« Des réfugiés, il y en avait partout en ville », se souvient Colette Brochard.

Le Guerchais Jacques Guiffault s’est penché sur les archives municipales, concernant l’accueil à La Guerche, des réfugiés de la guerre 1939-1945. Une note détaillée du 16 août 1940 fait état de 752 réfugiés dont 397 du Nord, dont le séjour est contrôlé soit par le paiement d’une allocation soit par les fournitures de certificats ou pièces diverses ou renseignements. Le document indique aussi qu’il existe des fiches concernant 630 réfugiés n’ayant pas signalé ni leur présence ni leur départ. Et qu’enfin, 644 départs ont été signalés.

Une circulaire préfectorale du 1^er septembre 1939 adressée au maire a fixé à 1 900 le nombre prévu de réfugiés pour La Guerche (3 200 habitants). L’État demande aux maires d’assurer l’hébergement des personnes « par devoir de solidarité nationale ». Toute une gestion administrative se met en place, pour assurer l’accueil, l’hébergement (centre d’accueil, chambres chez l’habitant et maisons vacantes réquisitionnées, bons de rationnement et allocations de l’État). Le 29 mai 1940, le préfet d’Ille et Vilaine écrit encore pour annoncer l’arrivée « incessamment » de convois de chevaux et voitures amenant des réfugiés agricoles. Les maires doivent relever le nombre de personnes et de chevaux et transmettre la liste au service départemental des réfugiés.