Source : Médiapart - Agence France-Presse - 08/03/2021
Les ressortissantes étrangères, qui représentent la moitié de la population immigrée en France, sont souvent en grande précarité et victimes de violences, dénoncent lundi des associations qui appellent à les protéger « indépendamment de leur nationalité ».
« L’accès aux droits pour les femmes étrangères n’est pas toujours effectif et les politiques publiques actuelles ne proposent pas de modifications significatives pour améliorer leur protection et leur situation », a déploré La Cimade, l’une des principales associations de défense des personnes migrantes, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes.
Les femmes s’exilent pour étudier mais aussi pour « se soustraire à des pratiques néfastes », poursuit l’association, réclamant que leur situation « soit mieux prise en considération pour qu’elles (...) puissent être protégées indépendamment de leur nationalité ».
La France, premier pays d’asile pour les femmes victimes de mutilations sexuelles, dont l’excision, veut encore renforcer la protection des exilées touchées par ce « fléau », avait affirmé en février la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa.
De nombreuses exilées, qui représentent 51% des personnes immigrées et un tiers des demandeurs d’asile en France, « peuvent se retrouver en situation de grande précarité et vulnérabilité, victimes de violence ou de traite », a estimé pour sa part Delphine Rouilleault, directrice générale de l’association France terre d’asile, opératrice de l’Etat.
La dirigeante appelle à « favoriser l’autonomisation des femmes, développer des programmes spécifiques, offrir du répit et des solutions de garde pour les mères isolées ».
« Il faut désormais se donner les moyens d’une politique d’intégration digne et ambitieuse », poursuit-elle, « qui commence par sortir ces femmes de l’invisibilisation ».
Mediapart n’a pas participé à la rédaction de cette dépêche, qui fait partie du flux automatisé de l’Agence France-Presse (AFP).