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Source : Le monde - Jean-Pierre Stroobants et Virginie Malingre - 02/12/2020

La Pologne et la Hongrie se sont entendues pour mettre leur veto au plan de relance européen et au budget communautaire tant que le versement des fonds européens sera conditionné au respect de l’Etat de droit.

Pour l’instant, la Pologne et la Hongrie affichent un front parfaitement soudé face à leurs partenaires européens : tant que le mécanisme de conditionnalité entre le versement des fonds européens et le respect de l’Etat de droit sera sur la table, disent-elles, elles mettront leur veto au plan de relance européen de 750 milliards d’euros et au budget communautaire (2021-2027) de 1 074 milliards. Le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, et son homologue hongrois, Viktor Orban, l’ont répété, lundi 30 novembre dans la soirée, après s’être retrouvés pour une réunion de travail à Varsovie.

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Epinglés régulièrement par Bruxelles pour des projets en rupture avec les valeurs démocratiques, l’indépendance de la justice, les droits des minorités ou la liberté des médias, les deux dirigeants s’attachent à mettre en scène leur union. Le 26 novembre, déjà, ils s’étaient rencontrés à Budapest et avaient profité de l’occasion pour réaffirmer leur détermination. « Jamais ni la ­Pologne ni la Hongrie n’accepteront une proposition que l’autre jugerait inacceptable », avaient insisté MM. Orban et Morawiecki, pour justifier le blocage des aides aux pays les plus touchés par la pandémie.

Solidarité face à Bruxelles

Sur l’Etat de droit, c’est un fait, Varsovie et Budapest ont scellé une sorte de pacte face à Bruxelles. Une procédure dite « article 7 », qui vise en principe à sanctionner (jusqu’au retrait de leur droit de vote) des pays qui ne respectent pas les valeurs de l’Union européenne (UE), a été enclenchée contre la Pologne en décembre 2017, une autre contre la Hongrie en septembre 2018. Mais, tant que les deux gouvernements seront solidaires, celles-ci n’auront, en réalité, aucune chance d’aboutir. En vertu de la règle de l’unanimité, il faut en effet que tous les Etats membres (sauf celui visé) y consentent.

« Quand vous voyez les positions de la Pologne et de la Hongrie sur les migrations, le climat, l’Etat de droit, le budget, ça fait pas mal de sujets sur lesquels ils ont des difficultés. Demandons-leur ce qu’ils veulent faire de cette UE ! », ironise un diplomate. Qui fait ainsi passer le message que le plan de relance pourrait, après tout, se faire à vingt-cinq, sans les deux frondeurs, prompts à brandir leur souveraineté.

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Même si cette menace, brandie également par d’autres responsables, dont Clément Beaune, le secrétaire d’Etat français aux affaires européennes, reste à ce stade purement tactique, elle donne à penser que la Pologne et la Hongrie font, d’une certaine manière, bande à part au sein de l’UE.

Les deux pays, qui ont rejoint l’Europe communautaire le 1er mai 2004, étaient, au début de leur histoire européenne, des « alliés naturels », quinze ans après la chute du mur de Berlin. Comme ils l’étaient d’ailleurs avec la République tchèque et la Slovaquie (au sein du groupe de Visegrad), qui avaient intégré l’UE en même temps qu’eux. Ces quatre-là se serrent encore aujourd’hui les coudes dès qu’il s’agit de défendre une Europe plus redistributive à leur bénéfice. Mais pour le reste, ils sont moins alignés.

Défendre les valeurs chrétiennes

« Sur les sujets qui font partie d’un agenda idéologique, Varsovie et Budapest se soutiennent mutuellement, même si la situation de la Pologne est plus complexe que celle de la Hongrie », explique un diplomate. Sur le thème de la migration, qui empoisonne la vie de l’UE depuis 2015, c’est Viktor Orban qui tient le haut du pavé, s’opposant à tout principe de solidarité et aux quotas obligatoires de relocalisation. Jean-Claude Juncker, l’ancien président de la Commission, en était tellement exaspéré qu’il déclarait que le Hongrois n’avait plus sa place au Parti populaire européen (PPE, qui fédère les formations de droite, comme la CDU et LR). Aujourd’hui, son parti, le Fidesz, y siège toujours même s’il est officiellement « suspendu » par la famille conservatrice.

On ignore encore si la Hongrie et ses alliés accepteront le « pacte migratoire » élaboré récemment par Bruxelles, qui entend leur imposer le principe de la solidarité en les amenant soit à contribuer, d’une manière ou d’une autre, à la surveillance renforcée des frontières extérieures de l’UE, soit à organiser les rapatriements pour les déboutés du droit d’asile. Sans obligation d’accueil, sauf s’ils ne souscrivent à aucun autre engagement.

« Orban a théorisé la démocratie illibérale. En Pologne, c’est plus un conservatisme extraordinairement fort qui s’exprime. Mais les deux pays se retrouvent pour défendre tout ce qui touche aux valeurs chrétiennes », juge Nathalie Loiseau, eurodéputée Renew Europe (« Renaissance Europe ») et ancienne ministre chargée des affaires européennes.

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La question du genre, notamment, est hautement sensible, comme l’a illustré une nouvelle fois le Conseil européen du 16 octobre, au cours duquel les Vingt-Sept avaient prévu de parler de leur partenariat avec l’Afrique. Alors que, dans ce contexte, les conclusions du sommet prévoyaient d’évoquer la nécessité d’y promouvoir « l’égalité entre les hommes et les femmes », le premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, suivi par son homologue danoise, Mette Frederiksen, a jugé qu’il fallait aller plus loin et parler d’« égalité des genres ».

« L’égalité des genres »

« Chez moi, on ne parle pas d’égalité des genres. C’est une expression suridéologisée ! », s’est insurgé Viktor Orban. S’en est suivi un débat d’une heure et demie, loin de l’Afrique, avec une suspension de séance au cours de laquelle le Hongrois a téléphoné à M. Morawiecki, absent pour cause de quarantaine, avant d’accepter le compromis final : un texte qui parle de « mêmes droits et d’opportunités pour tous » mais se réfère à un document qui lui évoque « l’égalité des genres »

En Hongrie, la ville de Nagykata a décidé, en novembre, d’imiter la Pologne en instaurant une première zone « LGBTQ-free » où seront interdites toute « propagande » et toute marche pour l’égalité. La Hongrie prohibe aussi le changement de genre des transsexuels dans le code civil et compte réserver l’adoption aux couples hétérosexuels mariés, alors que la Commission de Bruxelles vient d’annoncer une « stratégie LGBTQ » et évoque la « dérive inquiétante » de l’Est.

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Il est un domaine où Varsovie et Budapest ne se retrouvent pas, celui de la politique étrangère. Si, contrairement à leurs partenaires européens, les deux gouvernements se réjouissaient de la victoire de Donald Trump en 2016 – sans doute parce qu’il était insensible aux questions de l’Etat de droit ou du climat –, ils ont rapidement divergé. La Pologne, que le président américain qualifiait de « cœur géographique de l’Europe », s’est alignée sur Washington, avec qui elle a conclu notamment des contrats gaziers et d’armement. Proche de Moscou et de Pékin, M. Orban s’est, en revanche, attiré les foudres de l’administration américaine à propos de sa politique énergétique ou de la 5G. Les deux rebelles étaient en tout cas d’accord pour se démarquer, dans ce domaine aussi, des recommandations de leurs partenaires européens, enclins à développer l’autonomie de l’UE à l’égard de tous ses grands rivaux.

 

 


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