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La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

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Source : Le monde - Julia Pascual - 18/12/2021

Selon un travail mené auprès de plusieurs associations, 77 % des victimes subissent des formes d’exploitation sexuelle.

La traite des êtres humains est un phénomène criminel qui, par nature, se déploie de façon dissimulée. Les données sur le sujet sont donc rares et difficiles à objectiver. Pour parer à cette invisibilité, le service statistique du ministère de l’intérieur et la mission interministérielle pour la protection des femmes ont collecté des informations auprès des associations qui ont accompagné en 2020 les victimes de traite pour en esquisser le profil, dans un rapport paru le 15 décembre.

Il ressort de ces travaux, qui portent sur près de 2 300 personnes suivies par un peu moins d’une trentaine d’associations, que 77 % des victimes subissent des formes d’exploitation sexuelle tandis que 15 % d’entre elles sont victimes d’exploitation par le travail et 6 % sont contraintes à commettre des délits.

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La surreprésentation des victimes d’exploitation sexuelle doit être nuancée, estime le rapport. Elle est induite par le fait que la plupart des associations sondées interviennent auprès de ce public et qu’il est « plus visible et plus accessible que les autres », notamment à l’occasion de maraudes de rue. Toutefois, les associations observent depuis plusieurs années le recours accru à une « prostitution logée », par opposition à la prostitution dite de rue, ainsi qu’à une prostitution uniquement « en ligne », sous la forme par exemple de « cam girls », deux phénomènes qui ont tendance à éloigner les victimes des relais associatifs pouvant leur venir en aide.

« Phénomène transnational »

Toutes formes de traite confondues, une majorité des victimes sont majeures, bien que plutôt jeunes (un tiers a entre 18 et 29 ans). Les formes d’exploitation des mineurs, qui représentent 7 % des victimes accompagnées, diffèrent selon le sexe. « Pour neuf filles mineures non accompagnées sur dix, l’exploitation subie est à des fins sexuelles, tandis que pour les garçons, 93 % sont victimes de contrainte à commettre des délits. » Dans ce dernier cas, le recrutement de jeunes permet d’amoindrir le risque pénal encouru. Ils sont principalement originaires d’Afrique du Nord et de l’Ouest et d’Europe de l’Est.

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Le rapport fait en outre apparaître que « la traite des êtres humains est un phénomène criminel majoritairement transnational, puisque les victimes accompagnées sont originaires de 73 pays ». Deux tiers d’entre elles viennent d’Afrique.

Les Nigériannes représentent ainsi 72 % des victimes d’exploitation sexuelle repérées par les associations, devant les personnes originaires d’Amérique latine (12 %) ou d’Europe (5 %). Parmi ces dernières, plus de la moitié sont françaises.

Les victimes d’exploitation par le travail, situation qui recouvre la réduction en esclavage, des conditions de travail contraires à la dignité ou encore la soumission à un travail forcé, sont principalement originaires du Maroc (26 %), de Côte d’Ivoire (9 %) ou des Philippines (6 %). La quasi-totalité d’entre elles sont hébergées sur leur lieu d’exploitation, « une proximité avec les exploiteurs ou les réseaux [qui les] exposent d’autant plus aux violences ». Ainsi, précise le rapport, « 86 % ont déclaré des violences psychologiques ou verbales, 40 % des violences physiques et 17 % des violences sexuelles ». Dans le cas particulier de l’exploitation domestique, les personnes sont victimes d’un membre de leur famille ou de leur belle-famille une fois sur quatre. Et bien souvent, elles se voient confisquer leurs documents d’identité, de sorte qu’elles ne peuvent pas fuir ou régulariser leur situation.

Emprise

En dehors de la sphère domestique, les cas d’exploitation par le travail concernent majoritairement des hommes, originaires surtout d’Afrique subsaharienne ou du Maghreb. Les victimes vietnamiennes représentent 7 % de l’ensemble des victimes, un chiffre en baisse par rapport aux années précédentes. Les associations mentionnent que l’affaire du camion frigorifique, dans lequel 39 Vietnamiens ont été retrouvés morts en octobre 2019 alors qu’ils tentaient de rejoindre le Royaume-Uni, a pu avoir un impact sur les réseaux et les routes empruntées.

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L’emprise exercée par les exploiteurs est un élément récurrent des cas de traite des êtres humains. Celle-ci se caractérise de diverses manières. Dans la majorité des situations, c’est l’exploiteur qui a organisé le transfert de la victime vers son lieu d’exploitation, c’est lui aussi qui organise son hébergement. D’autres facteurs fragilisent les personnes tels qu’une situation de grossesse, une addiction ou le fait de subir des violences physiques ou psychologiques. Enfin, la vulnérabilité des personnes est accentuée par leur statut administratif : 26 % des victimes recensées sont en situation irrégulière.

 

 


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