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Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Le monde - Juliette Bénézit - 04/01/2021

Depuis le 1er janvier, le règlement dit de Dublin a cessé de s’appliquer au Royaume-Uni. Les regroupements vont être désormais limités.

Si l’accord signé par le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE), le 24 décembre, scelle le sort des relations commerciales entre les deux parties, un certain nombre de sujets doivent encore faire l’objet de discussions dans le cadre du Brexit. Parmi eux : les politiques d’asile et d’immigration, qui n’étaient pas comprises dans le mandat de négociation de Michel Barnier pour définir la « relation future » entre Londres et Bruxelles.

Lire le décryptage : Ce que contient l’accord conclu entre le Royaume-Uni et l’Union européenne

Côté Royaume-Uni, il s’agit pourtant d’un enjeu majeur : le gouvernement de Boris Johnson – par la voie de sa ministre de l’intérieur, Priti Patel, une « Brexiteuse » de la première heure – n’a eu de cesse de répéter sa volonté de « reprendre le contrôle des frontières ». Depuis 2018, le phénomène des « small boats » – ces embarcations de fortune sur lesquelles les migrants tentent de rejoindre les côtes anglaises par la Manche – est exponentiel : en 2020, plus de 1 200 traversées ou tentatives de traversées ont été enregistrées par la préfecture du Pas-de-Calais, contre quelque 260 en 2019. Au total, plus de 8 000 personnes pourraient avoir rejoint l’Angleterre par la mer tandis qu’au moins sept personnes migrantes sont mortes dans le Channel, considéré comme l’une des voies maritimes les plus fréquentées et dangereuses au monde.

En parallèle, les tentatives de passage en camion – on en comptait 24 000 en 2019 – ont été dopées par les embouteillages qui se sont formés à l’entrée du port de Calais à l’approche du Brexit. Les autorités en recensaient 2 889 fin décembre 2020 contre 1 400 l’année précédente à la même période. Depuis une semaine, les contrôles policiers ont été renforcés tout le long du littoral. Le 19 novembre, un jeune Soudanais, Mohamed Khamisse Zakaria, est décédé, percuté par une voiture sur l’A16, en fuyant la police après avoir tenté de monter dans un camion.

Manque d’anticipation

Ces derniers mois, les Britanniques ont tenté de multiplier les renvois vers la France et d’autres pays de l’UE. Pour ce faire, ils se basaient sur le règlement européen dit « Dublin ». Faute d’accord, le texte a cessé de s’appliquer au Royaume-Uni depuis le 1er janvier. Selon ce règlement, une demande d’asile ne peut être examinée que par un seul pays européen, celui d’entrée dans l’UE, la plupart du temps déterminé par l’endroit où les empreintes digitales de la personne ont été enregistrées pour la première fois. En cas de mouvement au sein de l’Europe, le demandeur d’asile est alors renvoyé dans le pays en question. Post-Brexit, les négociations se poursuivent : Londres souhaite un accord bilatéral de réadmission, notamment avec la France, tandis que Paris plaide pour un accord global avec l’UE.

Dans une tribune publiée sur le site de Libération samedi 2 janvier, la Fédération des acteurs de la solidarité, France terre d’asile et l’ONG Safe Passage International estiment que « les dirigeants européens » n’ont pas anticipé « l’impact du Brexit sur les politiques migratoires ». « Alors que l’accès à la procédure d’asile au Royaume-Uni est déjà particulièrement difficile, les rares voies légales d’accès à son territoire pour les étrangers extracommunautaires, principalement au titre de la réunification familiale, [disparaissent], sans qu’aucune alternative n’ait pour l’instant été sérieusement envisagée », écrivent-ils.

« On est dans un paradoxe, souligne Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité et ancien directeur de l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides. Si le règlement Dublin provoque des dysfonctionnements importants depuis 2015 quant à l’accueil des demandeurs d’asile au sein de l’UE, il avait au moins cette vertu d’offrir des voies légales d’accès au Royaume-Uni. » Le texte permettait, notamment, aux mineurs d’entrer sur le territoire britannique s’ils venaient rejoindre un membre de leur famille. Ces regroupements familiaux sont désormais drastiquement limités.

« Les voies irrégulières comme seule perspective »

« Depuis 2015, plus de 3 200 personnes ont pu rejoindre le Royaume-Uni depuis toute l’UE sur le fondement de cette procédure, rapporte Marie-Charlotte Fabié, directrice France de Safe Passage International. La plupart des bénéficiaires, qu’ils soient accompagnés ou non, sont des enfants. Sur le terrain, le dispositif nous permettait de les sortir de la rue. A partir de janvier, les seules options pour rejoindre le Royaume-Uni depuis la France, quel que soit l’âge ou la vulnérabilité, ce seront des voies irrégulières. » « Il n’y aura comme perspective que les passeurs et les trafics qui vont les mettre en danger », déplore, quant à elle, la directrice de France terre d’asile, Delphine Rouilleault.

Lire le reportage : A Calais, en plein hiver, les évacuations se multiplient sans solution pérenne

« Dans ce contexte, et alors que l’on observe un durcissement de la politique migratoire britannique, on peut craindre une dégradation significative des droits des migrants et un report supplémentaire inacceptable des enjeux sur les côtes françaises », ajoutent les associations dans leur texte. Les accords du Touquet, signés en 2003 et qui actent le transfert de la frontière britannique sur le littoral français, restent en place. Le 28 novembre 2020, un nouveau traité a été conclu entre Londres et Paris, entérinant des moyens de surveillance supplémentaires en échange de contreparties financières. Les associations demandent « aux gouvernements français et à ses homologues européens (…) d’ouvrir de nouvelles discussions avec le Royaume-Uni pour le pousser à assumer, enfin, ses responsabilités » vis-à-vis des demandeurs d’asile.

 

 


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