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Source : Le monde - Béatrice Madeline - 09/11/2021

Ce service rattaché à Matignon avance plusieurs pistes, comme créer un système d’immigration « à points » sur le modèle de celui qui existe au Royaume-Uni ou au Canada.

Alors que l’immigration est devenue un des thèmes majeurs de la précampagne présidentielle, le Conseil d’analyse économique (CAE), un service rattaché à Matignon mais réunissant des universitaires indépendants, publie, ce mardi 9 novembre, une note appelant à « repenser la politique migratoire » de la France, de manière à augmenter l’immigration qualifiée.

Cette note, insiste en préambule Philippe Martin, président du CAE, ne répond pas à une commande de l’exécutif, mais résulte des travaux des deux auteurs, Emmanuelle Auriol, membre du CAE et professeure à l’Ecole d’économie de Toulouse, et Hillel Rapoport, de l’université Paris-I et de l’Ecole d’économie de Paris. Elle « n’engage qu’eux et pas les autres membres du CAE ». Ce débat autour de l’immigration « qualifiée », que le CAE présente comme « source de prospérité », n’est pas nouveau. Nicolas Sarkozy avait, lors de son accession à la présidence de la République, en 2007, prôné une immigration « choisie » en opposition à une immigration « subie ».

En 2019, sous la présidence d’Emmanuel Macron, le gouvernement d’Edouard Philippe avait à son tour présenté un ensemble de mesures visant à « reprendre le contrôle de notre politique migratoire », selon les termes employés par le premier ministre, avec entre autres l’intention de renforcer l’immigration de travail, en mettant en place des objectifs chiffrés pour répondre aux besoins non couverts, tels que définis par une liste des « métiers en tension » fixée en 2008 par arrêté et réactualisée en 2019.

« Perception négative »

Sans le formuler explicitement, le CAE dresse en filigrane un constat d’échec de ces politiques. « Malgré des initiatives en faveur de l’immigration de travail, et notamment du travail qualifié, l’immigration familiale demeure le principal motif des visas accordés en France », écrivent les deux auteurs de la note. En 2019, le motif économique représentait 39 000 titres de séjour, contre 91 000 pour le motif familial et 90 000 titres étudiants, selon les chiffres du ministère de l’intérieur.

Sachant que le flux annuel des immigrés entrant en France, tel que mesuré par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), était de 292 000 personnes en 2019, soit 0,41 % de la population, contre 0,85 % pour la moyenne des pays membres de l’OCDE. Résultat, pour la période 2000-2010, les immigrés ont permis d’augmenter le nombre de travailleurs hautement qualifiés de seulement 3,5 % en France, contre 10 % au Royaume-Uni, en Australie ou au Canada, et de près de 7 % aux Etats-Unis ou en Suède, selon les données de l’OCDE.

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L’une des explications, selon Mme Auriol et M. Rapoport, en serait la « perception négative » de l’immigration en France. Et pour cause : le « débat public sur l’immigration est dominé par les questions identitaires et sécuritaires » et n’aborde pas suffisamment les retombées économiques positives de l’immigration. Quand l’angle économique est abordé, il l’est seulement sur « les aspects de court terme », jugent les deux auteurs, à savoir les impacts en matière d’emploi et de finances publiques. « Il faut changer le regard sur l’immigration », souligne M. Rapoport.

Pour que la France devienne plus attractive « dans la course mondiale aux talents », le CAE propose plusieurs pistes. Tout d’abord, mettre fin à « l’opacité du parcours administratif français ». La note recommande ainsi de « numériser, centraliser et systématiser » le traitement des demandes de visa, « avec des critères d’admissibilité clairs et prévisibles dans le cadre des métiers en tension ».

Promesse d’embauche

Au risque d’« invisibiliser » les candidats à l’immigration, toutes les démarches se faisant en ligne, et non plus lors de rendez-vous dans les préfectures ? « Il peut aussi être déshumanisant de faire la queue devant les préfectures », objecte M. Rapoport. De plus, souligne Mme Auriol, la liste des « métiers en tension », qui couvre tous les niveaux de qualification, ne suit pas la réalité du marché du travail. La liste dressée en 2008 n’a été réactualisée que récemment et sera « très rapidement obsolète », a-t-elle rappelé.

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S’agissant des travailleurs plus qualifiés, qui ne sont pas pour l’essentiel concernés par ces métiers en tension, le CAE formule une proposition plus radicale : créer un système d’immigration « à points » , sur le modèle de celui qui existe au Royaume-Uni ou au Canada. Avec ce type de dispositif, l’impétrant cumule des points en fonction des études suivies, de l’expérience, des compétences linguistiques, des liens personnels et familiaux, voire de son origine géographique.

Un tel système, plaident les deux auteurs, « présente l’avantage d’être transparent, équitable et efficace ». Surtout, les chances du candidat à l’immigration d’obtenir son visa ne dépendraient plus d’une éventuelle promesse d’embauche d’un employeur potentiel, comme c’est le cas actuellement. « Il faut recruter les immigrés pour ce qu’ils sont, et non pas pour ce qu’ils font, insiste M. Rapoport. Ce n’est pas aux entreprises de décider qui peut venir en France ou pas, c’est une décision qui appartient aux gouvernements. »

Enfin, la France doit mieux retenir les étudiants étrangers venus se former dans ses universités ou ses grandes écoles, plaide le CAE. Selon les chiffres du ministère de l’intérieur, après cinq années, plus d’un sur deux ont volé vers d’autres cieux, au vu de la complexité des procédures d’obtention de visa.

 

 


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