Source : médiapart - Agence France-Presse - 14/03/2023
« Une approche uniquement répressive » ne règlerait pas le problème des migrants clandestins, a souligné Amy Pope, candidate à la direction de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), commentant le récent accord entre le Royaume-Uni et la France pour contrer les migrations illégales par la Manche.
Vendredi, le Premier ministre britannique Rishi Sunak et le président français Emmanuel Macron ont conclu un nouveau pacte, avec à la clé une contribution de Londres de plus de 500 millions d’euros, pour faire face à ce phénomène.
« De mon expérience, une approche uniquement répressive ne répondra pas aux défis auxquels ils sont confrontés », a déclaré à l’AFP Amy Pope, qui vise à diriger l’organisation dont elle est actuellement directrice adjointe.
Mme Pope a souligné que sa longue expérience de travail sur les questions frontalières lui avait appris qu’« une approche uniquement répressive » ne fonctionnait « pas vraiment ».
« Cela peut dissuader certaines personnes et réduire le nombre des personnes » souhaitant entrer clandestinement dans un autre pays « mais, en fin de compte, les personnes désespérées à la recherche d’opportunités trouveront des moyens » de parvenir à leurs fins, a-t-elle ajouté.
Dans tous les cas où il y a un flux important de migrants, il est vital de s’attaquer à « ce qui pousse les gens à quitter leur foyer en premier lieu », a poursuivi Mme Pope, qui est en lice contre l’actuel directeur général, Antonio Vitorino.
« Il est essentiel que (...) tous les gouvernements reconnaissent qu’une approche globale est nécessaire », a martelé la candidate, relevant qu’il fallait faire davantage pour aider les gens avant leur départ et aussi pour créer de meilleures voies régulières de migration.
Rishi Sunak - qui est soumis à une très forte pression pour réduire le nombre des migrants pénétrant sur le sol britannique - a annoncé vendredi que, dans le cadre de l’accord signé avec Paris, il y aurait « un nouveau centre de détention dans le nord de la France, un nouveau centre de commandement réunissant pour la première fois nos équipes » et 500 agents supplémentaires « patrouillant sur les plages françaises ».
Davantage de drones et d’autres technologies de surveillance complèteront le dispositif « pour augmenter le taux d’interception », a-t-il également révélé.
Le gouvernement britannique a par ailleurs présenté la semaine dernière un projet de loi contre l’immigration illégale qui prévoit d’empêcher les migrants arrivant par la Manche de demander l’asile au Royaume-Uni et de les expulser « en quelques semaines », un texte aux limites du droit international, de son propre aveu.
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