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Source : InfoMigrants - la rédaction - 14/04/2023

Ibrahima Bah, un homme de 19 ans déjà sous le coup d'une procédure pour "aide à l'entrée illégale", vient d'être mis en examen pour "homicides involontaires" suite au naufrage meurtrier survenu mi-décembre 2022 dans la Manche. Le jeune homme est accusé d'avoir conduit l'embarcation qui, en coulant, a entraîné la mort d'au moins quatre personnes.

Un jeune homme de 19 ans a été mis en examen mercredi au Royaume-Uni pour quatre homicides involontaires. Ce chef d'accusation est fondé sur le naufrage d'une embarcation dans la Manche, à la mi-décembre 2022, qui avait fait quatre morts. L'homme, répondant au nom d'Ibrahima Bah, comparaissait jeudi 13 avril devant le tribunal de première instance de Folkestone, dans le sud de l'Angleterre.

Le naufrage en question était intervenu dans la nuit du 13 au 14 décembre. Parmi les quatre migrants décédés se trouvait un adolescent. Ibrahima Bah est accusé d'avoir conduit leur canot pneumatique, qui a coulé au large de la ville anglaise de Dungeness.

>> À (re)lire : Manche : un adolescent parmi les quatre migrants morts, les Français affirment avoir "apporté tout leur soutien" aux Britanniques

Trente-neuf personnes avaient pu être secourues cette nuit-là, rappelle l'AFP. Un navire de pêche, premier sur les lieux, avait secouru la majorité des exilés. Dans une vidéo publiée par les médias outre-Manche, on pouvait le voir porter assistance, avec difficulté, à plusieurs passagers en détresse.

"Des gens partout dans l'eau qui hurlaient"

"Il y avait des gens partout dans l'eau, qui hurlaient", avait détaillé le marin à Sky News, affirmant que son équipe avait passé deux heures à secourir les migrants, sauvant 31 d'entre eux.

D'après le capitaine, les personnes secourues venaient d'Afghanistan, d'Irak, du Sénégal et d'Inde, et elles lui ont dit avoir payé chacune 5 000 livres (5 820 euros) à un passeur en France pour rejoindre le Royaume-Uni.

L'opération de sauvetage avait ensuite impliqué les deux pays frontaliers. Des interventions coordonnées de la Marine royale britannique, de la Marine française et des garde-côtes anglais avaient permis de sauver le reste des migrants.

Un long parcours judiciaire, deux chefs d'accusation

Ce procès intervient dans la continuité d'un parcours judiciaire de plusieurs mois pour Ibrahima Bah. Celui-ci avait été d'abord interpellé dans la foulée du naufrage, accusé d'avoir "sciemment facilité la tentative d'arrivée au Royaume-Uni de personnes dont il savait ou avait des raisons de croire qu'elles étaient des demandeurs d'asile", avaient notifié les autorités britanniques.

Ainsi, dès le 19 décembre, il avait été présenté au tribunal de première instance de Folkestone pour avoir "facilité le passage illégal d’étrangers sur le territoire britannique". Le jeune homme avait alors plaidé non-coupable. La procédure avait été transférée à la Cour de la Couronne de Canterbury (un tribunal pénal de première instance), pour une audience le 16 janvier. Cette audience a finalement été reportée et aura lieu plus tard dans l'année.

En parallèle, le jeune homme est donc sous le coup d'une nouvelle procédure pour "homicides involontaires".

>> À (re)lire : Naufrage dans la Manche : le conducteur du bateau sera jugé au Royaume-Uni

La police continue de travailler pour établir l'identité des victimes et localiser leurs proches. Il est "possible" que deux des victimes décédées étaient Afghanes tandis que les autres étaient Sénégalaises, a indiqué vendredi l'inspecteur Ross Gurden de la police du Kent lors d'une audience judiciaire à Maidstone, relate l'AFP.

L'enquête se poursuit également pour éclaircir les circonstances du naufrage et le nombre exact de victimes. La Direction des enquêtes sur les accidents maritimes (Marine Accident Investigation Branch, MAIB) cherche en effet encore à établir le nombre précis de passagers ayant pris place à bord du canot depuis les côtes françaises.

"Jugé pour avoir risqué sa vie"

Que ce soit sur une question d'"entrée illégale" ou d'"homicides involontaires", ce jeune homme est "jugé pour avoir risqué sa vie dans l'espoir d'un avenir meilleur", avait réagi l'association Utopia56 en décembre.

 

De fait, juger les "capitaines" de canots comme des passeurs est "un phénomène en forte expansion ces dernières années", expliquait à InfoMigrants Marta Gionco, chargée de plaidoyer sur les politiques migratoires au sein de la PICUM (plateforme de coordination internationale pour les migrants sans-papiers), en juillet. "En criminalisant les personnes sur les bateaux, vous criminalisez celles qui se déplacent pour leur dignité, pour leur vie."

> À (re)lire : "Beaucoup de personnes accusées d'être des passeurs agissent, en fait, pour sauver leurs proches"

Un état de faits "préoccupant" pour la chercheuse : "parfois, on voit des personnes qui lâchent la barre du bateau lorsque les secours arrivent. Ou s'éloignent du moteur, pour ne pas être identifiées comme les passeurs. Ces mouvements créent encore plus de déséquilibre sur les canots et mettent la vie de tout le monde en danger."

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