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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : InfoMigrants - Marion MacGregor - 04/02/2022

Depuis le mois d'octobre, la Grèce n'accepte plus que les demandes d'asile déposées sur les îles de la mer Égée. Conséquence : de nombreux migrants sur le continent - arrivés via la frontière terrestre turque - se retrouvent à la rue sans prise en charge, ni solution d'hébergement. Le pays enregistre ces dernières semaines des températures glaciales.

La tempête de neige qui a frappé une grande partie de la Grèce en début de semaine a semé le chaos dans le pays et conduit les autorités à appeler la population à limiter les déplacements. Athènes n'avait pas connu de telles conditions météorologiques depuis un demi-siècle. Dans certaines régions, les températures sont descendues jusqu’à -14 degrés.

Et c’est dans ce contexte hivernal extrême que de nombreux migrants se retrouvent exclus des aides de l’État à cause de nouvelles règles introduites par le gouvernement. En octobre dernier, les autorités grecques ont en effet cessé d’accepter les demandes d’asile déposées sur le continent, à Thessalonique ou Athènes par exemple. Les migrants ne peuvent enregistrer leur dossier que sur les îles grecques en mer Égée (Lesbos, Samos, Chios...) ou dans le centre d’accueil de Fylakio, dans la région d’Evros à la frontière turque, une zone que les exilés cherchent à éviter, par crainte d’être renvoyés vers la Turquie. Ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour s'y rendre.

La Turquie et la Grèce partagent une frontière terrestre. Crédit : Google map
La Turquie et la Grèce partagent une frontière terrestre. Crédit : Google map

Face à ces nouvelles mesures, des organisations humanitaires tentent de venir en aide à des migrants livrés à eux-mêmes sur le continent. Ils distribuent des couvertures, des vêtements, des articles d'hygiène et de la nourriture. Mais les besoins sont tels que de plus en plus d’ONG affirment être débordées, à l’image de l’organisation allemande Sea-Eye.

Des enfants jouent dans la neige dans le camp de Malakasa, à 60 km au nord d'Athènes. Crédit : EPA
Des enfants jouent dans la neige dans le camp de Malakasa, à 60 km au nord d'Athènes. Crédit : EPA

"Hier soir, trois personnes voulaient savoir comment demander l'asile lors d’une distribution de nourriture", raconte Corinne Linnecar, de l’organisation Mobile Info Team (MIT), basée à Thessalonique. "Nous avons l'horrible tâche en ce moment de dire aux gens qu’il n'y a aucun moyen de demander l'asile, puis de les voir complètement perdus, de savoir qu'ils passeront encore beaucoup de nuits à dormir dans des parcs, dans les rues, dans des bâtiments ou des trains abandonnés."

Pour la militante, les conditions météorologiques actuelles sont "très dangereuses" pour les personnes qui ne sont pas enregistrées auprès des autorités et qui se retrouvent sans logement, sans accès aux soins de santé.

 

Idomeni, au nord de la Grèce, à la frontière avec la Macédoine du Nord, où sont arrivés des milliers de migrants en 2015. Crédit : Picture alliance
Idomeni, au nord de la Grèce, à la frontière avec la Macédoine du Nord, où sont arrivés des milliers de migrants en 2015. Crédit : Picture alliance
Voie sans issue

Avant le mois d'octobre, les enregistrements de demandes d'asile en Grèce continentale passaient par une prise de rendez-vous pour un entretien préalable via l’application de visioconférence Skype.

Désormais, explique Corinne Linnecar, les demandeurs se retrouvent face à un mur : on leur explique que cette procédure d'asile ne s'applique plus. Quelques exceptions existent : être considéré comme "vulnérable" et pouvoir présenter un certificat attestant notamment d’une maladie grave, d’une grossesse ou encore d’avoir survécu à la torture ou à un viol.

>> À (re)lire : En 2021, une ONG comptabilise 629 cas de refoulements illégaux dans les îles grecques

Il est également possible de demander une "note de police". Corinne Linnecar n'a rencontré qu'un seul migrant qui a tenté cette démarche en se rendant dans un commissariat pour faire enregistrer sa demande d'asile. En vain. "Il se présente jour après jour, mais on ne le laisse pas entrer dans le bâtiment", rapporte-t-elle.

 

Le centre d'accueil et d'identification de Fylakio, dans la région d'Evros. Crédit : Mobile Info Team/Shutterstock
Le centre d'accueil et d'identification de Fylakio, dans la région d'Evros. Crédit : Mobile Info Team/Shutterstock

 

"Situation désespérée"

En attendant, à Thessalonique, un groupe de bénévoles appelé "Wave" distribue chaque nuit de la nourriture, des vêtements, des sacs de couchage et des couvertures à de plus en plus de personnes. "Les gens se présentent souvent avec des vestes très fines, des chaussures aux semelles usées par leur voyage, sans couvertures, sans rien", témoigne Corinne Linnecar. "C'est l'une des seules aides auxquels les migrants ont accès. C'est une situation vraiment désespérée".

Cette impossibilité de déposer une demande d’asile en Grèce continentale risque donc de créer de plus en plus de tension. L’année dernière, pour la première fois, l'ONG MIT a déclaré que davantage de migrants étaient arrivés en Grèce par voie terrestre plutôt que par voie maritime.

 


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