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La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : InfoMigrants - Marco Wolter, Sertan Sanderson - 12/11/2021

Alors qu’elle s’apprête à quitter la chancellerie, Angela Merkel a donné une interview exclusive à la Deutsche Welle. Elle estime notamment que l'Allemagne a bien géré l’accueil de centaines de milliers de réfugiés depuis 2015.

Lors d'une interview exclusive à la DW, Angela Merkel a dressé le bilan de sa politique migratoire, marquée par la crise des réfugiés de 2015.

"Oui, nous y sommes arrivés", a ainsi assuré la chancelière sortante, en faisant référence à sa fameuse phrase prononcée en 2015, lorsqu’elle déclarait aux Allemands : "Nous allons y arriver" ("Wir schaffen das"), après avoir décidé de ne pas fermer les frontières du pays aux centaines de milliers de migrants, notamment syriens, fuyant la guerre et se pressant aux portes de l’Europe.

"Dans ce contexte, le 'nous' représente beaucoup de gens en Allemagne, des maires, des bénévoles qui assument encore aujourd'hui des parrainages", explique-t-elle, [même si] nous avons vu que tout ne se déroulait pas toujours de façon idéale", concède Angela Merkel.

La chancelière estime que la crise des réfugiés de 2015 a représenté, avec la pandémie de coronavirus, l’un des plus grands défis de ses seize années au pouvoir.

"Je n'aime pas le mot 'crise', je préfère 'arrivées massives', ces personnes sont des êtres humains"

"Ce sont peut-être les deux [crises] qui ont eu un impact direct sur les gens, sur les destins d'êtres humains. Pour moi, c'étaient les plus grands défis."

Los de l’interview, Angela Merkel a néanmoins refusé d’employer le mot "crise". "Les arrivées massives de migrants – je n'aime pas en parler comme d'une "crise" car ces personnes sont des êtres humains."

La chancelière, qui reste aux affaires jusqu'à la formation du prochain gouvernement, note également de "merveilleux exemples de développement personnel" parmi les migrants en Allemagne. Elle en veut pour preuve que beaucoup d'entre eux ont réussi à décrocher un diplôme d'études secondaires depuis leur arrivée dans le pays.

>> À (re)lire : "Sans les immigrés, le pays ne fonctionnerait pas et les lumières s'éteindraient"

La chancelière est aussi revenue sur des incidents traumatisants. "Je pense notamment à la nuit de la Saint-Sylvestre à Cologne", lorsque dans la nuit du nouvel an du 31 décembre 2015, sur la place de la cathédrale de la ville, des centaines de femmes ont été cambriolées, harcelées et dans certains cas agressées sexuellement par des groupes de migrants. Selon la justice allemande, la plupart des auteurs de ces actes étaient originaires d'Algérie et du Maroc.

 

Les événements tragiques de la nuit du nouvel an du 31 décembre 2015 à Cologne ont changé la perception de nombreux Allemands face aux réfugiés. Crédit : Reuters
Les événements tragiques de la nuit du nouvel an du 31 décembre 2015 à Cologne ont changé la perception de nombreux Allemands face aux réfugiés. Crédit : Reuters

 

Le bilan dressé par Angela Merkel est loin de faire consensus, même dans les rangs de son propre parti chrétien démocrate de la CDU. Pour l’ancien commissaire européen Günther Oettinger, même si l'Allemagne a "beaucoup accompli, nous n'avons pas réalisé tout ce que nous voulions". Il pointe du doigt les disparités dans l’intégration des migrants, estimant que "il y a ceux qui, en raison d'un manque d'éducation de base, n'ont pas encore pu trouver leur place. Et il y a aussi ceux qui ne veulent tout simplement pas s'intégrer".

Critiques de l’extrême droite 

Le chef du parti d'extrême-droite AfD, Tino Chrupalla, juge pour sa part que les déclarations d’Angela Merkel sont "déconnectées de la réalité."

"C'est se moquer de toutes les personnes qui ont été victimes d'attaques commises par des migrants ces derniers mois et ces dernières années. Ce migrants sont entrés dans le pays grâce à la politique irresponsable d'ouverture des frontières de Merkel", a affirmé Tino Chrupalla en réaction à l’interview.

 

Le parti AfD de Tino Chrupalla a obtenu un peu plus de 10% des voix aux élections législatives de septembre. Crédit : Picture alliance
Le parti AfD de Tino Chrupalla a obtenu un peu plus de 10% des voix aux élections législatives de septembre. Crédit : Picture alliance

 

Parmi les violences commises par des réfugiés arrivés depuis 2015, il y a notamment eu l’attentat terroriste islamiste du 19 décembre 2016 sur un marché de Noël à Berlin. L’attaque au camion-bélier avait fait 12 morts. Son auteur, un Tunisien, avait déposé une demande d’asile en Allemagne en juillet 2015.

Plus récemment, le pays a été choqué par l’agression au couteau d’un couple gay à Dresde en 2020, dans laquelle une personne a perdu la vie. L’attaque homophobe a été perpétrée par un ressortissant syrien de 21 ans, arrivé mineur en 2015. L’homme avait déjà été condamné pour avoir tenté de recruter pour le compte de l’organisation de l’Etat islamique. 

 

L’accueil réservé par Angela Merkel aux migrants en 2015 a fortement divisé la société allemande. Crédit : Picture alliance
L’accueil réservé par Angela Merkel aux migrants en 2015 a fortement divisé la société allemande. Crédit : Picture alliance

 

"Combattre les causes profondes de la migration"

Angela Merkel a également pointé les lacunes de la politique migratoire de l’Union européenne. "Nous n'avons pas encore réussi à combattre les causes profondes de la migration. Nous n’avons pas encore doté l’Europe d'un système d'asile et de migration unifié. Par conséquent, nous ne disposons pas encore d'un équilibre durable et auto-régulé entre les pays d'origine et les pays d'arrivée. Aussi, il nous faut encore améliorer l'aide au développement et agir en faveur de l'immigration légale".

Angela Merkel dit aussi regretter la situation actuelle en Afghanistan, depuis la prise de pouvoir par les Taliban. "Nous sommes bien sûr très déçus de ne pas avoir réussi à faire ce que nous voulions, c'est-à-dire aboutir à un régime politique durable en Afghanistan, dans lequel les filles peuvent aller à l'école, les femmes peuvent réaliser leurs rêves et les gens peuvent vivre dans une paix durable."

Avec DW, DPA

 

 


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