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La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : ouest-france - 12/05/2021

Témoignage. « Je connais un demandeur d’asile qui n’a pas le droit de travailler. Et pourtant… il travaille sous l’identité d’un copain (qui lui a le droit) inscrit dans plusieurs agences intérimaires. »

O. G. (Loire-Atlantique) :

[…] Je connais personnellement deux jeunes hommes demandeurs d’asile, l’un avec une OQTF (Obligation de quitter le territoire français), l’autre débouté par l’Ofpra, en procédure avec la CNDA (Cour nationale du droit d’asile).

Le premier, Ousmann (1), n’a pas le droit de travailler. Et pourtant… il travaille sous l’identité d’un copain (qui, lui, a le droit), inscrit dans plusieurs agences intérimaires.

Ousmann et son copain jonglent avec les lieux de travail, les chefs d’équipes, les suivis de mails, leur disponibilité.

 

Comme il n’y a qu’une identité et deux hommes, il leur faut veiller à ce que ce soit toujours le même qui se présente à telle ou telle entreprise.

Donc, l’un travaille à « deux endroits », tandis qu’Ousmann, ne pourra jamais prouver qu’il a des expériences professionnelles. À l’heure des DSN (Déclaration nominative des salaires), je doute que cette situation perdure très longtemps.

Je me dis qu’elle a dû être remarquée, mais que les services institutionnels ne bougent pas, sachant que les entreprises ont besoin de main-d’œuvre.

C’est peut-être aussi une façon de tolérer ce qu’officiellement on refuse : l’accès au travail des demandeurs d’asile.

Si un accident du travail survenait, je ne voudrais pas être à la place de l’entreprise qui fournit la mission ni de l’agence intérimaire.

Ousmann n’a jamais eu le droit de travailler depuis son arrivée en France en 2017. Quant à Sofian, lui, il a le droit de travailler car l’Ofpra a mis plus de six mois à instruire son dossier. Il enchaîne les contrats, au début dans divers secteurs, et maintenant exclusivement chez un maraîcher. Il n’a que des contrats saisonniers.

Il arrive qu’il y ait des ruptures (maximum un mois) entre deux contrats. Comme à tous les salariés, il lui est prélevé des cotisations sociales, y compris « chômage ».

Pourtant, il n’a pas droit aux allocations-chômage entre deux contrats. Sofian espère que son travail sera pris en compte lors de l’examen de sa demande par la CNDA.

Mon mari et moi avons hébergé plusieurs demandeurs d’asile, par l’intermédiaire du réseau Welcome. Nous voyons encore très régulièrement Ousmann et Sofian.

Nous avons fait travailler Ousmann chez nous une trentaine d’heures avec le processus Cesu, pour des tâches de jardinage. Ça c’est possible, en raison, soi-disant, d’un vide juridique.

(1) Les prénoms ont été changés.

 

 


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