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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Passeurs d'hospitalités - Margot Sifre - 19/11/2020

Malgré un procès entaché d’irrégularité et de mauvaise foi de la part des autorités, le juge administratif auprès du tribunal de Lille a fait droit à la requête pour mesures utiles soumise par la commune de Calais afin d’expulser la cinquantaine de personnes exilées présentes sur un des lieux de vie calaisien.

Complexe Calypso. Un complexe sportif et culturel près du centre-ville de Calais où survivent une cinquantaine de personnes incluant des mineurs, originaires de Syrie, du Soudan et de Somalie. Ces personnes exilées ont trouvé refuge ici, faute de mieux après avoir été expulsées du campement d’hôpital. Ali1 explique que les services associatifs les plus proches permettant d’avoir accès à l’eau, à la nourriture ou aux toilettes se trouvent à 30 minutes de marche. Ces services leur étant souvent refusés, les personnes exilées ne font que dormirent autour du complexe sportif tentant de subvenir à leurs besoins fondamentaux le reste du temps.

Le 3 novembre 2020, la commune de Calais a saisi le tribunal de Lille d’un référé mesures utiles contre les occupants de terrain sans droits ni titres. En utilisant cette voie juridique, la commune donne l’illusion du respect du principe du contradictoire en laissant les défendeurs faire parvenir leurs observations avant que la légalité de l’expulsion du lieu de vie ne soit tranchée par le juge.


Une audience dans le non-respect du principe du contradictoire. Initialement prévue le 13 novembre, l’audience a été reportée la semaine suivante en raison du défaut de communication par la commune de certaines pièces du dossier. Lors de l’audience du 17 novembre, de nouvelles pièces ont été versées mais, une fois encore, sans avoir été communiquées, ni au tribunal ni à la défense. Apparemment peu soucieux du respect du principe du contradictoire le juge a maintenu l’audience, confrontant l’avocate représentant les 10 requérants exilés, Maitre E. Thieffry, à devoir plaider contre des conclusions dont elle n’avait pas connaissance. Plus alertant encore, la décision du juge autorisant l’expulsion du lieu de vie se base presque uniquement sur les pièces non communiquées à la défense.

Les arguments avancés par la commune, similaires à ceux avancés lors des précédentes expulsions font encore une fois preuve de mauvaise foi. L’huissier de justice, requis par la commune pour dresser un constat de la situation, déclare comme à son habitude qu’il « demande aux personnes si elles parlent français mais tous me répondent par la négative et dans une langue que je ne maitrise pas ». D’un côté, la commune avance qu’elle est confrontée à la même problématique migratoire depuis une dizaine d’années, d’un autre côté elle n’a pas la capacité de mettre en place des services de traduction effectifs pour établir un bilan social correspondant à la réalité de la situation. Parmi les 27 photos présentées par la commune lors de l’audience, uniquement 6 concernent le complexe Calypso. Il est alors légitime de se demander quel travail réel a effectué l’huissier quand aucune des personnes exilées ne confirme l’avoir vu les jours précédents.

« On a volé les bijoux de la Castafiore ! ». Parmi les arguments invoqués pour appuyer l’utilité de l’expulsion du campement, la commune se présente avec trois procès-verbaux. L’un établi par une employée du Mc Donald installé autour de Calypso indique s’être faite agressée par une personne de « type migrant ». Autant dire que l’on touche du doigt des propos xénophobes. Un autre procès-verbal, provient d’un habitant calaisien qui se serait fait voler un plot de signalisation. Comme le souligne l’avocate de la défense, Maitre E. Thieffry, cette audience ressemble au vol des bijoux de la Castafiore : il est plus facile d’accuser les personnes migrantes et vulnérables plutôt que de chercher le réel coupable.

Finalement, si on ne voit pas le problème, c’est qu’il n’y a pas de problème. Cette stratégie de la commune vise encore une fois à invisibiliser les personnes migrantes. Sous couvert de possibilités de mises à l’abri, en réalité inexistantes et inefficaces, la commune se félicite du devoir accompli car « chacun fait ce qu’il peut ». En interdisant les distributions alimentaires, l’Etat évite la création de points de fixation puis finit par expulser les personnes pour déplacer le problème sans jamais proposer de solution pérenne.

Quant aux mises à l’abri, quand j’étais à l’ancienne forêt prêt de l’hôpital à Calais, un jour la police est venue tôt le matin, ils ont encerclé toute la forêt. Même pour des terroristes ils ne feraient pas pareil. Cette mise à l’abri s’est passée avec force, avec des armes. On était donc forcé de monter dans les bus. On nous a dit qu’on nous emmène à Lille à 20 minutes. Finalement, c’était à 8 heures de trajet. On nous a emmené à Limoges dans un centre. Après environ 20 jours, on nous a mis à la rue parce que nous ne voulions pas déposer l’asile. C’était il y a environ un mois. On a dû marcher 4 heures pour trouver une gare. On a mis trois jours pour revenir à Calais, sans argent.

La réalité des mises à l’abri racontée par Ali, un des requérants au procès

 

 


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