Source : LCI - Julien Vattaire - 10/06/2021
POLITIQUE - Emmanuel Macron a réuni mercredi plusieurs ministres pour réclamer une meilleure efficacité des expulsions d'étrangers en situation irrégulière, encore mal appliquées, alors que l'exécutif s'attend à un afflux d'arrivées post-Covid, a indiqué l'Élysée.
Une meilleure efficacité des expulsions d’étrangers en situation irrégulière. La demande a été formulée par Emmanuel Macron, ce mercredi, lors d’une réunion ministérielle, en présence notamment du Premier ministre Jean Castex et de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur. Ainsi, le chef de l'État a appelé ses interlocuteurs à "activer de manière volontariste les dispositifs en vigueur" et d'intensifier les négociations avec les pays d'origine pour qu'ils acceptent le retour de leurs ressortissants.
"Les demandes d'asile sont de plus en plus détournées : les étrangers demandent systématiquement l'asile en sachant que l'examen de leur dossier dure plusieurs mois et qu'ils sont pris en charge de manière très avantageuse", a commenté un conseiller auprès de l’AFP, en s’appuyant sur des chiffres officiels : sur environ 120.000 demandeurs d'asile par an, 20.000 obtiennent le statut de réfugiés, 20.000 repartent et 80.000 se maintiennent illégalement sur le territoire.
Le taux d’exécution d’une décision d’expulsion serait de 15,3% en France
Le taux d’exécution d’une décision d’expulsion est de 30% en Europe. En France, l’Élysée avance le chiffre de 15,3%. À son arrivée au pouvoir, Emmanuel Macron avait fixé l’objectif d’un taux d’exécution de 100%. Face au retard pris, il a demandé à ses ministres des mesures "opérationnelles très rapidement ", dans une volonté de cibler en particulier l'expulsion des étrangers irréguliers auteurs d'actes de terrorisme ou fichés pour radicalisation ainsi que ceux ayant commis des crimes et délits et autres infractions graves. L'objectif est de les emmener directement à l'aéroport dès leur sortie de prison, grâce à une coordination des administrations.
Pour mener à bien ses objectifs, la France compte sur la coopération des pays d’où sont originaires ces étrangers irréguliers (Maghreb, Russie, Afrique notamment). Elle insiste pour qu'ils accordent davantage des laissez-passer consulaires qui permettent les retours. Elle veut aussi obtenir que le test PCR désormais exigé soit effectué non pas au départ de France, mais à l'arrivée. "On ne peut pas les obliger à subir ce test PCR exigé au départ et ceux qui soutiennent leur cause leur disent que le meilleur moyen de rester en France est de refuser le test", a souligné l'Élysée.