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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Charliehebdo - Patrick Chesnet - 28/06/2021

Réunies pour une « déambulation solidaire » samedi 26 juin, des associations calaisiennes dénonçaient, une fois de plus, la maltraitance des migrants et les pressions exercées par la mairie et les autorités à leur encontre.

Le scrutin des régionales à peine terminé, les premiers mots de Xavier Bertrand, réélu dans les Hauts de France et désormais auto investi d’un destin national, donnent le ton : « ordre et sécurité ». Pas vraiment une bonne nouvelle pour les associations qui, à Calais, doivent faire face à un nouvel afflux d’exilés. Entre 1500 et 2000 aujourd’hui, venus pour la plupart du Soudan, d’Érythrée, d’Éthiopie, quelques Iraniens, Kurdes, ou apatrides koweitiens complétant le tableau.

 « Il y a de plus en plus de monde et de plus en plus de familles », constate Claire Millot de Salam, association calaisienne d’aide aux migrants. « Y compris des gens déboutés dans les pays scandinaves, qui pendant longtemps les ont acceptés, ou en Allemagne. » De quoi ternir sérieusement la bonne réputation d’Angela Merkel en la matière.

Reste que cette augmentation n’enthousiasme guère Nathalie Bouchard, maire LR élue depuis 2008. Laquelle, soutenue par un Xavier Bertrand affirmant début juin qu’« on ne s’est pas battu pour le démantèlement de la jungle de Calais [environ 9000 personnes en 2016, ndlr] pour laisser se reconstituer cela », ne se prive pas pour mettre la pression.

Expulsions de terrains occupés et démantèlements quasi quotidiens, parfois « musclés », des campements sauvages au cours desquels on rafle les maigres possessions des migrants, ou encore interdiction, depuis septembre dernier, de distribuer de l’eau et de la nourriture dans le centre ville, renvoyant ainsi ces distributions à la périphérie pour éviter « les points de fixation ». « Les gens se retrouvent sans rien et les associations n’ont pas de quoi répondre à des demande toujours plus grandes. Cela devient très compliqué », s’inquiète Marguerite Combes d’Utopia 56, une association de bénévoles.

Et la pandémie, avec son couvre-feu, n’a rien arrangé. « On a pris 95 amendes pour non-respect du confinement et du couvre-feu parce que l’on était en maraude et je ne sais combien pour avoir distribué à manger. À chaque fois, c’est 135 euros. Tout cela participe d’une politique de criminalisation des associations et constitue une entrave à l’action humanitaire ou associative. » D’autant plus dure à surmonter pour certaines que, comme le remarque Claire Millot, « jusqu’à ce que la région change de bord [avec l’arrivée de Xavier Bertrand en 2016, ndlr], on avait entre 10 et 15000 euros de subventions. Depuis, on n’a plus 1 centime ».

La pandémie n’a rien arrangé

Pas de quoi assurer en tout cas un accueil « décent » à des personnes pour qui la seule planche de salut semble être la Grande-Bretagne. « Ils veulent aller en Angleterre parce qu’ils sont refusés de partout. Parce qu’ils peuvent y louer un logement sans papiers d’identité, travailler et mener une vie normale. »

Une solution de recours plutôt qu’un véritable choix pour laquelle les candidats au passage sont prêts à tout. Y compris se lancer à la traversée de la Manche, devenue aujourd’hui le moyen privilégié pour atteindre les côtes britanniques. « Les contrôles se sont énormément durcis sur les camions pour passer le car-ferry », explique Marguerite Combes. Alors, sur des zodiacs à moteur, des canots pneumatiques, des bateaux de plage pour enfants, voire des matelas gonflables de piscine propulsés par des pelles en guise de rame, ils s’embarquent. Quotidiennement ou presque.

« On se demande comment il n’y a pas plus de noyades, car il y en a quand même beaucoup qui échouent. Qui tombent à l’eau et sont repêchés ou reviennent à la nage », confirme Claire Millot. Le prix de la traversée ? Entre 2 et 10000 euros. « Cela dépend de la nationalité, du réseau de passeurs. Il y a un prix de groupe si c’est une famille et le camion est plus cher parce que moins risqué. » En 2020, 8000 d’entre eux étaient arrivés de l’autre côté du Channel par la mer, ils sont déjà plus de 3500 cette année. ●

 

 


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