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Source : Le Monde - Jean-Pierre Stroobants - 9/12/2019

Selon l’ONG Missing Children, plusieurs autorités nationales auraient perdu la trace de près de 30 000 mineurs arrivés dans l’UE entre 2014 et 2017.

C’est l’une des réalités cachées de la question migratoire en Europe, et pas la moins préoccupante : selon l’organisation Missing Children, qui regroupe une trentaine d’associations issues de 26 pays, les diverses autorités nationales ont perdu la trace d’au moins 30 000 mineurs arrivés dans l’Union entre 2014 et 2017. Un nombre qui serait très en deçà de la réalité selon l’ONG qui les estime « beaucoup plus nombreuses ».

Dans un rapport publié en 2017, Europol, l’Agence européenne de police criminelle, estimait à 10 000 le nombre de mineurs non accompagnés (MENA) disparus entre 2014 et 2017. Dans une étude détaillée d’une cinquantaine de pages diffusée le 2 décembre, Missing Children multiplie ce chiffre par trois et estime, comme les experts d’Europol, qu’il est encore appelé à croître dans les années à venir : les réseaux criminels, qui exploitent les jeunes migrants pour le travail, la mendicité ou la prostitution sont, d’après cette ONG, de plus en plus actifs un peu partout en Europe.

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Ces disparitions ne se produisent pas seulement dans les pays de première arrivée mais aussi, désormais, en Allemagne, en Suède ou au Royaume-Uni. Londres a identifié plus de 3 000 victimes potentielles de trafics d’être humains en 2018, l’Italie a découvert des enfants de 13 ans contraints de travailler. La France, qui a recensé quelque 2 400 cas d’exploitation en 2018 (dont 12 % d’enfants), s’inquiète spécialement du sort de jeunes garçons d’Afrique du Nord contraints de mendier ou de travailler, et de celui de jeunes Nigérianes obligées de se prostituer.

Insuffisance de coordination

Missing Children met désormais en évidence un triple phénomène : des procédures nationales en vigueur, qui ne permettent pas vraiment de mesurer l’ampleur et de lutter contre cette forme de migration ; l’insuffisance de la coordination entre les pays membres de l’Union et le durcissement généralisé des politiques migratoires, qui entraînent des effets pervers pour les mineurs non accompagnés.

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Missing Children souligne que les réformes apportées aux différents systèmes de contrôle (le Système d’information Schengen ou le fichier automatisé Eurodac de reconnaissance des empreintes digitales) durcissent les conditions en vue de l’obtention d’un éventuel droit d’asile et visent à augmenter et accélérer les retours vers les pays d’origine. Ce qui pousse des jeunes à devenir des clandestins et des réseaux criminels à exploiter leur peur d’une expulsion pour les manipuler à leur profit, par exemple en les amenant à contracter des dettes et, ainsi, les asservir.

« Une séparation stricte entre la protection des mineurs et le renforcement des contrôles de la migration est nécessaire », souligne le rapport. Il évoque aussi des cas où une application trop stricte des règlements empêche le transfert d’un mineur d’un pays vers un autre, même quand cela serait son intérêt, par exemple lorsqu’il a la possibilité de rejoindre un proche.

Absence de professionnels spécialisés

L’ONG déplore également qu’une directive européenne visant à la lutter contre les trafics d’être humains n’ait pas été traduite dans le droit de plusieurs pays membres. Enfin, l’agence met en évidence d’autres carences : la fréquente absence de professionnels spécialisés ou le manque de coopération entre les institutions d’un même pays. Le rapport plaide pour une politique européenne qui faciliterait le regroupement de jeunes avec des membres de leur famille et une véritable politique de relocalisations des mineurs à l’échelle des Vingt-Huit.

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A plus court terme, Missing Children tente de développer un dispositif d’entraide pour améliorer concrètement la coopération et les échanges d’information, afin de réduire le nombre des disparitions. A partir de deux cas d’école: celui d’Abena, une Eythréenne de 14 ans qui a fui son pays afin d’échapper à un mariage forcé avec un homme de 35 ans, et celui de Qiro, un jeune Kurde irakien, qui a dû s’échapper de son village bombardé, avant d’être séparé de ses parents en Turquie. Le premier cas impliquait l’Italie, la France et la Suède ; le second, la Grèce, la Belgique et le Royaume-Uni.

L’expérience a mis en évidence les difficultés des échanges entre les pays concernés et a permis de mieux identifier les risques d’exploitation des jeunes. Elle pourrait contribuer à développer des solutions pour le « traçage » de ces migrants mineurs.

Au sujet de la France, le rapport invite les autorités à améliorer les conditions d’accueil et à limiter aux cas douteux les vérifications systématiques de l’âge des intéressés.

 

 


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