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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : L'Obs - C.C. - 1/3/2018

Les policiers ont cru qu'il s'agissait d'un migrant. Français, ce père de famille a été interpellé et enfermé en centre de rétention.

Comment un ressortissant français a-t-il pu faire l'objet d'une mesure de rétention administrative normalement destinée à s'appliquer aux étrangers ? Le 22 février, un jeune père de famille français a été interpellé sans papiers par la police, qui l'a ensuite placé en garde à vue puis en centre de rétention administrative (CRA), normalement réservé aux étrangers sous le coup d'une procédure d'éloignement du territoire, par erreur, pensant qu'il s'agissait d'un réfugié.

Cette histoire, assez dingue, est celle de Timothée, 23 ans, possédant la double nationalité franco-camerounaise. Une aberration administrative épinglée par "l'Humanité"

Plus de 24 heures d'angoisse

Tout commence dans les Yvelines le mercredi 22 février, rapporte le quotidien. Au volant de son véhicule, Timothée fait, en début d'après-midi, l'objet d'un banal contrôle de véhicule. Il n'a pas son permis de conduire sur lui. Mais n'ayant pas non plus ses papiers d'identité français sur lui, il présente sa carte d'identité camerounaise en précisant qu'il possède la binationalité et qu'il possède sur son téléphone une photo de son passeport français. "J'ai proposé de la leur montrer. Ils m'ont dit qu'ils n'en avaient pas besoin", explique le jeune homme à "l'Humanité".

Il est alors placé en garde à vue au commissariat de Rambouillet. Ayant reconnu l'infraction de conduite sans permis, Timothée dit à "20 Minutes" être tombé des nues lorsqu'il entend ensuite un policier "appeler la préfecture et parler d'OQTF (Obligation de quitter le territoire français)". 

Timothée demande que sa famille soit prévenue, "mais lorsque, quelques heures après, j'ai demandé au policier s'il l'avait fait, il m'a répondu : 'Non et je m'en fous'", raconte-t-il. Il passera alors la nuit en garde à vue, sans avoir vu d'avocat. Le lendemain matin, sa famille se présente à ce même commissariat pour signaler sa disparition. "Sa compagne fournit ses papiers d'identité. Mais, volontairement ou non, aucun policier ne fait le rapprochement entre le Timothée camerounais encore dans sa cellule et le Timothée français recherché par les siens", écrit le quotidien.

Le jeudi matin, Timothée est conduit au tribunal puis est placé au centre de rétention administratif (CRA) de Plaisir : 

"On m'a fait signer un papier en me disant qu'il s'agissait du formulaire de fin de garde à vue. C'était en fait un document me signifiant l'ouverture d'une procédure d'éloignement."

"J'ai cru à une blague"

Pris au piège, le jeune homme demande une nouvelle fois à contacter sa famille. "On m'y autorise finalement mais le réseau est brouillé. Ma compagne n'entendait rien...", explique-t-il auprès de "l'Humanité". Il détaille à "20 Minutes" : 

"On m'a fait la présentation du centre de rétention, donné mes draps, ma cellule. Au début j'ai cru à une blague et ce n'est que lorsque la porte de la cellule s'est fermée derrière moi que j'ai compris que tout ceci était malheureusement en train d'arriver. Je suis père de deux enfants de 6 et 4 ans. Tous mes proches étaient très inquiets. De 12 heures à 16h30, enfermé dans le centre de rétention, je n'ai fait que tourner en rond dans le couloir et faire le tour de ma cellule, c'était irréel."

C'est finalement un employé du centre de rétention, qui le voyant excédé, tente à son tour de joindre la famille qui, enfin, fournira les documents d'identité attestant de sa bonne foi. Timothée est finalement libéré en fin d'après-midi, après plus de 24 heures d'angoisse. 

"La rétention, c'est un système qui peut, dès lors qu'il y a une pression très forte sur les forces de police, amener à ce type de dérapage ou absurdité", s'offusque dans "20 Minutes" Pierre Henri, le directeur général de France terre d'asile. 

"C'est un système onéreux et d'une efficacité que l'on peut interroger."

"Plus la pression est mise sur les policiers, plus le placement se fait rapidement", dénonce-t-il.  Selon la Cimade, 53,5 % des retenus, en 2017, ont été libérés pour vice de procédure.

C.C.


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