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Source : Le monde - Juliette Bénézit - 22/04/2021

Dans ce département qui concentre un flux important de demandeurs d’asile, un million d’euros d’allocations a été détourné. Neuf personnes, six Ukrainiens et trois Moldaves, ont été interpellées.

La situation dans ce département faisait l’objet d’une attention particulière des autorités depuis plusieurs mois. Mi-avril, deux filières d’immigration clandestine ont été démantelées en Seine-et-Marne, alors que s’y concentre un important flux de demandeurs d’asile moldaves et ukrainiens depuis juin 2019, laissant place à une succession de bidonvilles qui regroupent chaque fois plusieurs centaines de personnes dans des conditions de grande précarité.

Au total, plus d’un million d’euros d’allocations de demandeurs d’asile aurait été détourné. C’est ce qu’a constaté l’Office central pour la répression de l’immigration irrégulière et de l’emploi d’étrangers sans titre (Ocriest), dans le cadre d’une enquête lancée en juillet 2020. Neuf personnes ont été interpellées – six Ukrainiens et trois Moldaves – soit « les principaux membres du réseau », explique Xavier Delrieu, chef de l’Ocriest, un service rattaché à la Direction centrale de la police aux frontières. Côté français, l’enquête n’est pas encore clôturée. En Ukraine, des interpellations et des perquisitions ont eu lieu, lundi 19 avril. La collaboration semble plus difficile avec les autorités moldaves.

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« C’est la première fois qu’on traite ce type de détournement du droit d’asile, avec des sommes aussi importantes. Ils utilisent les faiblesses du système », poursuit le commissaire. En l’espèce, le mode opératoire était le suivant : acheminer des personnes depuis l’Ukraine et la Moldavie, souvent avec des difficultés financières, en leur faisant miroiter un avenir meilleur en France. Celles-ci étaient ensuite regroupées dans des zones industrielles en déshérence de la Seine-et-Marne, comme à Dammarie-les-Lys, Noisiel, Croissy-Beaubourg, Vaux-le-Pénil, Ferrières-en-Brie ou dernièrement Emerainville. Certains squats ont regroupé jusqu’à un millier de personnes.

« Une partie des filières s’occupait de les accueillir, de les prendre en charge dans les camps, de les amener en préfecture pour déposer un dossier de demande d’asile. Une fois [ce dernier] rempli, ils renvoyaient [les demandeurs d’asile] en Ukraine ou en Moldavie, plus ou moins contraints et forcés, en conservant [leur] carte d’allocation », rapporte M. Delrieu. Le temps de l’étude de leur dossier, ceux qui sollicitent la protection internationale en France se voient verser 6,80 euros par jour, un montant qui passe à 7,40 euros en cas d’absence d’hébergement. Quelque 500 cartes d’allocation auraient ainsi été détournées, une partie de l’argent étant envoyée dans les pays concernés.

« Des groupes à caractère mafieux »

Pour Didier Leschi, directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), chargé du versement de l’allocation, cette situation est le fruit de « l’accélération de l’enregistrement de la demande d’asile en Ile-de-France ». « On a des groupes à caractère mafieux qui ont trouvé le moyen de pervertir un système », poursuit-il.

En Seine-et-Marne, la préfecture du département organise, depuis octobre 2020, des opérations de « résorption » des bidonvilles, en envoyant sur place des associations chargées de recenser les populations présentes et de leur proposer des hébergements temporaires. Actuellement, une opération de ce type est en cours à Emerainville, où vivotent quelque 300 personnes, principalement Moldaves et Ukrainiennes. « Toutes n’acceptent pas, certaines préfèrent aller ailleurs, d’autres rentrent au pays », note Alain Bleton, à la tête de la direction de l’emploi, du travail et de la solidarité de la préfecture de Seine-et-Marne. Sur les bidonvilles, les conditions de vie sont rudes et les enfants, parfois en bas âge, rarement scolarisés.

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In fine, la plupart se voient refuser l’asile. En 2019, seul un Moldave a obtenu le statut de réfugié, pour 1 318 demandes. Cette même année, 162 Ukrainiens ont bénéficié de la protection de la France, pour 1 133 demandes.

 

 


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