministère de l'Intérieur, dont le "rêve", avait-elle affirmé lors du congrès du Parti conservateur, est de "voir un avion rempli de demandeurs d’asile en partance pour le Rwanda".