Source : RFI - Muriel Delcroix - 26/03/2021
Pékin a sanctionné neuf personnalités britanniques, dont des parlementaires de haut rang, ainsi que quatre organisations accusées de « répandre des mensonges » au sujet des droits de l'homme au Xinjiang. Le Royaume-Uni a condamné vendredi 26 mars ces sanctions prises contre des personnalités et entités britanniques. Le Premier ministre Boris Johnson a condamné une volonté de faire taire ceux qui dénoncent les violations des droits humains et exprimé sa solidarité aux personnalités visées.
De notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Les mesures de rétorsion annoncées par la Chine ne sont pas une surprise et Londres s’y attendait après avoir imposé des sanctions aux côtés des USA, de l’UE et du Canada contre des responsables chinois pour atteintes aux droits de l’homme dans le Xinjiang. Néanmoins, c’est la première fois que Pékin s’en prend directement à des citoyens britanniques et ce geste marque une escalade des hostilités entre les deux pays.
« Badge d’honneur »
Ces sanctions ont été accueillies avec défiance par les personnalités visées. L’ancien chef du parti conservateur Iain Duncan Smith a immédiatement déclaré qu’il considérait cette punition comme un « badge d’honneur » tandis que le député Tom Tugendhat, à la tête de la commission des Affaires étrangères du Parlement de Westminster, a qualifié ces sanctions d’« assaut contre la démocratie britannique et une tentative de faire taire ses citoyens » vouée à l’échec.
Détérioration
Ce nouvel épisode confirme la détérioration des relations déjà exécrables entre les deux pays alors que Londres tente de trouver un équilibre diplomatique précaire. Le gouvernement a récemment estimé que Pékin représentait « la plus grande menace à la sécurité économique britannique » tout en faisant le vœu de poursuivre une relation commerciale positive et de coopérer avec la Chine contre le changement climatique.
►À lire aussi : Sur le terrain diplomatique, la Chine fait front uni contre l’Occident