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La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Médiapart - Pascal Maillard - 02/05/2021

Guy commencera ce 5 mai une grève de la faim pour sauver Boubacar et Sidiki de l’expulsion. Quelles sont donc les motivations de la préfète de la Somme pour faire preuve de si peu d’humanité et risquer ainsi de mettre des vies en danger ? La situation de ces deux jeunes Guinéens est celle de centaines d'étudiants étrangers, soumis à la triple peine de la crise sanitaire, de l'exil et du rejet.

Un ami et collègue de l’Université de Picardie Jules Verne à Amiens m’alerte sur la situation de deux jeunes Guinéens : Sidiki, étudiant inscrit en Master 1 de géographie, et Boubacar qui prépare son Bac. Tous deux ont reçu une Obligation de quitter le territoire français (OQTF). Tous deux sont soutenus et aidés depuis plusieurs années par des associations et par Guy, 74 ans, qui a hébergé Boubacar chez lui.

Boubacar est arrivé à Amiens en 2017, a réussi son CAP, son BEP et est aujourd’hui en Bac pro. Comme il est sans famille en Guinée, Guy lui a proposé de devenir son père adoptif, ce qu’il a accepté. La procédure est en cours. Mais une OQTF a été délivrée. Guy a obtenu son annulation au tribunal administratif. Mais la préfète a fait appel.

Sidiki, comme tant de migrants fuyant la misère ou la persécution, a traversé la Libye, la Méditerranée et l’Italie. La France veut le renvoyer dans son pays alors qu’il a réussi sa licence, est inscrit régulièrement en master, est soutenu par l’équipe enseignante et même par le président de l’Université. Six mois après sa demande de titre de séjour étudiant - avec un dossier complet et très solide, m’assure-t-on -, la préfète de la Somme lui envoie une OQTF. Il y a aujourd’hui des centaines de Sidiki en France. Dans le Bas-Rhin, la préfète vient d’envoyer une OQTF à un étudiant soutenu par la Cellule de veille et d'alerte de l’université de Strasbourg (1), et comme si ça ne suffisait pas, des OQTF ont été aussi envoyées à ses parents et à ses frères et sœurs, mineurs et scolarisés. Partout la honte ! Honte aux préfets et préfètes qui veulent remplir leurs quotas, honte à Darmanin et à Macron qui donnent les ordres.

Le courage et la détermination de Guy forcent l’admiration. A l’image des migrants qu’il accompagne et soutient. Aujourd’hui, l’extrémité à laquelle il en est réduit – mettre sa santé et peut-être sa vie en danger – est tout simplement proportionnelle à la violence extrême et à l’inhumanité d’une administration qui applique avec zèle une politique inique. Cette politique est inique parce qu’elle est contraire au droit d'asile et à notre devoir d'hospitalité. Cette politique est inique parce qu'elle affaiblit et remet en cause une tradition d’accueil qui ne survit que par des engagements individuels, militants ou associatifs. Cette politique est inique parce qu’elle fait subir aux étudiants étrangers sans carte de séjour, aux migrants et réfugiés une triple peine : à une situation sanitaire qui fragilise les plus pauvres et qui aggrave la détresse de l’exil et de la solitude, le gouvernement ajoute encore l’angoisse quotidienne de l’arrestation et de l’expulsion. Cette politique est inhumaine parce qu’elle est totalement aveugle aux situations et aux histoires individuelles. Cette politique est d’une violence sans limite parce qu’un acte administratif d’expulsion vient briser des vies qui ont déjà été brisées, des vies qui ont déjà traversé des épreuves d'une violence sans limite.

Il faut écouter Guy qui nous dit que les migrants "profitent à notre pays parce que ce sont des gens fabuleux". Il faut regarder la vidéo qui accompagne cette pétition et la diffuser jusqu’à ce que la honte et la réprobation publique submergent la préfète de la Somme et le gouvernement tout entier. 

Pascal Maillard

SIGNEZ LA PÉTITION ICI : Objectif : 20 000 signatures !

(1) Le collectif strasbourgeois "Parrainer un.e étudiant.e" qui met en contact des aidants avec des étudiants en difficulté est essentiellement sollicité par des étudiants étrangers : 9 demandes de soutien sur 10.

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Une grève de la faim pour Boubacar et Sidiki © Celine Brunelle
 

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