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La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : médiapart - Flor Tercero, Claire Dujardin - 08/11/2022

Le 27 octobre, invité sur le plateau de France 2, le Président de la République a repris l’un des axes thématiques des partis de droite dite « dure » établissant un lien consubstantiel entre immigration et délinquance, à l'aune d'un crime odieux. Nous mettons en garde contre une utilisation de chiffres et de statistiques assénés hors contexte et hors contrôle, utilisés à des fins démagogiques contre des populations particulièrement vulnérables mais peu protégées.

Le 27 octobre 2022, invité sur le plateau de France 2 pour être entendu sur des questions de politique intérieure, le Président de la République a repris l’un des axes thématiques des partis de droite dite « dure » venant faire un lien consubstantiel entre immigration et délinquance, alors que jusque-là, il s’y était toujours refusé voire l’avait dénoncé.

A l’aune d’un crime odieux, actuellement surmédiatisé, et dont se sont emparés certains partis politiques, flairant la récupération populiste qu’ils pouvaient en faire, le Président a choisi donc, à l’instar de Reconquête, du Rassemblement National, des Républicains ou de son ministre de l’Intérieur, de participer à la diffusion de l’idée selon laquelle les étrangers sont des criminels en puissance.

Pour étayer cette assertion hasardeuse, celui-ci va énoncer des chiffres, repris ce jour par le préfet de police de Paris, Monsieur NUNEZ, selon lequel la moitié des délinquants parisiens serait de nationalité étrangère. Ledit préfet précisait, sur France info que ce chiffre visait effectivement les « mis en cause » c’est à dire les personnes interpellées, et non les « condamnées » c’est-à-dire les personnes ayant effectivement été jugées coupables des faits reprochés.

Par la suite, le Ministère de l’intérieur et la préfecture de police ont confirmé au journal 20 minutes, que si 48 % des mis en cause pour des faits de délinquance à Paris dans leur ensemble sont des étrangers, indépendamment de leur situation administrative, ils ont également précisé que ce chiffre ne concerne que les 6 premiers mois de l’année 2022 et, insisté de nouveau sur le fait qu’ils ne concernent pas des personnes déclarées coupables mais simplement interpellées.

Cette odieuse assertion était mise en parallèle d’avec « les chiffres de la justice 2021 », synthèse statistique de la chancellerie rappelant qu’en 2021, 16% des condamnés étaient de nationalité étrangère, dont moins de 1% de condamnés pour crime, alors que 84% des délinquants et criminels sont Français.

La surreprésentation des étrangers dans les statistiques d’interpellation policière n’est en rien étonnante dès lors que divers travaux sociologiques démontrent qu’un étranger est plus souvent contrôlé et que ces contrôles, donnant lieu à des interpellations, sont suivis majoritairement par des remises en liberté ou des mises hors de cause. De plus, nombre d’infractions liées aux conditions d’entrée et de séjour, toujours plus restrictives, ne peuvent par définition qu’être commises par des étrangers.

Par ailleurs, la situation souvent précaire d’une personne étrangère venant se réinstaller dans un pays nouveau génère des difficultés qui donnent plus souvent lieu à de la délinquance de survie de faible gravité, mais toutefois bien plus visible que la délinquance organisée aux conséquences plus profondes.

Enfin, ainsi que le reconnaît le Ministère, ces chiffres ne valent que dans les quelques grandes villes agglomérant la grande majorité des populations étrangères en France et s’effondrent dans les moyennes et petites villes dans lesquelles les communautés étrangères sont plus éparses voire inexistantes.

Au regard de cette présentation faussée et des correctifs concédés, nous déplorons l’absence de nuance du chef de l’Etat et de ses plus hauts responsables dans un domaine propice à la surenchère de haine raciale et de rejet.

Nous mettons en garde contre une utilisation de chiffres et de statistiques assénés hors contexte et hors contrôle, utilisés à des fins démagogiques contre des populations particulièrement vulnérables mais peu protégées.

Nous appelons à une réflexion apaisée dans le débat public sans céder, dans le cadre de réformes à venir, aux chimères d’une frange nationaliste de la population, manipulée par des partis politiques dont l’histoire récente démontre que l’arrivée au pouvoir a été suivie de désillusions et d’une rapide éviction.

Nous condamnons les propos racistes d’un député du RN, éructés dans l’enceinte de l’Assemblée nationale, fait qui démontre qu’à force de reléguer la Fraternité au dernier rang de nos valeurs républicaines et à alimenter la haine de l’étranger, les institutions françaises érodent dangereusement le socle de notre République.


 

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