Source : RTL - Nicolas Burnens - 13/05/2021
REPORTAGE - Durant huit mois, des binômes composés d'un réfugié et d'un non-réfugié sont accueillis dans des exploitations agricoles pour se former à l'agriculture biologique.
C'est un programme unique en France, pour apprendre un métier et offrir un avenir aux demandeurs d'asile. Il est mis en place par l'association "Fermes d'Avenir". Durant huit mois, des binômes composés d'un réfugié et d'un non réfugié sont accueillis dans des exploitations agricoles pour se former à l'agriculture biologique.
Direction le département de Haute-Vienne, à la Ferme de Chantecaille. C'est une petite ferme, entourée de prairies et d'étangs, au milieu du bocage limousin. Ermias, réfugié âgé de 28 ans, travaille dans les champs. Il retourne la terre, à la seule force de ses bras. Des carottes, des salades, des choux pousseront ici dans quelques mois. La production se fait sans engrais chimiques, ni tracteurs.
Depuis deux mois, avec Samuel, Ermias apprend le maraîchage, en binôme. L'ambiance est détendue, les sourires complices. Originaire d'Erythrée, Ermias a grandi dans une famille paysanne. Là-bas, il cultivait déjà un petit jardin. Sa mère lui a appris les bases du métier. En 2014, il fuit le régime militaire, en passant par le Soudan, la Libye, l’Italie, pour arriver, quatre ans plus tard, en France. Samuel est aujourd'hui fier de l'accompagner dans ce parcours.
Une relation durable et un véritable foyer
En France, un demandeur d'asile sur dix a des compétences agricoles dans un secteur qui manque de main-d'œuvre qualifiée. Julien Jeauffroy, le propriétaire de la ferme, accueille un réfugié pour la seconde fois. Et dans cette ferme, comme Ermias, les demandeurs d'asile apprennent bien plus qu’un métier. Depuis deux semaines, il partage le quotidien du couple d'agriculteurs, Sandrine et Samuel, et de leurs trois enfants. Dans la cuisine, chaque midi, ils préparent, ensemble, à manger.