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Source : InfoMigrants - Maïa Courtois - 18/05/2023

Sept associations ont inauguré, mardi, un nouvel espace d'accueil à Paris pour les personnes LGBTQIA+ qu'elles accompagnent, y compris des personnes migrantes. Groupes de paroles, accompagnement social, psychologique ou médical, activités ludiques... La Bulle se veut un espace "sécurisant", et d'entraide entre pairs.

La mairie de Paris a inauguré, mardi 16 mai, veille de la journée de lutte contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie, un nouveau lieu d'accueil : La Bulle. Cet espace solidaire situé dans le quartier du Marais, au cœur de la capitale, est dédié aux personnes LGBTQIA+, y compris celles en exil, qu'elles soient demandeuses d'asile, déboutées, réfugiées, étudiantes ou sans-papiers.

Sept associations gèrent et interviennent dans cet espace : l’ARDHIS, OUTrans, ANKH, Wassla, Espace santé trans, le FLIRT, et XY media. Groupes de paroles, accompagnement social, psychologique ou médical, activités ludiques, projets de cours de français... Les activités prévues sont aussi diverses que l'éventail de ces associations.

Par exemple, Wassla, née il y a deux ans, est une association dédié à la communauté LGBT+ "originaire du monde arabophone, quel que soit le parcours migratoire des personnes : étudiants, immigrés seconde génération, réfugiés...", présente à InfoMigrants Nicolas Abi Chebel, son co-président, désormais co-dirigeant de La Bulle.

Dans ce nouvel espace, l'association organisera son "rendez-vous mensuel", un dimanche par mois. Activités ludiques, loisirs créatifs, discussions autour d'un café et de gâteaux, débats... "L'ambition est de souder la communauté et de favoriser des liens interpersonnels", précise Nicolas Abi Chebel.

Ce rendez-vous est ouvert à toute personne concernée, chaque deuxième dimanche du mois, à La Bulle.

De l'entraide à la projection de films

L'association va également organiser des cycles de projections de films, le dernier jeudi de chaque mois. Ces projections, qui ont pour le moment lieu à l'Atelier des artistes en exil, déménageront en fin d'année à La Bulle. D'autres activités culturelles ou sportives se tiendront sur le site : yoga, dramathérapie (théâtre en soutien de la santé mentale)...

Le FLIRT (Front de libération transfem), association d'entraide entre femmes trans, organise pour sa part des "instants T", les samedis. Ce sont des "moments de rencontre pour les personnes trans, des espaces d'auto-formation, d'échange sans la présence de professionnels de santé", décrit à InfoMigrants Céleste Baudot, membre du FLIRT et co-dirigeante de La Bulle. "Une distribution de matériel de réduction des risques" est également organisée lors de ces rencontres.

De la distribution de vêtements ou de l'aide alimentaire seront aussi organisés à La Bulle ; comme cela a été le cas quelques mois avant l'inauguration officielle, alors que le site était encore en travaux.

Pour l'heure, La Bulle n'est pas ouverte comme un accueil de jour : les associations y recevront plutôt les personnes qu'elles accompagnent selon leurs modalités habituelles. Elles conseillent donc de se référer à leurs sites et réseaux sociaux pour être informé de leurs permanences et actions.

Enfin, La Bulle sera aussi un espace de formation des professionnels de l'extérieur : travailleurs sociaux, officiers de l'état civil, professionnels de santé, ou encore interprètes intervenant à l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) ou à la Cour nationale du droit d'asile (CNDA).

Complémentarité entre associations

Sur l'accès aux droits, chaque association se complète et se transfère les situations en fonction des spécialités. L'Ardhis (Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et trans à l'immigration et au séjour), implantée depuis des années dans son secteur, aide à la constitution des demandes d'asile, à la préparation de l'entretien à l'Ofpra, ou aux éventuels recours auprès de la CNDA.

Wassla aide aussi sur le plan de l'accès aux droits, ou peut orienter vers un accompagnement psychologique. "Ces actions s'adressent aux personnes primo-arrivantes, en particulier celles en demande d'asile, ou réfugiées, ou déboutées, ou sans papiers", détaille Nicolas Abi Chebel. Le FLIRT organise, pour sa part, de l'entraide sur l'accès au logement ou des questions administratives. Leur commission juridique peut également aider dans les démarches de changement d'état civil.

Le regroupement des associations permet de renforcer leur complémentarité. "Par exemple, le FLIRT a un public trans précarisé, avec beaucoup de migrants et migrantes. C'est important pour nous, car les dimensions santé, transition, auto-support, on ne les maîtrise pas", explique Aude Le Rieu pour l'Ardhis.

>> À (re)lire : Droit d’asile des LGBT+ : une inquiétante évolution des décisions de la CNDA

Par ailleurs, l'accompagnement psychologique sera facilité. Au moins deux associations présentes ont des psychologues salariées. "C'est utile de pouvoir mutualiser les orientations des personnes accompagnées. Là où les dispositifs sont souvent rares, saturés, notre psy et celle d'Espace santé trans ont un bon carnet d'adresse", souligne-t-elle.

"Sécurisant"

La nécessité d'un lieu d'accueil spacieux se faisait ressentir. OUTrans reçoit près de 1 500 sollicitations par mail chaque année. "Nous, on reçoit 1 500 personnes par an aussi", assure Aude Le Rieu pour l'Ardhis. Malgré ces besoins, la plupart des associations recevaient dans des conditions précaires, voire peu sécurisantes pour confier son récit (squats, cafés...).

C'est le cas du FLIRT. L'association intervient beaucoup dans des squats, comme celui de La Baudrière à Montreuil, auprès d'un public de femmes trans travailleuses du sexe, migrantes, précaires... "Le fait de ne pas avoir de local pouvait être difficile à gérer pour nos besoins. Un espace comme celui-ci permet d'avoir une tranquillité d'esprit : nous n'avons pas à gérer l'expulsion des squats par exemple, c'est sécurisant", confirme Céleste Baudot.

Mais il y a un revers : la Bulle est un cadre "tout de suite plus institutionnel. Les personnes ne sont pas forcément habituées à ce type d'espace-là. Il faut faire en sorte de les accueillir, qu'elle s'y sentent bien, en confiance", explique-t-elle.

Ces derniers mois les attaques d'extrême-droite se multiplient à l'encontre de centres LGBT+ ou de lieux d'accueil de personnes migrantes. Les associations de La Bulle en ont bien conscience. "Ce lieu est une réponse importante à ces discours de haine. Il est au cœur de la capitale, avec un soutien affiché de la mairie à l'égard de personnes discriminées", se satisfait Aude Le Rieu.

Quant à la crainte que ces menaces les atteignent, "on sait que cela peut arriver. On en prendra acte et on y répondra", résume simplement la responsable de l'Ardhis. "Tout ce que l'on fait à La Bulle, c'est une manière de lutter sur le terrain contre ça".

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