Desserrer la pression en Ile-de-France ? Vendredi 18 décembre, la ministre déléguée à la citoyenneté Marlène Schiappa a présenté le nouveau Schéma national d’accueil des demandeurs d’asile et d’intégration des réfugiés qui deviendra efficient à compter de janvier. Objectif ? Adapter la politique d’accueil au contexte migratoire et aux spécificités du territoire (*). Depuis novembre déjà, un « desserrement » francilien a été enclenché. Il va s’intensifier.
Le nouveau plan d’actions s’étale sur trois ans. Il s’agit de mieux héberger et de mieux accompagner les demandeurs d’asile et les réfugiés. Même si la capacité du parc d’hébergement des demandeurs d’asile a doublé depuis 2015 (de 55.000 à 110.000 en 2020), le dispositif n’héberge « aujourd’hui qu’un demandeur d’asile en cours de procédure sur deux (51 %). Cette moyenne masque elle-même d’importantes disparités territoriales », précise les rapporteurs du schéma.
L’idée ? Procéder, à compter de ce 4 janvier, à l’orientation régionale. Des régions en tension vers celles qui ne le sont pas. Si 93 % des demandeurs d’asile sont hébergés en région Bourgogne - Franche-Comté, ils ne sont que 30 % à l’être en Ile-de-France.
Désormais, une personne en demande d’asile, sans offre d’hébergement stable, sera dirigée dans une autre région quand celle où elle se trouve n’est pas en mesure de l’accueillir. Une clé de répartition en somme, comme cela existe déjà pour les mineurs non-accompagnés (MNA), par exemple.
Ce qui explique les deux appels à projets lancés par la préfecture d’Indre-et-Loire courant décembre. Dans le cadre de ce nouveau schéma, ce sont 3.000 places de Centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) qui vont être ouvertes en France en 2021.
En région Centre-Val de Loire, cela représente un total de 250 places en plus des 2.179 existantes. La campagne vise donc à sélectionner des projets d’ouverture de places de Cada dans le département d’Indre-et-Loire. Ouverture prévue en mars prochain.
L’autre appel à projets concerne, lui, l’ouverture de 70 places en Centres d’accueil et d’examen de la situation (CAES) à travers la région. Un dispositif qui, à cette heure, n’existe pas en Indre-et-Loire. L’objectif du nouveau schéma national est d’en créer 1.500 en 2021. Le CAES se veut la porte d’entrée des demandeurs d’asile. Ils ne peuvent y rester plus de quelques semaines avant de rejoindre une structure d’hébergement de longue durée. Un premier toit, donc. Les premiers ont ouvert en 2018. A ce jour, la région Centre-Val de Loire compte 76 places en CAES. Là encore, elles doivent ouvrir au printemps.
(*) En 2019, près de 178.000 personnes ont demandé l’asile en France (réexamens compris). Un chiffre jamais atteint qui fait de la France la deuxième destination d’accueil en Europe (ministère de l’Intérieur).