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La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Le monde - Anne-Françoise Hivert - 16/12/2021

Dans un rapport publié jeudi, plusieurs associations de défense du droit d’asile en Europe dénoncent les refoulements illégaux aux frontières internes et externes de l’Europe.

Violences physiques et sexuelles, harcèlement, extorsion, vol et impossibilité de déposer une demande d’asile : non seulement la violence aux frontières externes et internes de l’Union européenne est devenue « systémique et généralisée », mais la pratique des refoulements illégaux s’est « normalisée », pour devenir un « outil de gestion des frontières », selon un rapport publié jeudi 16 décembre par sept ONG européennes, le troisième du genre depuis le début de l’année.

Entre janvier et novembre 2021, les associations, basées en Italie, Hongrie, Bosnie-Herzégovine, Serbie, Grèce, Macédoine du Nord et Belgique, réunies au sein de l’initiative Protecting rights at borders (« Protéger les droits aux frontières »), ont collecté des témoignages couvrant près de 12 000 incidents. Un tiers des cas se sont produits à la frontière entre la Croatie et la Bosnie-Herzégovine. Dans 18 % d’entre eux, les refoulements concernaient des familles. En tête, les Afghans, qui représentent environ 30 % des migrants entendus.

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Selon Charlotte Slente, secrétaire générale du Conseil danois des réfugiés (DRC), ces 12 000 incidents ne sont que « le sommet de l’iceberg ». Ils permettent, toutefois, de tirer quelques conclusions. D’abord, le nombre de refoulements ne semble pas baisser, au contraire. La violence extrême, par contre, a diminué : « Les passages à tabac ou les morsures de chien sont moins fréquents », remarque ainsi Mme Slente.

Refoulements à la chaîne

Elle y voit un effet de la médiatisation de certains incidents. Les Etats, dit-elle, font en sorte « que les violations des droits de l’homme ne soient pas visibles ». Or, ce développement est particulièrement inquiétant : « C’est presque comme si les refoulements étaient devenus acceptables et, dans une certaine mesure, approuvés implicitement par certains Etats membres, quand la violence n’atteint pas des extrêmes causant un tollé général », observe Mme Slente.

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Arrêté avec son ami en Croatie, à quinze kilomètres de la frontière slovène, début juillet, un jeune Afghan raconte les coups infligés par les policiers : « Ils ont trouvé deux téléphones et 140 marks convertibles [monnaie bosniaque, soit 71 euros], qu’ils ont immédiatement confisqués. Un des policiers nous a frappés dans les côtes avec une matraque plusieurs fois parce que nous ne voulions pas donner les mots de passe [des téléphones]. » Les deux garçons ont été renvoyés en Bosnie.

Le rapport mentionne aussi des « refoulements en chaîne ». Un exemple : ces migrants érythréens et somaliens, arrivés en Italie en juillet, qui ont informé les policiers italiens qu’ils souhaitaient demander l’asile, mais qui ont été renvoyés en Slovénie, où d’autres policiers les attendaient. Ils affirment avoir passé trois jours enfermés dans un bâtiment, sans eau, ni nourriture ou accès aux toilettes. Finalement, les policiers slovènes les ont transférés auprès de leurs collègues en Croatie, qui les ont reconduits à la frontière bosniaque.

« Biens volés ou détruits », « sacs à dos brûlés »

Jointe au téléphone, Maja Mandrapa Terzic, représentante de DRC à Sarajevo, explique que les migrants « arrivent sans chaussure, sans lacet ou sans veste ». « Ils disent avoir subi des mauvais traitements. Quand ils sont arrêtés, on leur demande de rester debout pendant des heures. Pendant l’été, quand ils sont placés en détention, de façon arbitraire, le chauffage est poussé au maximum. En hiver, il est coupé. Leurs biens sont volés ou détruits, leurs sacs à dos brûlés. » Et pourtant, la plupart des migrants tentent de nouveau leur chance. « Certains ont été refoulés plus de dix fois », précise Maja Mandrapa Terzic.

Ces pratiques, qui visent à empêcher les migrants de déposer une demande d’asile en Europe, constituent une violation de la Convention relative au statut des réfugiés adoptée en 1951, rappelle Charlotte Slente. « Combinés aux mesures visant à dissuader les arrivées de demandeurs d’asile dans l’Union, ces refoulements vont à l’encontre du respect des droits humains fondamentaux et de la dignité humaine. »

La secrétaire générale de DRC regrette le manque de solidarité au niveau européen et l’absence d’un « bon mécanisme de répartition au sein de l’UE », qui permettrait d’alléger la pression sur les pays d’arrivée. Les ONG s’inquiètent aussi de la réaction polonaise face à la crise migratoire orchestrée ces derniers mois par la Biélorussie. Les refoulements opérés par les autorités de Varsovie pourraient « créer un précédent pour les réponses futures aux frontières externes de l’Europe ».

 

 


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