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La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

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Source : Le monde - Le Monde avec AFP - 21/09/2021

Des patrouilles équestres ont été déployées dimanche près du Rio Grande, où des milliers de migrants, dont une majorité d’Haïtiens, campent dans l’espoir d’être admis aux Etats-Unis.

Des photos montrant des gardes-frontières à cheval en train de repousser des migrants près de Del Rio, au Texas, suscitent depuis lundi 20 septembre une forte émotion aux Etats-Unis, où l’administration de Joe Biden a annoncé l’ouverture d’une enquête pour faire toute la lumière sur les faits.

« Des êtres humains ne devraient jamais être traités d’une telle façon et cela me préoccupe profondément », a réagi, mardi 21 septembre, la vice-présidente américaine, Kamala Harris, jugeant ces images « horribles ». Elle a affirmé devant des journalistes qu’elle soutenait les investigations en cours.

Sur un cliché pris par un photographe employé par l’Agence France-Presse (AFP), un agent à cheval attrape un homme par son tee-shirt. Sur un autre, il tient un groupe à distance en faisant tourner ses rênes, dans une posture menaçante.

Lire aussi Etats-Unis : Washington promet d’accélérer l’expulsion des milliers de migrants massés à la frontière sud du Texas

« Ces images vous donnent la nausée. Il faut que cela cesse, ce type de violence », a déclaré le chef démocrate du Sénat américain, Chuck Schumer. Rarement aussi critique du président démocrate, il a exhorté Joe Biden à mettre fin immédiatement aux expulsions des migrants haïtiens et à revenir sur les règles sanitaires adoptées au début de l’épidémie, en 2020, pour autoriser le refoulement immédiat de migrants. « Nous ne pouvons pas poursuivre ces politiques ignobles et xénophobes venant de [Donald] Trump, qui ignorent nos lois sur les réfugiés », a-t-il lancé. Lundi soir, la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, avait déjà jugé « bouleversante » la situation des migrants haïtiens à la frontière. Ces images « de mauvais traitements de migrants haïtiens le long de la frontière sont horribles et très dérangeantes », a estimé dans un communiqué l’élu démocrate Bennie Thompson, qui préside la commission sur la sécurité intérieure à la Chambre des représentants.

« Je ne connais pas le contexte, mais je ne vois pas dans quel cadre ce serait approprié », a admis Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche lors d’un point de presse. Lundi, le secrétaire d’Etat, Antony Blinken, s’est entretenu avec le premier ministre haïtien, Ariel Henry, « de la coopération afin de rapatrier les migrants haïtiens au sud de la frontière des Etats-Unis », a expliqué le département d’Etat. Les deux hommes ont fait part de leur « préoccupation commune pour la sécurité des citoyens haïtiens ».

M. Blinken a également discuté au téléphone avec son homologue mexicain, Marcelo Ebrard, de « la coordination pour la gestion du flux de migrants clandestins », a précisé un porte-parole.

« Contrôler un cheval dans un fleuve est difficile »

Des patrouilles équestres ont été déployées dimanche près du Rio Grande, où des milliers de migrants, dont une majorité d’Haïtiens, campent depuis plusieurs jours dans l’espoir d’être admis aux Etats-Unis, a expliqué à la presse le chef des gardes-frontières, Raul Ortiz. « Je leur ai demandé de chercher si des individus étaient en détresse et de rassembler des renseignements sur des passeurs », a-t-il ajouté, en rappelant que « contrôler un cheval dans un fleuve est difficile ».

Il semble que, dans ce cadre, certains aient utilisé des longues rênes, a ajouté le ministre de la sécurité intérieure américain, Alejandro Mayorkas. « Nous allons mener une enquête pour être sûrs que la situation est bien celle-là ; dans le cas contraire, nous agirons en conséquence », a-t-il assuré.

La scène s’est produite alors que des migrants se lavaient dans le Rio Grande ou traversaient le fleuve pour aller chercher de la nourriture au Mexique et la rapporter à leur famille restée sur le sol américain, selon l’auteur des photos, Paul Ratje.

Subitement, cinq à six agents à cheval sont arrivés et leur ont demandé de retourner au Mexique. « La situation était tendue et les migrants ont commencé à courir pour les contourner, rapporte-t-il. Un des agents a attrapé l’homme de la photo par le tee-shirt. Je ne crois pas qu’il ait été blessé. »

« Je n’ai pas vu de coups de fouet, mais les agents ont fait tournoyer leurs rênes », a-t-il encore relaté. La tension est ensuite retombée et les gardes-frontières ont laissé ces personnes rejoindre le camp de fortune.

Une crise qui perdure à la frontière

L’afflux de migrants à la frontière s’est transformé en crise pour l’administration Biden. A Del Rio, M. Mayorkas a affirmé que les migrants haïtiens recevaient de fausses informations sur la possibilité de rester aux Etats-Unis, déclarant également que les Etats-Unis accéléraient leurs processus de rapatriement vers Haïti, considérant un tel retour comme sûr pour eux.

« Nous avons répété que nos frontières ne sont pas ouvertes et que les gens ne devraient pas entreprendre un tel voyage dangereux », a déclaré le ministre. « Si vous venez de manière illégale aux Etats-Unis, vous serez renvoyés », a-t-il ajouté.

M. Mayorkas a également affirmé qu’il était « raisonnable » de renvoyer ces migrants en Haïti, malgré l’instabilité politique qui y règne, et les conséquences du tremblement de terre qui a touché le sud-ouest du pays le 14 août.

L’ONU met en garde les Etats-Unis

Mardi, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a exprimé sa profonde inquiétude à l’égard de ces expulsions massives de migrants haïtiens par les Etats-Unis, mettant en garde contre le risque que cela fait courir à des gens qui peuvent sérieusement prétendre au droit d’asile.

« Nous sommes profondément inquiets du fait qu’il n’y ait eu aucun examen individuel dans le cas » des Haïtiens, a déclaré une porte-parole du HCR, Marta Hurtado, lors d’un briefing régulier de l’ONU à Genève.

Le HCR a tout de même salué l’annonce faite lundi par l’administration Biden que les Etats-Unis accueilleraient 125 000 réfugiés en 2022, le double par rapport à cette année, pour répondre aux besoins générés par les crises humanitaires dans le monde.

 

 


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