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La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

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Source : Le monde - Ghalia Kadiri - 09/02/2021

Une scène filmée fin janvier montre des policiers rouer de coups de jeunes Marocains dans un centre d’accueil pour mineurs.

Ni les hurlements de douleur ni les appels à l’aide n’ont stoppé les policiers. Dans une vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux ces derniers jours, plusieurs jeunes migrants marocains sont roués de coups par des policiers espagnols. Les adolescents, recroquevillés sur le sol, les supplient d’arrêter. L’un d’eux est allongé sur le ventre et paraît inconscient. La scène de quelques minutes, filmée le 31 janvier dans un centre d’accueil pour migrants mineurs de la région de Tafira, aux Canaries, a provoqué l’indignation au Maroc.

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L’ambassadeur espagnol à Rabat, Ricardo Diez-Hochleitner, a été appelé le 3 février au ministère marocain des affaires étrangères. « Nous lui avons fait part de notre inquiétude face à ces événements et nous avons demandé aux autorités espagnoles de prendre les mesures disciplinaires nécessaires envers les auteurs de ces actes de violence », indique le ministère au Monde Afrique. Une enquête est en cours pour déterminer les circonstances de l’affaire.

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La presse canarienne assure quant à elle que les policiers sont intervenus à la suite de menaces proférées par un mineur marocain contre plusieurs employés du centre d’accueil. Citant des sources policières, les médias locaux affirment que l’adolescent allongé au sol « faisait semblant » d’être inanimé.

Un climat tendu

L’affaire fait écho à un drame survenu en juillet 2019. Ilyas Tahiri, un migrant marocain de 18 ans, avait été retrouvé mort dans un centre pour mineurs en Andalousie. Malgré la diffusion, un an plus tard, d’une vidéo qui montrait un responsable du centre et cinq gardes de sécurité étouffant le jeune homme, la juge d’instruction avait conclu à un « décès brusque accidentel » et avait prononcé un non-lieu.

Cette fois, les images de violences policières interviennent dans un climat particulièrement tendu entre les migrants et les autorités espagnoles sur cet archipel qui connaît une brusque accélération de l’immigration. En 2020, quelque 25 000 migrants sont arrivés illégalement aux Canaries en pateras (barques), selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), dont près de la moitié en provenance du Maroc. La surveillance accrue des entrées en Europe par la Méditerranée ainsi que la crise économique provoquée par la pandémie de Covid-19 ont entraîné ce boom migratoire.

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Sur l’île de Grande Canarie, le port d’Arguineguin s’est transformé en campement de fortune. Des milliers de migrants ont été transférés de manière précipitée dans des hôtels désertés par les touristes ou d’anciennes installations militaires. Là, des centaines d’adolescents se retrouvent retenus parfois plusieurs semaines avant d’être présentés devant un juge, alors que le délai légal n’est pas censé dépasser soixante-douze heures.

« Attaques xénophobes »

Dans un contexte de crise économique sur l’archipel, où le tourisme représente plus d’un tiers du PIB, l’arrivée massive de migrants marocains et ouest-africains a suscité une montée des sentiments hostiles dans la population. « Tout le monde souffre », confie Judith Sunderland, vice-directrice pour l’Europe de l’organisation Human Rights Watch (HRW), qui s’est rendue aux Canaries fin 2020 : « Les migrants sont détenus dans des conditions indignes et subissent des attaques xénophobes, tandis que la population locale est à bout de souffle, éreintée par la crise du tourisme. Les fausses informations circulant sur les réseaux sociaux, alimentées par des groupes d’extrême droite, ont exacerbé la haine et les violences envers les migrants. »

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Ces dernières semaines, plusieurs manifestations anti-immigrés ont eu lieu dans l’archipel. Les ONG continuent d’alerter sur une situation qui rappelle celle des camps de l’île grecque de Lesbos, où les conditions de vie étaient déplorables. Samedi 6 février, une manifestation non autorisée de migrants sur l’île de Grande Canarie a été dispersée par la garde civile espagnole. Menacés d’expulsion, les migrants demandent à être transférés en Espagne continentale et exigent de meilleures conditions d’accueil. Selon l’hebdomadaire marocain TelQuel, qui s’est rendu sur place, quelque 400 Marocains enfermés dans le camp du collège Leon, situé dans un établissement scolaire abandonné de Grande Canarie, ont entamé samedi une grève de la faim.

 

 


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