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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Mediapart - Théo ROUMIER - 30/6/2019

Dans la nuit de mercredi à jeudi, un jeune mineur isolé est mort dans sa chambre d’hôtel à Orléans. C’est une nouvelle très triste et dure. Les « autorités » évoqueront sans doute une « conduite à risque » pour s’en dédouaner. Mais pour ces mêmes « autorités » les vies des jeunes isolé·es étranger·es ne sont que des dossiers à traiter, des corps à caser à un moment, à expulser plus tard.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, un jeune mineur isolé est mort dans sa chambre d’hôtel à Orléans. C’est une nouvelle très triste et dure.

Les « autorités » évoqueront sans doute une « conduite à risque » pour s’en dédouaner. Ça ne passera pas, ça ne pourra pas passer.

Parce que pour ces mêmes « autorités » – départementales, préfectorales, institutionnelles – les vies des jeunes isolé·es étranger·es ne sont que des dossiers à traiter, des corps à caser à un moment, à expulser plus tard.

Le 28 juin, le lendemain de la mort de ce jeune, la direction de l’Aidaphi, association qui gère les programmes d’aide à l’insertion, a annoncé qu’elle mettait à la rue, sans délai, 30 jeunes majeurs sans papiers. Ils ne seraient pas « prioritaires ».

Il faut y ajouter les 150 jeunes majeur·es isolé·es menacé·es d’expulsion de leurs hébergements au 31 août par le Conseil départemental.

Personne ne peut être traité ainsi, personne n’est « illégal ». Ces jeunes sont des survivant·es.

Beaucoup ont traversé la Libye, la Méditerranée, l’Italie avant d’arriver ici et d’essayer d’avoir la vie de jeunes de leur âge. Ils et elles ont été aidé·es, secouru·es par des personnes que les États criminalisent pour cela, comme aujourd’hui les capitaines Carola Rackete et Pia Klemp.

Sur l’agglomération d’Orléans, nous sommes un petit groupe d’enseignant·es qui se mobilise aux côtés des jeunes eux et elles-mêmes et du COJIE, leur collectif de soutien. Depuis plusieurs années pour certain·es d’entre-nous.

Cette injustice « administrative » est flagrante pour les élèves sans-papiers de nos classes d’accueil et de nos lycées professionnels. C’est ça le racisme institutionnel.

Dans le texte d’une pétition que nous avons lancé pour appuyer la mobilisation, il nous tenait à cœur de rappeler cela : cette injustice génère pour nos élèves précarité, angoisse, et menace leur intégrité physique et morale. Face à cela, nous réagissons la plupart du temps dans l’urgence. Nos solidarités se heurtent à des situations de plus en plus dramatiques.

Ce n’est pas une posture de principe. C’est ce que nous voyons dans les regards, les gestes, les postures de nos élèves, ce que nous entendons dans les mots qu’ils et elles prononcent, dans ce qu’ils et elles nous racontent et nous disent, ce que nous savons de leurs vies (et nous ne savons pas tout).

Aujourd’hui il y a cette mort.

Alors le mercredi 10 juillet prochain, nous marcherons à nouveau. Comme le 15 mai, comme le 15 juin dernier. Pour ce jeune qui n’est plus là et pour toutes celles et tous ceux qui doivent vivre.


Communiqué de presse du Collectif de soutien aux jeunes isolés étrangers du Loiret (COJIE 45)

Urgence humanitaire

Le COJIE dénonce les pratiques de l’Aide sociale à l’Enfance, aux ordres du Conseil départemental du Loiret, qui parque des jeunes mineurs isolés étrangers dans les hôtels sans suivi éducatif et social. Ce manque total de cadre autorise des conduites pour le moins inquiétantes qui aboutissent à des drames. Ainsi la mort d’un jeune mineur à l’hôtel Sauvage dans la nuit du 26 au 27 juin en est la terrible démonstration.

Le COJIE dénonce les pratiques déviantes de l’AIDAPHI, association en charge de multiples programmes dont l’aide à l’insertion. Cette association met aujourd’hui à la rue sans délai, une trentaine de jeunes majeurs sans aucune ressource, sous prétexte qu’ils ne sont plus « prioritaires » ! Mais où est donc la priorité ? Sans titre de séjour en bonne et due forme, ils ne peuvent ni travailler, ni louer un logement, ni prétendre aux aides sociales.

Le président et la directrice générale de l’AIDAPHI, interpellés ce jour lors de l’Assemblée générale de l’association se disent non responsables et avouent se plier aux injonctions orales de la préfecture… Ils semblent oublier au passage les valeurs défendues par l’association ! Ils se dédouanent en prétextant qu’il n’y a aucune convention écrite pour l’accueil de ces jeunes et que la préfecture peut imposer ses règles comme bon lui semble ! Pourtant le Code de l’Action sociale et des familles préconise que les personnes accueillies en urgence doivent l’être jusqu’à une sortie autonome dans le cadre des conventions écrites avec les financeurs !

Si la direction de l’AIDAPHI peut se retrancher derrière « l’obligation d’exécuter », le président en tant que personne morale a tout pouvoir de dénoncer ces pratiques abusives et de protéger les jeunes accueillis. Mais la logique commerciale prévaut !

30 jeunes de plus dans la rue ce soir et 150 au 31 août ! Jusqu’où le Conseil départemental, la cohésion sociale et la préfecture vont-ils créer de la misère sociale ? Les morts violentes risquent de multiplier sous les yeux des orléanais !

Orléans, le vendredi 28 juin 2019

 

 


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