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Source : InfoMigrants - Charlotte Boitiaux - 14/07/2021

Malia est originaire d’Afrique de l’Ouest. Mutilée génitalement à l’âge adulte juste après son mariage, elle a décidé de fuir son pays pour se réfugier en France. Mère de famille, Malia attend aujourd’hui la réponse à sa demande d’asile. Elle se dit "reconnaissante envers l’État français" qui jusque-là "a pris soin d’elle".

Pour protéger son identité et ses enfants en bas âge, Malia* refuse que l’on dévoile le pays d’où elle vient et les détails de sa vie de famille. InfoMigrants a décidé de ne retranscrire que le parcours de Malia une fois arrivée en France pour y demander l’asile. Éduquée, "et autonome" comme elle aime à répéter, Malia n’a pas eu beaucoup de mal avec le système administratif français. Elle remercie la France d’avoir pris soin d’elle et de ses enfants jusqu’à présent.

"J’ai profité d’un voyage professionnel pour sortir de mon pays et arriver en France. C’était l’été dernier. Je n’ai prévenu personne. J’ai pris mes enfants avec moi, j’ai fait croire à ma famille que je reviendrais mais je ne suis jamais rentrée. J’ai laissé toute ma vie derrière moi, mon travail, mon compte bancaire, tout.

Quand l’avion a atterri à Roissy-Charles de Gaulle cet été là, je me suis dit que je ne devrais pas rester à Paris. J’avais peur que quelqu’un de ma communauté me reconnaisse dans la capitale. Je suis donc allée directement dans une autre ville vers la frontière luxembourgeoise.

En arrivant dans l’est de la France, j’ai appelé une association pour savoir où dormir. Elle m’a conseillée de me tourner tout de suite vers le 115 pour parer au plus urgent. J’ai pu éviter de dormir à la rue avec mes enfants ce soir-là.

Le lendemain, cette même association m’a dit qu’il fallait que je prenne rendez-vous à la SPADA de Nancy. Elle s’est occupée de tout. Deux semaines après mon arrivée, j’ai pu avoir le rendez-vous. Tout s’est bien passé.

 

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La SPADA m’a donné un rendez-vous dès le lendemain pour aller au "guichet unique" à la préfecture de Metz. Je savais que là-bas, on me demanderait mes empreintes. La préfecture m'a aussi expliqué comment remplir mon dossier de demande d’asile pour l'Ofpra. Tout ça était assez fluide pour moi.

L'Ofii, qui était présent à la préfecture, m’a trouvé un logement dans un CADA à côté de Nancy. C’était une seule pièce mais je n’ai pas souffert. On avait tout le confort nécessaire, des toilettes et une mini-cuisine pour nous. Je suis restée trois semaines là-bas.

L’Ofii m’a ensuite envoyée dans un hôtel social. Je ne sais pas trop pourquoi. Ça s’est moins bien passé là-bas. C’était assez sale et je devais partager la cuisine et la salle de bain avec d’autres personnes. Mais j'avais une chambre seule pour moi et les enfants. Nous ne sommes pas restées longtemps là, on a vite déménagé une nouvelle fois.

On nous a transférées à Reims, dans un appartement. C’était à l'automne, trois jours avant l’entretien à l’Ofpra. Quand l’Ofii te donne un nouveau logement, tu ne poses pas trop de questions, tu déménages. Je suis très contente de mon logement à Reims.

Un entretien à l'Ofpra long et éprouvant

Le jour de l’entretien à l’Ofpra, je ne me doutais pas que ce serait aussi long. Les questions ont commencé à 14h45 et se sont terminées à 17h40.

L’entretien à l’Ofpra est long, éprouvant. C’est un ping-pong de questions-réponses incessant. Ils ne nous laissent pas parler librement de notre histoire. Ils nous interrompent, nous reposent d’autres questions, nous demandent des détails très précis de certaines choses. Ce n'est pas facile.

J’avais mal à la tête en sortant, j’ai fait un malaise vagal. Ce jour-là, je ne suis pas rentrée à Reims, j’étais trop fatiguée. Et puis à cette époque, il y avait un couvre-feu. J’ai préféré prendre une nuit d'hôtel à Paris.

Je n’ai rien à reprocher à la France. Au contraire, je suis reconnaissante. Mes enfants ont leur propre chambre, ils sont scolarisés à Reims. J’estime que je vis dans des bonnes conditions. Je perçois l’ADA, environ 400 euros par mois. C'est déjà beaucoup pour nous. Je n’ai jamais été laissée à la rue avec mes enfants.

Le plus dur, c’est d’attendre. Cela fait neuf mois que j’attends la réponse de l’Ofpra, et toujours rien. L’assistante sociale qui me suit me dit que c’est normal, les réponses peuvent mettre plusieurs mois à arriver. Parfois plus d’un an.

J’aimerais travailler et je ne peux pas en tant que demandeur d’asile. Je vois passer des opportunités professionnelles, c’est très frustrant. Pour l’instant je suis bloquée."

*Le prénom a été changé.

 

 


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