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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

« La France c’est du cinéma, de la publicité sur les droits de l’Homme, la liberté, la fraternité, c’est faux tout ça… »

Le policier qui procède à la fouille nous demande de retirer les vêtements des sacs que nous avons apportés aux retenus et de laisser ceux-ci dans notre casier car dit-il “ils font des bêtises avec les sacs plastiques sur eux-mêmes ou sur les autres."

M.C parle beaucoup de la Libye, il est marqué par la guerre. Sa mère et ses frères se sont déplacés en Tunisie, lui a rejoint par bateau l’Italie en 2015 et a vécu dans plusieurs villes de France. Il a appris la soudure et a trouvé des petits boulots pour survivre. Il réussissait à partager des logements avec des amis.

“La guerre c’est horrible, les gens tirent dans les rues. Je suis malade psychiquement et physiquement, c’est mort à l’intérieur de moi.”
“Je me suis retrouvé en prison à cause d’un copain, je suis victime de cette histoire, j’ai rien compris, lui il a pris un an et moi deux mois à Seysses, je me suis retrouvé en mandat de dépôt avec des criminels, alors que mon problème c’est les papiers !”
“Je suis sans papier et je suis en prison vous trouvez ça normal ? C’est quoi ce pays, je me suis trompé, je croyais que la France allait m’aider, je veux plus rester ici, c’est trop raciste, la France c’est du cinéma, de la publicité sur les droits de l’Homme, la liberté, la fraternité, c’est faux tout ça, je me suis trompé.”
“ J’ai un ami en Hollande, je vais essayer d’aller là-bas, je crois que c’est plus facile...”

« J’ai vu les journalistes qui sont venus hier ici, j’ai parlé avec eux : je leur ai dit “c’est Guantánamo ici ! ” »

Pendant notre visite, régulièrement, les policiers hurlent au micro, pour que les retenu.e.s se déplacent d’un point à un autre, un vacarme assourdissant et souvent inintelligible : “secteur E, secteur, E, secteur E, rentrez ! Secteur E, secteur E…!”
“C’est comme ça toute la journée, il y a du bruit tout le temps et surtout les avions, c’est très dur”

“La France a signé le pacte de Marrakech, pourquoi elle le suit pas ?”
Nous lui répondons que ce pacte n’est pas contraignant pour les pays signataires, que chaque pays reste libre de sa politique migratoire. “Alors l’ONU ça sert à rien ?”

Il prend des médicaments pour tenir le coup comme beaucoup de retenu.e.s au CRA : “sinon je peux pas dormir, je deviens fou sans ça“
Il a vu le médecin du CRA avec qui cela s’est mal passé : “il a rien compris, je lui ai dit je ne suis pas bien mais il s’en fout, c’est un raciste, c’est Hitler lui !”
Il prend du Seresta (anxiolytique puissant) et du Diazepam (Valium : anxiolytique et sédatif)
“Je prends des médicaments 3 fois par jour.”

Il peut s'agir d'un biais d'observation, mais Il nous a semblé percevoir une grande fatigue et une somnolence chez M.C qui pourrait être due à l'absorption quotidienne et continue de ces psychotropes.

L’Observatoire International des Prisons (OIP) indique que le taux de pathologies psychiatriques est 20 fois plus élevé en prison que dans la population générale. Un parallèle peut être fait avec le constat des intervenants de la Cimade du CRA de Cornebarrieu qui indiquent que beaucoup de personnes présentent des troubles psychiques. Ils décrivent le CRA comme "une annexe de l'hôpital psychiatrique".
Si l’on prend le cas de M.C qui se dit "malade physiquement et psychiquement" et à qui le médecin du CRA prescrit des anxiolytiques et des sédatifs, on peut légitimement se demander si ces prescriptions sont adaptées. On peut également aisément supposer que de nombreuses personnes font des dépressions suite à leur parcours et aux différents enfermements qu’elles subissent entre prison et CRA. Un traitement adapté aux dépressions est-il envisagé ? Comme en prison, il semblerait que le médecin du CRA dispose de quelques cocktails de psychotropes qui ont pour objectif d’assommer les personnes mais ne les soignent pas pour autant. Une prise sur de longues durées et à fortes doses de ces médicaments ont des conséquences sur la santé des personnes, elles peuvent avoir pour effet contraire notamment de maintenir ou d'aggraver un état dépressif voir suicidaire.
Les associations ont déjà alerté sur la façon dont l’administration traite les personnes qui présentent des troubles psychiques et un risque suicidaire évident en les plaçant à l’isolement et parfois attachées ! Un traitement inhumain et dégradant d’un autre temps.
Depuis décembre 2017, deux hommes se sont suicidés dans un CRA, dont Karim au CRA de Cornebarrieu.

 

 


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