Inscription au Bulletin  bulletin icon    Notre page FacebookNotre page Twitter  Bonjour Visiteur

Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Le monde - Isabelle Rey-Lefebvre - 22/05/2021

Le gouvernement a annoncé la prolongation de dix mois de l’accès à 43 000 places hivernales, dans le contexte de la crise sanitaire et d’un accès aux logements HLM embouteillé.

Les associations de lutte contre l’exclusion et la pauvreté ont été heureusement surprises par l’annonce, vendredi 21 mai, par Emmanuelle Wargon, ministre déléguée au logement, de la prolongation de dix mois de l’accès aux 43 000 places d’hébergement dites « d’hiver », afin d’éviter des remises à la rue en nombre. En temps normal, les places hivernales ferment le 31 mars. Elles avaient déjà bénéficié, pour cause de crise liée au Covid-19, d’un sursis jusqu’au 31 mai et ne fermeront finalement pas avant le 31 mars 2022.

Ces 43 000 places se répartissent à égalité entre chambres d’hôtel et lits en centres d’hébergement d’urgence. Les garder ouvertes nécessite un effort budgétaire de l’Etat de 700 millions d’euros, ce qui porte à 2,9 milliards d’euros le budget 2021 de l’hébergement, à l’intention de 200 000 personnes, voire 300 000 si l’on inclut les demandeurs d’asile. « C’est un effort conséquent et un changement d’approche qui nous sort de la gestion “au thermomètre” de l’urgence, salue Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) qui rassemble 800 associations. Il devrait nous laisser le temps de mettre en œuvre la stratégie dite “de la rue au logement”. »

Lire aussi Les places d’hébergement d’urgence créées pour les sans-abri pendant la crise sanitaire sont prolongées

« C’est une bonne surprise alors que nos équipes de Marseille, par exemple, avaient été informées par le préfet de son intention de fermer des centres d’accueil, confie Manuel Domergue, chargé d’études de la Fondation Abbé Pierre. Il s’agit d’une prolongation, pas d’une pérennisation… Une chambre d’hôtel, c’est mieux que la rue mais ça ne permet pas une vie de famille normale, ce n’est pas un logement à soi », rappelle-t-il.

La saison touristique 2021 ne s’annonçant pas tellement meilleure que la précédente, de nombreux hôteliers ne sont pas fâchés de louer ainsi leurs chambres à l’Etat. Le ministère du logement souhaite tout de même réduire le recours aux nuitées hôtelières, leur préférant les centres d’hébergement d’urgence, qui offrent un meilleur suivi social, ou les pensions de famille. La Ville de Paris montre l’exemple en annonçant, le 21 mai, l’achat de l’hôtel Les Chansonniers, boulevard de Ménilmontant, en vue de sa reconfiguration en petits logements destinés aux sans-abri.

Lire aussi Etat de santé, temps d’errance, accès aux soins... Une étude dévoile le profil des sans-abris
Saturation du parc HLM

La sortie des personnes et familles hébergées vers un logement social pérenne reste compliquée par la saturation du parc HLM, notamment due à la diminution du nombre de départs des locataires en place, et par une production de logements sociaux au plus bas. Elle plafonne, en 2020, à 83 000 appartements, loin de l’objectif de 118 000. « L’Union sociale de l’habitat a signé, avec l’Etat, un accord pour produire 250 000 logements sociaux d’ici fin 2022, explique Jean-Luc Vidon, président de l’Association des organismes HLM d’Ile-de-France, mais il n’a jamais été aussi difficile de construire, avec un foncier cher, des coûts de construction qui flambent et des maires réticents, dont les finances locales sont malmenées. » En Ile-de-France, région la plus touchée par le « sans-abrisme », seuls 20 119 logements sociaux ont été agréés en 2020, soit le score le plus bas depuis 2006, tandis que le nombre de demandeurs atteint, lui, 745 000 (2,2 millions sur l’ensemble du territoire).

Lire aussi Pour les sans-abri et dans les hébergements d’urgence, une vaccination contre le Covid-19 lente et compliquée

La trêve hivernale, habituellement du 1er novembre au 31 mars, suspend également les exécutions de décisions de justice ordonnant des expulsions de locataires. Etat d’urgence sanitaire oblige, les expulsions auront été gelées sans interruption du 1er novembre 2019 au 10 juillet 2020 puis le 1er novembre 2020 pour ne reprendre que le 1er juin 2021. Seules 3 000 expulsions ont donc été exécutées, en 2020, contre 15 000 habituellement et les procédures s’accumulent, menaçant désormais 30 000 ménages.

Pour éviter une telle avalanche de mises à la porte manu militari, Emmanuelle Wargon et Marlène Schiappa, ministre déléguée chargée de la citoyenneté, ont adressé une circulaire aux préfets, le 26 avril, leur enjoignant de ne pas accorder aux bailleurs le concours de la force publique en l’absence d’une solution de relogement ou d’hébergement des personnes expulsées. « Il ne peut, hélas, s’agir que d’hébergement et, vu son coût, mieux vaudrait ne pas expulser du tout et aider les locataires en difficulté, sans en venir à l’expulsion », plaide M. Domergue.

Le gouvernement l’a compris et a doublé sa dotation au budget des départements pour leurs fonds d’aide aux impayés locatifs, qui passe de 30 à 60 millions d’euros. Et pour ne pas léser les bailleurs dont la demande d’expulsion ne va pas jusqu’au bout, il a aussi majoré de 20 millions d’euros le fonds d’indemnisation qui leur est destiné.

 

 


Calendrier d'Événements

Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
Sauvegarder
Choix utilisateur pour les Cookies
Nous utilisons des cookies afin de vous proposer les meilleurs services possibles. Si vous déclinez l'utilisation de ces cookies, le site web pourrait ne pas fonctionner correctement.
Tout accepter
Tout décliner
En savoir plus
Essentiel
Ces cookies sont nécessaires au bon fonctionnement du site, vous ne pouvez pas les désactiver.
Session de l'utilisateur
Identifie la session ouverte par l'utilisateur
Accepter