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Source : marianne - Ariel F. Dumont - 18/11/2022

L’Italie durcit sa lutte contre l’immigration clandestine en mettant en place des primes au retour et un code de conduite pour les navires humanitaires des ONG en Méditerranée, afin de réduire leur marge de manœuvre.

L’Union européenne (UE) est avertie : Rome ne lâchera pas le morceau. Fidèle à ses promesses électorales, la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni a décidé de tout mettre en place pour réduire les débarquements de réfugiés dans les ports italiens. Elle veut aussi obliger les 23 partenaires européens qui ont adhéré aux accords de redistribution des migrants en juin dernier, à prendre en charge une partie des demandeurs d’asile actuellement en Italie. En parallèle, le ministre de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, a déclaré la guerre aux ONG, qu'il accuse de jouer les « taxis de la mer », en relayant les passeurs pour faire entrer les réfugiés en Italie.

Pour ce faire, le ministre a imaginé plusieurs solutions. D’abord, la réintroduction du code de conduite préparé et adopté en 2017 par le gouvernement de centre gauche. Ce document prévoyait la présence à bord de policiers armés et l’interdiction de faire passer les réfugiés d’une embarcation à une autre. Les navires humanitaires devaient donc soit remorquer les embarcations pleines de migrants au risque de les faire chavirer, soit appeler les gardes-côtes italiens. Ce document avait été signé par plusieurs ONG mais pas Médecins sans frontières (MSF) par exemple. « MSF a toujours revendiqué son indépendance, son impartialité et sa cohérence. La présence à bord de policiers armés était contraire à notre vision de l’humanitaire. Le signer aurait voulu dire renoncer à nos principes » confie aujourd’hui Loris De Filippi, ex-président de MSF Italie.

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Si le nouveau code de conduite version Giorgia Meloni ne prévoit pas la présence à bord de policiers armés, il imposera en revanche aux navires ambulances d’intervenir seulement lorsqu’il existe un danger effectif pour les migrants. Par ailleurs, les navires humanitaires devront démontrer qu’ils ont secouru des embarcations qui risquaient un naufrage pour pouvoir accoster dans un port italien. Le ministre de l’Intérieur italien veut aussi confisquer les navires des ONG qui récupéreront « systématiquement » des migrants en Méditerranée sans avoir averti les autorités responsables de la zone SAR (« search and rescue ») italienne, la zone de localisation et de secours aux personnes en situation de détresse qui s’étale sur quelque 495 553 kilomètres carrés. Selon le gouvernement italien, cette mesure punitive devrait réduire le nombre de navires humanitaires en circulation dans la Méditerranée et ainsi le nombre de réfugiés qui tentent d’entrer dans le pays.

Quelle réaction de l'Europe ?

L’autre projet caressé par Rome est d’obtenir plus d’argent de la Commission européenne pour gérer les demandeurs d’asile. Et aussi, une redistribution plus efficace des réfugiés dans les 23 pays européens qui ont adhéré aux accords de Malte en 2015 et 2019, partiellement réécrits en juin dernier. Pour les Italiens, les partenaires manquent de générosité et n'accueillent pas assez de réfugiés.

Le dernier point du programme concocté par le ministère de l’Intérieur concerne le renforcement des accords avec les pays d’Afrique du Nord sur le rapatriement des réfugiés économiques, et les incitations au retour pour les migrants qui accepteront de rentrer chez eux en échange d’un petit chèque. « Humanité et fermeté » promet Matteo Piantedosi. « L’Italie ne manquera pas à ses devoirs en secourant et en accueillant les migrants mais la sélection des réfugiés ne sera pas faite par les trafiquants, nous souhaitons contrôler l’immigration pas la subir ».

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Si l’Europe acceptera facilement de mettre la pression sur les trafiquants et les gouvernements d’Afrique du Nord, qui détournent leurs regards et facilitent les départs, il n’est pas dit en revanche qu’elle soit aussi décidé à faire la guerre aux ONG, et notamment l’Allemagne, qui a débloqué 6 millions d’euros pour financer United 4 Rescue, l’organisation citoyenne fondée par l’Église protestante allemande qui vient de s’offrir un nouveau navire ambulance, le Sea Watch 5. Une réunion devrait être organisée à Bruxelles le 25 novembre prochain. Reste à voir si les Italiens réussiront à obtenir du concret.

 


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