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La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Médiapart - Georges-André - 30/09/2021

Nous avons relaté en mars et avril, la mobilisation contre l'expulsion du jeune Madama Diawara se soldant par sa disparition inopinée. Aujourd'hui c'est l'accélération de l'acharnement constant et renouvelé contre cette famille d'accueil, Véronique et Eric, dans des conditions qui visent à les criminaliser. Vers un délit de solidarité aggravé et un déni de justice ? La solidarité est requise.

Depuis plusieurs mois dès le 12 mars, nous vous avons alerté sur les tentatives d'expulsion du jeune Madama Diawara en famille d'accueil en Haute-Loire, sur la mobilisation et les recours successifs pour contrer cette expulsion et laisser enfin ce jeune inséré poursuivre sa formation et son travail. Las et sur le point d'être expulsé, début avril, ce jeune 'est volativisé au grand désarroi de Véronique et Eric, sa famille d'accueil et de coeur.

On peut lire ou relire : 

12 mars : Mobilisation pour le jeune Madama interdit de travail mais menacé d'expulsion

13 avril : Madama : acharnement sous roche, famille d'accueil aussi ?

17 avril : Madama a disparu, ses parents de cœur sont effondrés

Le 17 avril, nous écrivions : "Le préfet de Haute-Loire manifeste un acharnement à détruire et nier ce que ce couple de militants politiques et syndicalistes bien connu en Haute-Loire a construit avec ce jeune depuis plus de deux ans. Certes la politique migratoire de Macron est ce qu'elle est mais en l'occurrence, on peut se demander si, au vu des soutiens pas seulement militants (notamment la "lettre ouverte des chef.fe.s d'entreprises au préfet en faveur de leurs apprentis étrangers") qui appellent à régulariser ce jeune inséré et ces jeunes particulièrement méritants ne cache pas un enjeu local qui  pourrait être un acharnement au-delà du jeune homme ?"

Cette fois, nous y sommes : la situation a basculé dans l'acharnement contre ses parents d'accueil. Comme pour Cédric Herrou dans la vallée de La Roya, il s'agit de s'acharner à poursuivre et condamner pour délit de solidarité.

Voici le communiqué de RESF43 :

" Jeudi 16 septembre 2021, Véronique De Marconnay et Eric Durupt, le couple qui avait accueilli le jeune Malien Madama Diawara, étaient convoqués par la Police Aux Frontières de Gerzat  dans les locaux de la gendarmerie de Loudes (Haute-Loire).

A 8h, ils se sont présentés à la gendarmerie et ont été immédiatement séparés et placés en garde à vue par les fonctionnaires de la PAF.  A partir de ce moment et jusqu'à la fin de la garde à vue, qui s'est terminée dans l'après-midi, ils n'ont pas été autorisés à communiquer l'un avec l'autre.

Leur domicile a été perquisitionné, sous leurs yeux.  La perquisition s'est soldée par la saisie de leurs deux ordinateurs personnels et d'un téléphone portable.  De retour à la gendarmerie, E. Durupt et V. de Marconnay ont subi, séparément, un interrogatoire dans le cadre d'une enquête préliminaire dont l'objet serait des soupçons sur une supposée affaire de faux papiers, en lien avec  les deux mineurs étrangers qu'ils avaient accueillis chez eux pendant près de deux ans.  En toute légalité, puisque les deux jeunes leur avaient été confiés par la Juge pour Enfants afin qu'ils puissent s'occuper d'eux (santé, éducation, intégration...) et veiller sur eux en tant que TIERS DIGNES DE CONFIANCE (TDC) jusqu'à leur majorité.

V. de Marconnay et E. Durupt réfutent en bloc ces accusations de SOI-DISANT malversations dans le but supposé d'obtenir un titre de séjour pour Madama.  Il les considèrent comme infondées et insensées. 

Ces faits appellent de notre part les commentaires suivants.

En ce qui concerne les papiers d’identité décrits comme « faux » par la PAF, les expertises ne tiennent pas compte de la réalité de la situation en Afrique, notamment les lacunes systémiques de l’état civil au Mali.

Les délits allégués par la PAF (complicité de faux, usage et détention de faux, etc) sont passibles de lourdes peines.  Sauf erreur, c'est la première fois en France qu'une famille qui accueille des mineurs isolés est poursuivie pour de tels motifs.  On constate donc ici une volonté de répression particulièrement marquée et persistante.

Cette mise en cause des TDC vise à faire naître des doutes sur l'honnêteté d'E. Durupt et de V. de Marconnay, qui ont déjà subi, au cours des mois précédents, des attaques publiques de la part d'autorités haut-placées.  Elle vise à les discréditer auprès des très nombreux soutiens qui se sont manifestés lors de la mobilisation en faveur de Madama au printemps dernier ( y compris les plus de 38 000 signataires de la pétition).

 Cette garde à vue est révélatrice d'un acharnement renouvelé à l'encontre des proches de Madama.  Une démarche qui vise à faire peur et à décourager toutes les personnes et les familles qui viennent en aide aux jeunes migrant-es et aux familles de migrant-es, en particulier au sein du Réseau Education Sans Frontières de Haute-Loire (RESF 43).

 La convocation, la mise en garde à vue, les interrogatoires,  l'enfermement en cellule, la confiscation d'un outil de travail essentiel (pour des enseignant-es), les menaces de poursuites judiciaires étaient-elles vraiment justifiées ?  Tout un arsenal utilisé pour réprimer ce qui ressemble fort à un « délit » de solidarité.

 Nous exprimons notre indignation devant de tels procédés et apportons tout notre soutien à Eric Durupt et Véronique de Marconnay.

  La répression judiciaire se poursuit contre :

 –    Madama Diawara, accusé de faux, usage de faux, etc.  Son procès aura lieu au Tribunal Judiciaire du Puy-en-Velay le 5 octobre 2021.  Il est toujours sous le coup d'une OQTF avec IRTF de 24 mois délivrées par le préfet de Haute-Loire.

 –    Eric Durupt, poursuivi pour outrage à agent, qui comparaîtra devant le Procureur de la République au Tribunal Judiciaire de Clermont-Ferrand le 12 novembre 2021."

Ce texte a reçu le soutien de :

  • Action Catholique Ouvrière du Puy (ACO 43), Association pour la Promotion des Gens du Voyage (APGV 43), Comité de Soutien aux Opprimés de Brioude, Emmaüs 43, Ligue des Droits de l'Homme (LDH 43), Planning Familial 43, Sauxillanges Entraide et Soutien aux Migrant-es (SESAME).

  • Collectif Intermittents et Précaires de la Haute-Loire (CIP 43), CGT 43, CGT Educ'action 43, Confédération Paysanne de Haute-Loire, FSU 43, Solidaires 43, Sud Education 43.

  • La France Insoumise 43 (LFI 43), Front de Gauche – Brioude l'Humain d'Abord, Génération.s 43, Union Communiste Libertaire 43 (UCL 43)

Lire aussi : La complicité d’usage de faux, nouveau « délit de solidarité » ?

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